Fortuné Brousses

1811 - 1873

Informations générales
  • Né le 11 octobre 1811 à Limoux (Aube - France)
  • Décédé le 19 juin 1873 à Versailles (Seine-et-Oise - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Assemblée Nationale
Législature
Mandat
Du 2 juillet 1871 au 19 juin 1873
Département
Aude
Groupe
Union républicaine

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

Représentant à l'Assemblée nationale de 1871, né à Limoux (Aude), le 11 octobre 1811, mort à Versailles (Seine-et-Oise), le 19 juin 1873, il était propriétaire dans l'Aude, et sans antécédents politiques, lorsqu'il fut élu comme candidat républicain radical, le 2 juillet 1871, par 34 830 voix (60 306 votants, 92 667 inscrits) représentant de l'Aude à l'Assemblée nationale. Son concurrent conservateur, le général d'Ouvrier de Villegly, avait réuni 24 475 voix.

M. Brousses remplaçait Thiers, élu dans plusieurs départements, et qui venait d'opter pour la Seine.

Précédemment, aux élections générales du 8 février, il avait obtenu 19 834 voix. Il se fit inscrire à l'union républicaine et vota avec ce groupe, notamment contre le pouvoir constituant de l'Assemblée et pour le retour à Paris, etc.

Il mourut à Versailles, le 19 juin 1873 ; ses obsèques, purement civiles, donnèrent lieu à un incident qui fit alors quelque bruit et qui eut, au Parlement, de graves conséquences. Suivant l'usage une députation de l'Assemblée nationale devait assister à l'enterrement de M. Brousses: de plus, conformément au décret de messidor, un piquet avait été envoyé à la maison mortuaire pour rendre au défunt les honneurs militaires. Mais l'enterrement était civil. Aussitôt que cette particularité fut connue, la délégation du bureau de l'Assemblée, composée de MM. de Goulard, Cazenove de Pradines et Martin des Pallières quitta précipitamment la maison mortuaire, emmenant avec elle les soldats de service et jusqu'aux huissiers de l'Assemblée. La cérémonie ne s'en poursuivit pas moins jusqu'au cimetière, où M. Challemel-Lacour prononça les paroles suivantes : « Brousses n'avait pas besoin de ces vains et inutiles honneurs qu'au mépris de toutes les convenances lui conteste et lui refuse à la dernière heure un pouvoir dans lequel la France reconnaît, avec une surprise mêlée d'épouvanté, le spectre et les passions de l'ancien régime ! »

La gauche de l'Assemblée décida qu'une interpellation serait adressée au ministère, à la fois sur le récent arrêté de M. Ducros, préfet du Rhône, contre les enterrements civils, et sur la violation du décret de messidor aux obsèques de M. Brousses. Ce fut M. Le Royer qui prit la parole (24 juin 1873), et qui revendiqua pour les libres penseurs le droit d'enterrer leurs morts à leur guise. Le ministre de l'Intérieur, M. Beulé, évita d'aborder la question elle-même, tandis que le ministre de la Guerre, général du Barail, ajoutait cette déclaration : « Les morts qui ne vont pas à l'église n'ont droit à aucun respect ! » Au scrutin, le gouvernement obtint le vote d'un ordre du jour de M. de Belcastel, qui donnait à l'arrêté du préfet du Rhône et aux explications du ministre de la Guerre une entière approbation.