Valentin Vignard
1893 - 1977
VIGNARD (Valentin, Pierre, Jean, Marie)
Né le 19 janvier 1893 à Guéméné-Penfao (Loire-Inférieure)
Décédé le 28 mars 1977 à la Roche-Bernard (Morbihan)
Conseiller de la République du Morbihan de 1946 à 1948
Député du Morbihan de 1956 à 1958
Propriétaire exploitant à la Roche-Bernard (Morbihan), une cité située sur l’estuaire de la Vilaine, à la limite de la Loire-Inférieure et du Morbihan, marié et père de quatre enfants, Valentin Vignard, qui a fait des études secondaires, a franchi toutes les étapes du cursus honorum. A la fin de la guerre de 1914-1918, décoré de la croix de guerre, il est élu conseiller municipal, puis maire (1947) de la Roche-Bernard ; il y est réélu en 1959. En 1931, il devient conseiller général de l’Union républicaine démocratique (URD), pour le canton de la Roche-Bernard jusqu’à la guerre de 1940, mais il se rapproche de la mouvance démocrate-chrétienne du Parti démocrate populaire (PDP). Fait prisonnier en 1940, Valentin Vignard est libéré avant la fin du conflit. En 1944, il est en liaison avec les milieux de la Résistance morbihannaise. Il est désigné pour participer au premier Comité départemental de la Libération (CDL) clandestin, installé le 7 février 1944 par l’ancien sénateur-maire de Brest, Victor Le Gorgeu, futur commissaire de la République en Bretagne. Cet embryon de CDL est démantelé par la vague d’arrestations de février-mars 1944. Vignard reste membre du CDL réorganisé, mais il ne peut pas participer à ses travaux après la libération du département car La Roche-Bernard se trouve dans la poche de Saint-Nazaire. Le 19 janvier 1945, il est reconduit, à l’unanimité du CDL, conseiller général de son canton, avec l’étiquette PDP, canton dans lequel il est réélu en septembre 1945 comme MRP, siégeant dans cette assemblée jusqu’en 1967. En 1945 et à partir de 1951, Valentin Vignard est vice-président du Conseil général du Morbihan, présidé par le député MRP Paul Ihuel (1946-1964) ; il préside lui-même la Commission départementale à partir d’octobre 1955.
Le 8 décembre 1946, Valentin Vignard devient conseiller de la République MRP du Morbihan. Mais face à la poussée du Rassemblement du peuple français (RFP) et des indépendants, et du fait de l’affaiblissement de son parti peu enraciné dans les municipalités, il n’est pas réélu en 1948. C’est sa position sur la liste et les apparentements qui lui permettent de revenir au Parlement en janvier 1956. Il figure alors en quatrième position sur la liste du MRP du député Paul Ihuel (33 % des voix, cinq élus), apparentée avec celle du Centre national des indépendants (CNI) conduite par Raymond Marcellin (2 élus) et celle des républicains sociaux (aucun élu). Ainsi, la gauche socialiste et communiste perd-elle ses deux députés. Valentin Vignard a obtenu 90 413 voix, soit quasiment la moyenne de la liste. Selon le préfet, la victoire électorale du MRP s’explique par « la grande estime des populations pour M. Ihuel et également par l’aide du clergé ». Représentant le notable rural catholique et paysan enraciné dans son terroir depuis longtemps, Valentin Vignard va siéger deux ans dans la dernière législature de la Quatrième République.
Valentin Vignard est membre de la commission de l’intérieur (1956-1958) et de la commission des pensions (1956-1958). Il est nommé, par cette dernière commission, membre suppléant de la commission chargée de s’informer du fonctionnement de certains services du ministère des anciens combattants. Ses initiatives parlementaires portent principalement sur l’organisation municipale : il dépose ainsi trois propositions de loi notamment sur le statut du personnel communal (25 mars 1958) et sur la création d’une caisse de retraite au profit des sapeurs pompiers volontaires (6 mars 1958). Il dépose ainsi un rapport sur un texte d’origine parlementaire tendant à unifier le régime de pensions des veuves de fonctionnaires civils et militaires. Il n’intervient qu’à une reprise en séance publique, en prenant part à la discussion d’une proposition de loi relative aux incompatibilités entre personnes éligibles à un même conseil municipal. Valentin Vignard ne se représente pas aux élections législatives de 1958, mais il conserve les mandats locaux qu’il a exercés pendant près d’un demi-siècle. Il est décédé dans sa commune de la Roche-Bernard, le 28 mars 1977.