Ernest, François Lefèvre

1833 - 1889

Informations générales
  • Né le 15 août 1833 à Le havre (Seine-Inférieure - France)
  • Décédé le 9 novembre 1889 à Paris (Seine - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
IIIe législature
Mandat
Du 4 décembre 1881 au 14 octobre 1885
Département
Seine
Groupe
Extrême-gauche
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
IVe législature
Mandat
Du 18 octobre 1885 au 14 octobre 1889
Département
Seine
Groupe
Gauche radicale

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

Député de 1881 à 1889, né au Havre (Seine-Inférieure) le 15 août 1833, mort à Paris le 9 novembre 1889, il étudia le droit et se fit recevoir avocat.

Inscrit au barreau de Paris, il publia, en 1858, un ouvrage intitulé: Des légistes et de leur influence aux XIIe et XIIIe siècles. Il s'occupa aussi de politique, fit de l'opposition à l'Empire dans les rangs du parti républicain, et, lors de la fondation du Journal le Rappel, devint rédacteur et gérant de la nouvelle feuille. Il eut une part active à toutes ses polémiques et, en 1875, il entra au conseil municipal de Paris comme représentant du quartier des Epinettes. Président du conseil municipal et aussi du conseil général de la Seine, il fut, en 1879, remplacé, dans le quartier des Epinettes, par M. Henry Maret.

Lors des élections législatives de 1881, M. E. Lefèvre se présenta d'abord comme candidat radical dans la 1re circonscription du Havre, son pays natal: il n'y obtint que 5,758 voix contre 6,507 à M. Peulevey, député sortant, réélu.

Mais, le 4 décembre 1881, l'option de M. Camille Pelletan pour Aix ayant déterminé une vacance dans la 1re circonscription du 10e arrondissement de Paris, M. Ernest Lefèvre fut élu dans cet arrondissement par 3,935 voix sur 7,902 votants et 15,496 inscrits, contre 2,617 à M. André Murat et 630 à M. Dujarrier.

Il siégea à l'extrême gauche, proposa (juin 1882) d'enlever au ministre le droit d'expulser les « réfugiés politiques » sans la ratification du décret par le conseil d'Etat; interpella le gouvernement (mars 1883), lors des affaires de Montceau-les-Mines, sur les mesures à prendre pour assurer la liberté politique et religieuse des travailleurs dans les concessions de mines faites par l'Etat, et parla (avril 1884) en faveur du scrutin de liste par arrondissement pour l'élection des conseillers municipaux de Paris, avec une représentation proportionnelle à la population. Avec la fraction avancée du parti républicain, il se prononça

- contre les ministères Gambetta et J. Ferry,
- pour la séparation de l'Eglise et de l'Etat,
- pour l'élection de la magistrature par le peuple,
- contre les crédits de l'expédition du Tonkin.

En dehors du parlement, M. E. Lefèvre fut un des principaux membres de la Ligue pour la révision de la Constitution. Parent de M. Auguste Vacquerie et intimement lié avec la famille de Victor Hugo, il fut désigné par le grand poète comme l'un de ses exécuteurs testamentaires.

Porté sur plusieurs listes républicaines et radicales dans le département de la Seine, aux élections d'octobre 1885, il réunit au premier tour de scrutin 188,475 voix, et, admis sur la liste unique, dite de conciliation, qui fut présentée au second tour, il fut élu député de la Seine, le 6e sur 34, par 288,146 voix (416,886 votants, 564,338 inscrits). Lors de la constitution du bureau de la nouvelle Chambre, M. Ernest Lefèvre, candidat du parti radical, fut nommé, par ses collègues, vice-président, avec 335 voix, et fut plusieurs fois réélu depuis, notamment le 8 janvier 1889. Il opina contre les ministères opportunistes de la législature, soutint le ministère Floquet, se prononça contre la politique boulangiste et, en dernier lieu, s'abstint sur le rétablissement du scrutin d'arrondissement (11février 1889), et vota

- contre l'ajournement indéfini de la révision de la Constitution,
- pour les poursuites contre trois députés membres de la Ligue des patriotes,
- contre le projet de loi Lisbonne restrictif de la liberté de la presse,
- pour les poursuites contre le général Boulanger.