Jacques Kablé

1830 - 1887

Informations générales
  • Né le 7 mai 1830 à Brumath (Bas-Rhin - France)
  • Décédé le 7 avril 1887 à Strasbourg (District de Basse Alsace - Empire allemand)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Assemblée Nationale
Législature
Mandat
Du 8 février 1871 au 1er mars 1871
Département
Bas-Rhin

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

Représentant en 1871, né à Brumath (Bas-Rhin) le 7 mai 1830, mort à Strasbourg (District de Basse Alsace - Empire allemand) le 7 avril 1887, il étudia le droit, s'inscrivit au barreau de Strasbourg en 1853, et devint, en 1859, agent général de la compagnie d'assurances le Phénix.

Etranger, jusqu' en 1870, à toute fonction publique, il s'était fait cependant connaître comme patriote et comme républicain, et il exerçait dans sa région une réelle influence, lorsque les événements de la guerre franco-allemande lui offrirent un rôle plus actif. Président de la section strasbourgeoise de la Société internationale de secours aux blessés, il créa et dirigea dans la ville assiégée douze ambulances qui reçurent jusqu'à 2 400 blessés et dont plusieurs durent être évacuées en sa présence, la nuit, sous le feu de l'ennemi, à travers des rues dont le parcours était aussi périlleux qu'un champ de bataille. Le 25 août, après la nuit terrible dans laquelle fut anéantie la belle bibliothèque de la ville, il avait, au siège de la Société de secours, dont les abords étaient en flammes, rédigé et signé un procès-verbal, devenu une pièce historique, qui se terminait ainsi : « À l'heure où le comité doit tenir séance, les bombes pleuvent de toutes parts. Il n'est donc pas étonnant que les membres du comité, plus éloignés de son siège, n'assistent pas à la séance. La séance est levée à cinq heures. »

Les élections municipales ayant été arrêtées par la déroute de Frœschwiller, le préfet du Bas-Rhin nomma une commission municipale composée d'un certain nombre de notabilités parmi lesquelles figura M. Kablé. C'est ainsi qu'il s'associa aux efforts de la municipalité pour parer aux nécessités d'une situation terrible, nourrir une population de 80 000 âmes, maintenir l'ordre durant un bombardement de six semaines, et pour lutter pendant tout l'hiver contre les exigences des vainqueurs.

Après la capitulation, M. Kablé refusa la croix de la Légion d'honneur que lui offrit le gouvernement de Tours.

Il se trouvait en Suisse à la tête d'une ambulance qui recueillit des soldats de l'armée de Bourbaki, quand il apprit son élection comme représentant du Bas-Rhin à l'Assemblée nationale, le 12e de la liste, par 53 869 voix sur 101 741 votants, 145 183 inscrits (8 février 1871).

Il se rendit à Bordeaux, protesta contre les propositions de paix, vota pour la déchéance de l'Empire et se retira avec ses collègues représentant l'Alsace et la Lorraine.

Au printemps de 1871, il se rendit à Berlin avec deux de ses concitoyens pour y exposer les besoins et les vœux de la population annexée. Membre du premier conseil municipal élu à Strasbourg. après la paix de 1871, il y siégea jusqu'à sa suppression, prononcée en 1873. À cette date, M. Kablé rentra dans la vie privée.

Mais, le 30 juillet 1878, il se présenta, comme candidat protestataire au Reichstag allemand, et fut élu député de Strasbourg. Dans sa profession de foi il s'était déclaré fidèle à son passé, et avait dit : « Sous Napoléon III, j'ai appartenu au parti démocratique et libéral. Au parlement allemand ce sont les traditions puisées dans notre communauté de vie nationale avec la France qui me serviront de guide. »

Dans les neuf années et les trois législatures durant lesquelles s'est continué son mandat, M. Kablé ne dévia point de la ligne de conduite qu'il s'était tracée, et ne cessa de porter à la tribune de Berlin les revendications du « droit commun ».

Sa santé, très ébranlée, l'avait obligé à se retirer à Nice, lorsqu'il fut réélu pour la dernière fois député au Reichstag, le 21 février 1887 : mais, peu de jours après son retour à Strasbourg, il mourut d'une pneumonie, à 57 ans.