Raymond, Marius Lefranc
1916 - 1977
Né le 9 février 1916 à Ressons-Le-Long (Aisne)
Décédé le 6 juillet 1977 à Saint-Quentin (Aisne)
Député de l'Aisne de 1956 à 1958
Raymond Lefranc est né le 9 février 1916 à Ressons-le-Long, dans le département de l'Aisne. Après de courtes études, il devient, tout comme ses parents, ouvrier agricole. Son engagement syndical, très précoce, le porte jusqu'aux fonctions de secrétaire général du syndicat des ouvriers agricoles CGT. Parallèlement, il milite au sein du Parti communiste, siégeant à partir de 1950 au Comité fédéral de l'Aisne.
Raymond Lefranc sollicite pour la première fois les suffrages de ses concitoyens lors des élections cantonales de mars 1949, dans le canton de Vic-sur-Aisne ; il est battu de quelques dizaines de voix au second tour. Candidat six ans plus tard aux cantonales suivantes, il est de nouveau battu, mais cette fois par un candidat SFIO en faveur duquel il s'était désisté.
Raymond Lefranc figure en troisième position sur la liste communiste conduite dans l'Aisne par Adrien Renard et Raoul Sauer aux élections législatives du 2 janvier 1956. Avec 79 941 voix sur 235 744 suffrages exprimés, la liste emporte trois des six sièges à pourvoir, soit un siège de plus qu'aux élections de juin 1951. Les autres élus de la circonscription sont le socialiste Marcel Levindrey, l'Indépendant Edouard Alliot et le gaulliste Edmond Bricout.
Raymond Lefranc est nommé membre de la Commission de l'agrieulture ; celle-ci le désigne pour représenter l'Assemblée nationale au sein de la Commission des assurances sociales agricoles. Il est l'auteur d'une demi-douzaine propositions de loi ou de résolution, pour la plupart consacrées aux questions agricoles ; il dépose notamment, le 28 février 1958, une proposition de loi tendant à intégrer les salariés des professions agricoles et forestières dans le régime général de la sécurité sociale. Inlassablement, à travers de fréquentes interventions à la tribune de l'Assemblée, le député de l'Aisne appelle le gouvernement à agir pour améliorer les conditions de travail des ouvriers agricoles.
Au cours de la législature, Raymond Lefranc vote la confiance au gouvernement de Guy Mollet (31 janvier 1956), mais la refuse à celui de Maurice Bourgès-Maunoury (12 juin 1957) ; il s'oppose à la ratification des traités instituant la Communauté économique européenne et la Communauté européenne de l'énergie atomique (9 juillet) et au projet de loi relatif aux pouvoirs spéciaux en Algérie (12 novembre). La crise algérienne se radicalisant, le groupe communiste choisit de s'abstenir lors du vote de confiance demandé le 13 mai 1958 par Pierre Pflimlin, lequel est toutefois investi avec 274 voix. S'il approuve, le 27 mai, la proposition de résolution tendant à la révision constitutionnelle, afin d'éviter la vacance du pouvoir, Raymond Lefranc refuse de voter le 1er juin la confiance au général de Gaulle. Avec son groupe, il refuse encore, le 2 juin, de voter le projet de loi relatif aux pleins pouvoirs ainsi que le projet de loi constitutionnelle dont l'adoption met fin à la IVe République.
Candidat au renouvellement de son mandat aux élections de novembre 1958 dans la cinquième circonscription de l'Aisne, Raymond Lefranc est battu au second tour par le candidat de la majorité André Rossi. Aux élections de 1962, il choisit de se présenter dans la troisième circonscription de l'Aisne, mais il est battu par le candidat UNR Jean Risbourg.
Raymond Lefranc cesse par la suite de se présenter aux différents scrutins. Il décède le 6 juillet 1977 à Saint-Quentin.