François, Marie Thévenet
1845 - 1910
- Informations générales
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- Né le 6 avril 1845 à Lyon (Rhône - France)
- Décédé le 7 avril 1910 à Paris (Seine - France)
1845 - 1910
Député de 1885 à 1889, et ministre, né à Lyon (Rhône) le 6 avril 1845, il fit ses études classiques dans sa ville natale, son droit à Paris, fut reçu avocat et s'inscrivit au barreau de Lyon.
Dès 1868, il se mêla aux luttes politiques avec les fondateurs du comité républicain de la rue Grôlée. Elu, en 1875, conseiller municipal de Lyon, M. Thévenet favorisa de tout son pouvoir les intérêts du parti opportuniste. Lors de l'application des décrets du 29 mars 1880 contre les congrégations de Lyon, quand les tribunaux furent appelés à statuer sur la situation des congrégations, le gouvernement lui confia la défense de ses « droits ». Membre et président du conseil général du Rhône, M. Thévenet continua de suivre la même ligne politique.
Il se présenta, le 20 mai 1883, à la Chambre des députés, dans la 6e circonscription de Lyon, vacante par suite de la nomination de M. Varambon aux fonctions de conseiller à la cour de Cassation, et échoua avec 4,670 voix, contre 5,071 au candidat intransigeant, M. Monteilhet. En novembre de la même année, il combattit avec une grande vivacité dans l'Ain la candidature radicale de M. Edouard Portalis au profit de la candidature opportuniste de M. Giguet, qui fut élu député en remplacement de M. Roselli-Mollet décédé.
Porté, le 4 octobre 1885, sur la liste républicaine opportuniste du Rhône, M. Thévenet fut élu député de ce département, le 6e sur 11, par 86,672 voix (136,430 votants, 178,887 inscrits). Il siégea dans la majorité, opina pour la nouvelle loi militaire, pour l'expulsion des princes, déposa avec M. Jamais une demande d'interpellation sur l'homologation des tarifs des chemins de fer, fit partie de la commission de révision du code d'instruction criminelle, s'occupa spécialement des questions judiciaires et d'affaires, fut élu secrétaire de la Chambre (25 mai 1886), fut rapporteur (juin) du projet Loustalot sur les conseils généraux, combattit les surtaxes sur les céréales et sur les bestiaux (mars 1887), et fut chargé, le 23 février 1889, dans le cabinet Tirard, du portefeuille de la Justice et des Cultes.
Adversaire déterminé, dès le début, du mouvement boulangiste, il eut à prendre, comme ministre, des mesures décisives à l'égard du général Boulanger et de ses partisans, et fut vivement attaqué dans la presse, notamment en raison de ses relations avec un banquier condamné par les tribunaux. Il fut interpellé (mars 1889) par M. Georges Laguerre sur les poursuites dirigées contre un certain nombre de membres de la Ligue des Patriotes, obtint de la Chambre le vote d'un ordre du jour de confiance, persista dans son attitude et se décida à englober dans les poursuites M. Laguerre lui-même et MM. Turquet, Laisant et Naquet. A peu de temps de là, il se mêla activement aux débats soulevés par la proposition de loi destinée à régler les détails de la procédure à suivre devant la Haute-Cour, pour le cas, qui ne tarda pas à se produire, où le général Boulanger lui-même y serait traduit. M. Thévenet répondit, devant la Chambre haute, à diverses objections de droit soulevées par la droite, et révoqua M. Bouchez, procureur général près la cour de Paris, pour n’avoir pas voulu signer l'acte d'accusation rédigé par les soins du ministre.
M. Thévenet s'est prononcé dans la dernière session,
- pour le rétablissement du scrutin d'arrondissement (11 février 1889),
- pour l'ajournement indéfini de la révision de la Constitution,
- pour les poursuites contre trois députés membres de la Ligue des patriotes,
- pour le projet de loi Lisbonne restrictif de la liberté de la presse,
- pour les poursuites contre le général Boulanger.
Né le 6 avril 1845 à Lyon (Rhône), mort le 7 avril 1910 à Paris.
Député du Rhône de 1885 à 1892.
Sénateur du Rhône de 1892 à 1900.
Ministre de la Justice et des Cultes du 23 février 1889 au 17 mars 1890.
(Voir première partie de la biographie dans ROBERT ET COUGNY, Dictionnaire des Parlementaires, t. V, p. 393.)
Thévenet donna sa démission de garde des Sceaux avec le second cabinet Thirard, le 14 mars 1890. Il fut remplacé dans le 4e cabinet Freycinet par Fallières.
Mais, dans l'intervalle, Thévenet avait été réélu député de la 2e circonscription de Lyon, le 22 novembre 1889, par 5.120 voix sur 9.238 votants contre 2.823 à Boubée, candidat monarchiste et 1.159 à Farjat, socialiste.
Thévenet ne tarda pas à quitter la Chambre pour le Luxembourg. En effet, le 10 janvier 1892, il fut élu au second tour, par 448 voix sur 737 votants, sénateur du Rhône, en remplacement de Testelin, sénateur inamovible décédé le 21 août 1891.
Au Sénat, il siégea à la gauche républicaine et fit partie de diverses commissions. Il intervint notamment dans les matières juridiques.
Il fut du nombre des membres du Parlement poursuivis le 20 décembre 1892 à l'occasion des affaires de Panama et fit rendre en sa faveur une ordonnance de non-lieu le 7 février 1893.
Thévenet fut rapporteur de la loi sur les sociétés anonymes (1893) et de celle relative aux accidents du travail (1896 et 1898). Il appuya, avec ses collègues Scheurer-Kestner et Trarieux la campagne menée en faveur de la révision du procès du capitaine Dreyfus (1898). Son attitude militante au moment de cette affaire provoqua son échec au renouvellement de 1900. Au deuxième tour de scrutin, il ne lui manqua qu'une voix pour être réélu. Mais, au troisième tour, il recueillit 347 suffrages sur 732 votants et fut battu par Répiquet qui en obtint 364.
Thévenet mourut le 7 avril 1910 à Paris. Il était âgé de 65 ans.
Date de mise à jour: mars 2018