Gilbert Meyer

1941 - 2020

Informations générales
  • Né le 26 décembre 1941 à Dessenheim (Haut-Rhin - France)
  • Décédé le 21 septembre 2020 à Colmar (Haut-Rhin - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
Xe législature
Mandat
Du 2 avril 1993 au 21 avril 1997
Département
Haut-Rhin
Groupe
Rassemblement pour la République
Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
XIe législature
Mandat
Du 1er juin 1997 au 18 juin 2002
Département
Haut-Rhin
Groupe
Rassemblement pour la République
Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
XIIe législature
Mandat
Du 19 juin 2002 au 19 juin 2007
Département
Haut-Rhin
Groupe
Union pour la majorité présidentielle

Biographies

Biographie de la Ve République

MEYER (Gilbert)
Né le 26 décembre 1941 à Dessenheim (Haut-Rhin)
Décédé le 21 septembre 2020 à Colmar (Haut-Rhin)

Député du Haut-Rhin de 1993 à 2007

Gilbert Meyer naît le 26 décembre 1941 à Dessenheim, dans le Haut-Rhin, à vingt kilomètres au sud de Colmar. Ses parents, Joseph et Mélanie (née Imhoff), sont agriculteurs. Il a deux sœurs. Sportif, il s’adonne au tir, au basket, au judo, et devient chef de corps des sapeurs-pompiers. Rapidement intéressé par la politique, et après avoir passé avec succès son brevet professionnel et un CAP, il obtient d’abord un diplôme de l’Ecole pratique d’administration de Strasbourg puis un diplôme d’études supérieures spécialisées (DESS) d’administration des collectivités locales à la faculté de droit de Strasbourg. De 1961 à 1963, il effectue son service militaire en Algérie. À son retour, il devient chef de fabrication dans une unité industrielle. Secrétaire de mairie de 1967 à 1970, il s’initie à la politique auprès de Georges Bourgeois, député gaulliste et conseiller général du Haut-Rhin. En 1969, il participe à la campagne présidentielle de Georges Pompidou. En 1975, il est secrétaire général du Syndicat intercommunal à vocations multiples (SIVOM) Essor du Rhin.

Sous l’étiquette du Rassemblement pour la République (RPR), à laquelle il est fidèle durant toute sa carrière politique, il est élu conseiller général du Haut-Rhin de 1982 à 1995, et conseiller régional d’Alsace de mars 1986 à mars 1992. En juin 1988, il est le suppléant du député Union pour la démocratie française-RPR Edmond Gerrer, élu au second tour avec 6 500 voix d’avance (58,79 % de suffrages exprimés) sur le candidat Divers gauche Bernard Rodenstein. Cette même année, il devient secrétaire général de l’Association des maires du Haut-Rhin et devient vice-président du conseil général. L’année suivante, en mars 1989, il entre au conseil municipal de Colmar.

A cette époque, il occupe d’autres responsabilités locales, parmi lesquelles la présidence de l’office public départemental HLM du Haut-Rhin, et la vice-présidence du comité du bassin Rhin-Meuse.

Suppléant lors de la législature 1988-1993, il se présente aux élections législatives de mars 1993 et devient député du Haut-Rhin le 29 mars 1993. Il domine largement le premier tour dans la première circonscription (celle de Colmar), rassemblant 41,67 % des suffrages exprimés, loin devant ses deux principaux rivaux, le député sortant UDF Edmond Gerrer (qu’il a combattu lors d’une primaire de la droite) et l’écologiste Guy Waehren, récoltant respectivement 16,83 et 15,05 % des voix. Seul candidat en lice au second tour, après le retrait d’Edmond Gerrer, Gilbert Meyer réunit 21 257 des suffrages sur les 27 709 votants. Sa profession déclarée à son entrée dans l’hémicycle est « directeur de collectivité territoriale ».

Au cours de ce premier mandat, il s’inscrit au groupe du RPR et siège à la commission de la défense nationale et des forces armées. En 1994, il est également membre de la mission d’information puis de la commission spéciale sur le projet de loi « Pasqua » d’orientation pour le développement du territoire.

Gilbert Meyer est également rapporteur pour avis du projet de loi de finances pour 1994, 1995, 1996 et 1997.

En avril 1994, il dépose deux propositions de loi, l’une tendant à accorder aux demandeurs d’emploi inscrits à l’Agence nationale pour l’emploi (ANPE) la possibilité de déduire, lors de la déclaration des revenus à soumettre aux impôts, les frais de déplacements occasionnés par la recherche d’une occupation professionnelle, et l’autre tendant à rétablir la possibilité pour les communes de prélever une taxe sur les consommations de gaz. Quelques mois plus tard, en novembre, il dépose une nouvelle proposition relative à une exonération de la taxe professionnelle en faveur des installations destinées à la lutte contre la pollution de l’eau et de l’atmosphère.

Il est également l’auteur de deux questions au gouvernement, portant sur les conditions d’accès aux logements ou sur la construction de ces derniers (décembre 1993), et sur les restructurations dans l’armée (octobre 1995).

Il pose également des questions orales sans débat sur des thèmes aussi variés que les aides fiscales aux entreprises en faveur de la protection de l’environnement, l’indice INSEE du coût de la construction, les transports par eau (sur le Rhin et le grand canal d’Alsace), la défense, l’enseignement, le commerce et l’artisanat. Notons qu’à plusieurs reprises, il s’inquiète aussi du sort des retraités (sur le lien entre préretraite et mandat électoral, les conditions d’accès des retraités aux Habitations à loyer modéré, le logement social des retraités, etc.).

Dans ses autres interventions en séance publique, Gilbert Meyer prend la parole principalement sur les crédits budgétaires dans plusieurs secteurs : l’équipement, la défense, le logement, l’agriculture.

Il intervient aussi sur le projet de loi portant aménagement de la législation sur les métaux précieux (décembre 1993) ; sur le projet de loi relatif à l’initiative et à l’entreprise individuelles (janvier 1994) ; sur le projet de loi relatif au Livre foncier en Alsace-Moselle (avril 1994), sur le projet de loi relatif à la programmation militaire pour les années 1995 à 2000 (mai 1994) ; sur le projet de loi d’orientation et du programme relatif à la sécurité (octobre 1994) ; sur le projet de loi relatif aux services d’incendie et de secours (janvier 1995) ; sur le projet de loi relatif au développement du volontariat dans les sapeurs-pompiers (novembre 1995) ; sur le projet de loi relatif à l’emploi dans la fonction publique et à diverses mesures d’ordre statutaire (décembre 1996), pour évoquer la résorption de l’emploi précaire.

Le 18 juin 1995, il devient maire de Colmar, succédant, là aussi, à Edmond Gerrer. Il met en place une politique d’assainissement des finances de la municipalité et développe le secteur touristique, notamment grâce aux marchés de Noël.

Aux législatives anticipées de 1997, Gilbert Meyer est réélu député. Il a le même suppléant, l’avocat Yves Muller. Il l’emporte au second tour avec 58,6 % des suffrages exprimés face au candidat socialiste, l’avocat Serge Rosenblieh (23 882 voix contre 16 885).

Il s’inscrit à nouveau au groupe RPR.

Toujours membre de la commission de la défense nationale et des forces armées, il est également nommé, en 2000, membre de la commission spéciale chargée d’examiner la proposition de loi organique relative aux lois de finances.

Il prend plusieurs initiatives parlementaires.

En juillet 1997, il est l’auteur d’une proposition de loi permettant aux organismes d’habitations à loyer modéré d’intervenir sur le parc locatif privé en prenant à bail des logements vacants pour les donner en sous-location. L’année suivante, il présente plusieurs nouvelles propositions de loi, l’une tendant à mettre fin à une injustice frappant les retraités habitant un logement HLM (juin 1999), une autre à clarifier les règles applicables aux agents des collectivités territoriales en matière de prime de fin d’année (juin 1999), et trois autres concernant : la participation des délégués de classe au conseil d’école (juin 1999), la contribution financière des compagnies d’assurance au fonctionnement et à l’équipement des services départementaux d’incendie et de secours (septembre 1999), l’élargissement à certaines catégories de retraités des dispositions particulières du code de la sécurité sociale applicable aux départements du Haut-Rhin, du Bas-Rhin et de la Moselle (juin 1999). En juin 2000, il dépose une proposition de loi visant à modifier les règles comptables applicables aux subventions versées aux entreprises par l’Etat ou les collectivités locales. Il est enfin l’auteur, en janvier 2002, d’une proposition de loi visant à simplifier la procédure permettant d’obtenir l’expulsion des gens du voyage stationnant en dehors des aires d’accueil spécialement aménagées à cet effet.

Gilbert Meyer pose six questions au gouvernement : la lutte contre la pollution automobile, la circulation alternée ou la gratuité des transports publics (mai 1998) ; la construction de logements sociaux (novembre 1998) ; la fiscalité sur les baux d’habitation (mars 1998) ; le financement des services départementaux d’incendie et de secours (mai 1999) ; l’application du taux réduit de TVA aux travaux d’entretien des habitations (novembre 1999) ; la suppression de la « vignette » automobile (décembre 2000).

Dans ses autres interventions en séance publique, Gilbert Meyer prend essentiellement la parole sur les crédits budgétaires concernant notamment : la défense, l’équipement, le tourisme ; l’emploi et la solidarité ; les anciens combattants, l’aménagement du territoire. S’agissant des projets et propositions de loi, il se concentre sur le logement lors de l’examen de la proposition de loi permettant aux opérateurs HLM de prendre à bail des logements vacants pour les mettre en sous-location (décembre 1997) et du projet de loi d’orientation relatif à la lutte contre les exclusions (mai 1998), puis sur la lutte contre les incendies avec, en juin 2000, la proposition de loi relative à la prolongation du mandat et à la date du renouvellement des conseils d’administration des services d’incendie et de secours.

Candidat à un troisième mandat en 2002, il l’emporte cette fois facilement dès le premier tour, avec 52,1 % des suffrages exprimés, loin devant Monique Marchal, candidate du Parti socialiste (PS), et Bruno Haebig, candidat du Front national (FN), en réunissant respectivement 20,86 et 12,53 %.

Inscrit au groupe de l’Union pour la majorité présidentielle (UMP), qui devient l’Union pour un mouvement populaire le 5 mars 2003, il reste à la commission de la défense nationale et des forces armées. Il est également cette année-là le représentant suppléant de la délégation française aux assemblées du Conseil de l’Europe et de l’UEO, puis membre titulaire des mêmes délégations en 2006. Il est en octobre 2004 membre de la commission spéciale chargée d’examiner le projet de loi organique modifiant la loi organique de 2001, relative aux lois de finances.

Au mois de novembre 2002, il devient président du groupe d’amitié parlementaire France-Jordanie.

En mars 2003, Gilbert Meyer est nommé parlementaire en mission auprès de Michèle Alliot-Marie, ministre de la Défense. Il est chargé de trouver des solutions au problème des logements des militaires intervenant lors de leurs affectations, en effectuant un diagnostic des différences entre les régions. La même année, il prend la présidence du conseil d’agglomération de Colmar. Élu de proximité, surnommé le « Vieux Lion » de la Hardt, son autorité est parfois chahutée, comme lorsque 1 500 personnes manifestent contre sa décision de fermer l’aéroport de Colmar en 2006.

Il présente plusieurs rapports d’information : en octobre 2002, sur l’entretien des forces armées ; en janvier 2007, sur l’Etablissement public d’insertion de la défense.

En avril et mai respectivement 2005, il est l’auteur de deux propositions de lois, l’une portant sur les dispositions du droit local applicable en Alsace-Moselle pour ce qui est du respect des jours fériés et des jours chômés, l’autre portant sur la fixation des modalités de paiement des droits de stationnement.

Au cours de cette législature, le député du Haut-Rhin se concentre encore davantage sur le logement, sans négliger d’autres sujets.

Gilbert Meyer pose des questions au gouvernement : en novembre 2002, sur le maintien des équipements en matériel de défense ; en février et avril 2004, sur les perspectives de la politique du logement ; en mars 2005, sur la coopération transfrontalière ; en mars 2006, sur la politique du logement à nouveau ; en novembre 2006, sur la conférence de Nairobi sur le climat et la lutte contre le réchauffement climatique.

Pour ses autres interventions en séance publique, Gilbert Meyer se concentre sur les crédits budgétaires de l’équipement et du logement, du travail, de la solidarité et de la santé, de l’emploi et de la cohésion sociale, la ville et le logement.

S’agissant des projets de loi, il intervient en avril 2003 sur celui portant diverses dispositions relatives à l’urbanisme, à l’habitat et aux constructions, en septembre 2006, sur celui relatif à l’énergie, pour ce qui concerne la protection des consommateurs.

En 2007, Gilbert Meyer se présente sous l’étiquette UMP mais doit faire face à la candidature dissidente d’Éric Straumann. Les deux hommes sont au coude à coude au premier tour, le député sortant dominant de 468 voix (31,59 % des voix contre 30,44 %). Mais il est largement devancé au deuxième tour, ne récoltant que 12 492 voix (402 de moins qu’au premier tour) contre 24 298 pour son adversaire. Candidat sans étiquette en 2012, espérant une revanche en inversant les rôles par rapport à l’élection précédente, il est écarté dès le premier tour, arrivant en troisième position avec 18,91 % des suffrages exprimés, derrière le député sortant Straumann et Victorine Valentin, candidate du PS (35,41 % et 22 % des voix).

Gilbert Meyer meurt à Colmar le 21 septembre 2020. Marié, il avait un fils. Il était officier de l’ordre national du Mérite et chevalier de l’ordre des Palmes académiques. Il reçut aussi une rosette de vermeil pour services exceptionnels au sein des sapeurs-pompiers volontaires. Après sa carrière parlementaire, il devient avocat en 2010 et soutient une thèse en droit public à l’université de Strasbourg, en 2013, intitulée Finances locales et développement durable. De 2012 à 2014, il est personnalité associée au Conseil économique social et environnemental (CESE). Il est également demeuré maire de Colmar et président de la communauté d’agglomération de Colmar jusqu’à la fin de sa vie, en 2020, année au cours de laquelle sa ville a reçu le titre de « meilleure destination européenne ». Candidat à sa réélection à la mairie cette année-là, la maladie le frappe entre les deux tours et il doit renoncer à déposer sa liste. De même qu’il avait succédé à l’ancien député à la mairie, c’est Eric Straumann, son successeur à l’Assemblée et adversaire de longue date, qui devient maire de Colmar après lui. Jean-Marie Bockel, ancien ministre et sénateur centriste du Haut-Rhin, maire de Mulhouse de 1989 à 2010, fut l’un des premiers à saluer sa mémoire et la coopération amicale qu’ils avaient mise en place entre les deux villes alsaciennes. Le président de la République, par le biais d’un communiqué de l’Elysée, a salué « le dévouement de ce grand Alsacien qui a œuvré sans relâche pour sa ville et son territoire ».