Jean-Baptiste, Henry Couturier
1813 - 1894
Député de 1876 à 1885, membre du Sénat, né à Vienne (Isère), le 16 juillet 1813, il était docteur en médecine et exerçait sa profession à Vienne dont il représentait le canton nord au conseil général de l'Isère, quand il fut, le 20 février 1876, élu député de la 2e circonscription de Vienne par 10,761 voix (15,878 votants, 19,638 inscrits), contre 3,162 à M. Baboin, ancien député, et 1,831 à M. Teste-Lebeau.
Dans sa profession de foi, il s'était déclaré républicain et avait réclamé la diminution et le meilleur emploi des impôts, la restitution des franchises municipales, la réduction du service militaire, etc. Il siégea à gauche et fut des 363.
Réélu comme tel, le 14 octobre 1877, par 10,628 voix (16,378 votants, 19,870 inscrits), contre 5,704 à M. Jourdan, ancien représentant, il prit place dans la majorité opportuniste, avec laquelle il soutint les ministères Dufaure et J. Ferry, vota l'article 7 et l'application des décrets aux Congrégations, l'invalidation de Blanqui, etc.
Le 21 août 1881, M. Couturier fut réélu avec 11,563 voix (12,270 votants, 19,766 inscrits), contre 129 à M. Jourdan. Il donna son suffrage au ministère Gambetta, repoussa la séparation de l'Eglise et de l'Etat, l'élection de la magistrature, et vota les crédits du Tonkin.
Le 25 janvier 1885, avant la fin de la législature, il devint sénateur de l'Isère par 1,112 voix sur 1,252 votants. Il se prononça, avec la majorité de gauche, pour l'expulsion des princes, pour la nouvelle loi militaire, et en dernier lieu :
- pour le rétablissement du scrutin d'arrondissement (13 février 1889),
- pour le projet de loi Lisbonne restrictif de la liberté de la presse,
- pour la procédure à suivre devant le Sénat pour juger les attentats contre la sûreté de l'Etat (affaire du général Boulanger).
Date de mise à jour: novembre 2017
Né le 16 juillet 1813 à Vienne (Isère), mort le 16 août 1894 à Granges-Hautes, près Vienne.
Député de l'Isère de 1876 à 1885.
Sénateur de l'Isère de 1885 à 1894.
(Voir première partie de la biographie dans ROBERT ET COUGNY, Dictionnaire des Parlementaires, t. II, p. 213.)
Il partagea son temps entre les diverses commissions spéciales dont il était membre, déposa une pétition (1890), mais ne se manifesta pas à la tribune, son grand âge le tenant de plus en plus éloigné des débats de la Haute-Assemblée.
Il mourut en cours de mandat dans sa propriété de Granges-Hautes, près de Vienne, le 16 août 1894. Il avait 81 ans.
Le président Challemel-Lacour prononça son éloge funèbre à la séance de rentrée du 23 octobre. Après avoir retracé la carrière du disparu, il s'exprima ainsi : « Il y avait si longtemps qu'on suivait cette vie pleine de dignité et d'abnégation, et qu'on la voyait, après tant de services rendus au public, se montrer toujours également féconde en bienfaits particuliers ! Il exerçait, sans effort, un ascendant dont le ressort était dans son cœur. Il était adoré dans sa famille et sa veuve n'a pu lui survivre plus de huit jours. Ainsi s'est trouvé réalisé le rêve que les poètes ont quelquefois formé. Heureuses ces vies que la pensée de bien faire a remplies jusqu'au bout et que couronne l'estime publique. Heureuses ces morts, qui après une longue affection, épargnent presque au survivant la douleur de la séparation ! »