Gustave Rivet
1848 - 1936
- Informations générales
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- Né le 25 février 1848 à Domène (Isère - France)
- Décédé le 20 juin 1936 à Le fayet (Haute-Savoie - France)
1848 - 1936
Député depuis 1883, né à Domène (Isère) le 25 février 1848, fils d'un inspecteur primaire, il fit de bonnes études classiques à Grenoble, puis à Sainte-Barbe, composa pour le petit collège de Fontenay-aux-Roses une opérette : Enée à Carthage, se fit recevoir licencié ès lettres et entra dans l'enseignement.
Professeur de rhétorique à Dieppe, il fut révoqué au 24 mai 1873, par M. de Fourtou, pour avoir publié : Voix perdues, à l'adresse de la commission des grâces, donna alors des leçons à Paris, fut replacé dans l'Université par le cabinet suivant comme professeur de rhétorique à Meaux, et fut chargé de cours au lycée Charlemagne. Il collabora au Rappel depuis 1870, à l'Homme libre de Louis Blanc en 1876, et publia, outre ses articles de journaux, des poésies et des pièces de théâtre, parmi lesquelles : Le Châtiment, Les patriotiques, Mosaïque (1874), le Cimetière Saint-Joseph (1874), etc. Admis dans l'intimité de Victor Hugo, il publia sous ce titre : Victor Hugo chez lui (1878), les entretiens familiers du poète, et fut nommé, la même année, secrétaire de M. Anatole de la Forge, directeur de la presse au ministère de l'Intérieur. En février 1879, il devint chef du cabinet de M. Turquet, sous-secrétaire d'Etat au ministère de l'Instruction publique et des Beaux-Arts, mais il ne conserva que peu de temps cette situation.
Candidat républicain radical, le 18 février 1883, à la Chambre des députés, dans la 1re circonscription de Grenoble, il fut élu par 9,207 voix (14,138 votants, 19,602 inscrits), contre 4,578 à M. Aristide Rey, opportuniste, en remplacement de M. Bravet, décédé ; il siégea sur les bancs de la gauche radicale, parla contre la loi sur les récidivistes, demanda la suppression de l'exercice chez les débitants, proposa (7 janvier 1884), pour parer à la crise économique, la réforme radicale de l'assiette de l'impôt ; demanda (juillet), lors de la discussion de la révision, la suppression du droit de dissolution de la Chambre, et se prononça contre les crédits du Tonkin et contre la politique opportuniste.
Le 4 octobre 1885, porté sur la liste républicaine de l'Isère, il fut élu, le 4e sur 9, par 60,869 voix (112,659 votants, 162,975 inscrits). Il suivit la même ligne politique que précédemment, déposa (février 1886) une proposition facultative pour l'expulsion des princes, appuya la réduction du service militaire à trois ans, réclama la suppression de l'exemption des séminaristes et du budget des cultes, combattit de son vote les ministères Rouvier et Tirard, soutint le cabinet Floquet été se prononça, en dernier lieu,
- pour le rétablissement du scrutin d'arrondissement (11 février 1889),
- contre l'ajournement indéfini de la révision de la Constitution,
- pour les poursuites contre trois députés membres de la Ligue des patriotes,
- pour les poursuites contre le général Boulanger ;
il s'était abstenu sur le scrutin de loi Lisbonne restrictif de la liberté de la presse. Officier d'académie.
Né le 25 février 1848 à Domène (Isère), mort le 20 juin 1936 au Fayet (Haute-Savoie).
Député de l'Isère de 1883 à 1903.
Sénateur de l'Isère de 1903 à 1924.
(Voir première partie de la biographie dans ROBERT ET COUGNY, Dictionnaire des Parlementaires, t. V, p. 154.)
En 1889, Gustave Rivet est réélu député de l'Isère sans concurrent, avec 10.383 voix. Des adversaires se manifesteront bien aux renouvellements suivants mais sans embarrasser beaucoup Rivet qui l'emporte successivement, en 1893, par 9.338 voix contre 1.890 à Jorre, « agricole » et 1.228 à Roux « libéral » ; en 1898, par 11.076 voix contre 3.956 à Charbonnier « rallié » et en 1902, de justesse pour une fois, par 7.736 voix contre 7.719 que deux autres concurrents se partageaient.
A la Chambre, où il était vice-président de la gauche radicale et membre du groupe viticole, Gustave Rivet défendit sans succès l'abrogation de l'article 340 du code civil interdisant la recherche de paternité en faveur de laquelle il se battait depuis plus de trente ans. Il eut plus de chance avec deux principes qui lui tenaient non moins à cœur : le développement des caisses d'assurances agricoles - créées un an plus tôt - et la défense du privilège des bouilleurs de cru.
Mais il était aussi auteur dramatique, et, dit-on, il obtint « parfois un succès de public ». L'ancien collaborateur de L'Homme libre de Louis Blanc, qui était aussi le poète des Voix perdues, fit en effet représenter Juana à l'Odéon (1890), puis le Cimetière de Saint-Joseph à la Comédie française (1894).
Sa popularité grandissait si bien à la Chambre que ses collègues l'élirent questeur en 1898, jusqu'en 1902.
Fut-ce son élection plus difficile qu'à l'accoutumée en 1902 ? Le député de l'Isère songe au Sénat, à la mort de Durand-Savoyat. Le scrutin de remplacement eut lieu le 26 juillet 1903 ; par 705 voix contre 483 à Jay, Rivet l'emporte ; et sa réélection, le 7 janvier 1906, est encore plus facile : 851 voix sur 1.260 votants.
Dès son entrée au Sénat, où il s'inscrivit au groupe de la gauche démocratique et fut membre de la commission des finances - qui en fit le rapporteur du budget des Beaux-Arts - Rivet fut reconnu pour un orateur excellent. Il se fit le défenseur de causes diverses telles que : la garantie des libertés individuelles, la réforme de l'état de la femme veuve ou divorcée, le transfert des cendres de Zola au Panthéon (1908) et la défense du privilège des bouilleurs de cru.
D'autre part, il était devenu le champion de l'amitié avec l'Italie et fut président de la Ligue franco-italienne.
Il reprit avec obstination sa proposition concernant la recherche de paternité, mais toujours en vain.
En 1911, le Sénat lui donna une nouvelle marque de confiance en l'élisant questeur, poste où il demeurera jusqu'en 1918 et qui n'ira pas sans restreindre un peu ses activités législatives.
En 1920, Rivet ne fut réélu sénateur qu'au 2e tour, par 781 voix sur 1.179 suffrages exprimés, et ce fut désormais à la commission des affaires étrangères et de la politique générale des colonies et des protectorats qu'il se consacra. On l'entendit beaucoup moins en séance. Ce fut juste après que le Sénat venait, en 1923, de l'élire son vice-président, que Rivet connut son premier et définitif échec : au renouvellement de janvier 1924, il fut battu, n'ayant pu réunir plus de 569 voix sur 1.177 suffrages exprimés. Déjà, d'ailleurs, il ne siégeait plus au Conseil général de l'Isère, où il avait représenté successivement les cantons de Domène puis de Goncelin.
Devenu directeur administratif de l'asile d'aliénés de Perray-Vaucluse, il a été fait chevalier de la Légion d'honneur, le 31 janvier 1928.
Il mourut le 20 juin 1936, au Fayet à l'âge de 88 ans; il fut inhumé à Domène.
Date de mise à jour: février 2018