Emile, François Gaudin
1825 - 1884
Député au Corps législatif de 1869 à 1870, député de 1876 à 1884, né à Paris le 7 février 1825, mort au Hallay, commune de La Haie-Fouassière (Loire-Inférieure) le 15 juin 1884, il étudia le droit, s'inscrivit au barreau de Paris, fut reçu docteur tandis qu'il remplissait auprès de M. Bethmont les fonctions de secrétaire, et devint le gendre de M. Delangle.
Il entra sous l'Empire dans les fonctions publiques et fut nommé sous-directeur au ministère des Affaires étrangères, puis ministre plénipotentiaire (1858) : on l'envoya en cette qualité à Milan, après la paix de Villafranca, pour la négociation du traité relatif à la séparation de la Lombardie et de la Vénétie. Conseiller d'Etat en 1862, il fut accrédité auprès des deux Chambres comme commissaire du gouvernement.
Enfin, le 7 juin 1869, il fut élu (au second tour de scrutin) député au Corps législatif, dans la 2e circonscription de la Loire-Inférieure, par 16 832 voix, (31 512 votants, 45 203 inscrits) contre 14 497 voix à M. Guépin, candidat de l'opposition démocratique. La lutte avait été des plus vives ; au premier tour, M. Gaudin n'avait obtenu que 12 001 voix contre 11 679 données au candidat républicain, et plus de 7 000 partagées entre le baron de Lareinty et M. Prévost Paradol. M. Gaudin prit place dans les rangs de la majorité et vota avec les impérialistes, notamment pour la déclaration de guerre à la Prusse. À l'époque où cette guerre éclata, on parlait dans les régions gouvernementales de l'éventualité de l'entrée de M. Gaudin au ministère, avec le portefeuille des Affaires étrangères. Mais les événements ne permirent pas la réalisation de cette combinaison.
M. Emile Gaudin disparut de la scène politique au 4 septembre 1870, et ne revint au parlement qu'en 1876. Membre du conseil municipal de La Haie-Fouassière, où était située sa résidence, et du conseil général de la Loire-Inférieure pour le canton de Riaillé depuis plus de vingt ans, M. Gaudin se présenta, le 20 février 1876, dans la 2e circonscription de Nantes, comme candidat bonapartiste, et fut élu député par 8 425 voix (17 906 votants, 24 709 inscrits), contre 7 689 voix à M. de Cazenove de Pradine, légitimiste. Il siégea au groupe de l'Appel au peuple, et vota constamment avec la minorité monarchiste de la Chambre ; après l'acte du 16 mai 1877, il appuya contre les 363 le gouvernement du maréchal de Mac-Mahon, dont il fut le candidat officiel aux élections d'octobre 1877 : M. Gaudin obtint sa réélection, au second tour, avec 10 588 voix (17 754 votants, 25 230 inscrits), contre 6 911 voix à M. Vincent, républicain. Il reprit sa place à droite, vota :
- contre les invalidations de ses collégues de la majorité,
- contre le ministère Dufaure,
- contre l'élection de M. Grévy à la présidence de la République,
- contre l'article 7 de la loi sur l'enseignement supérieur,
- contre l'amnistie,
- contre les lois nouvelles sur la presse et le droit de réunion, etc.
Réélu, le 21 août 1881, député de la même circonscription, par 14 276 voix (19 461 votants, 26 793 inscrits), contre 5 100 voix à M. Normand, candidat républicain, M. E. Gaudin continua de s'associer, jusqu'à sa mort (1884), à toutes les manifestations de l'opposition conservatrice :
- contre les ministères de gauche qui se succédèrent au pouvoir,
- contre la politique coloniale, etc.
Il fut remplacé à la Chambre des députés par son ancien concurrent royaliste, M. de Cazenove de Pradine.
Commandeur de la Légion d'honneur.