Henri, Edme, Jean, Joseph, Jules Nogent-Saint-Laurens
1814 - 1882
Député au Corps législatif de 1853 à 1870, né à Orange (Vaucluse) le 27 décembre 1814, mort à Paris le 30 janvier 1882, fils d'un magistrat, il fit ses classes au collège d'Avignon, son droit à Aix et à Grenoble, fut reçu avocat en 1836, puis se rendit à Paris en 1838, et se fit inscrire au barreau.
Il ne tarda pas à s'y faire remarquer par l'élégance et la facilité de sa parole, et plaida plusieurs fois avec succès en cour d'assises. Devant la Chambre des pairs, il défendit l'un des accusés de l'émeute du 12 mai 1839, et, l'année suivante, le colonel Laborde impliqué dans la tentative bonapartiste de Boulogne. Il écrivit aussi de nombreux et brillants articles dans les journaux politiques.
Il ne prit aucune part directe aux événements de 1848; mais, après l'élection du 10 décembre, il se rallia à la politique du prince Louis-Napoléon. Partisan de l'Empire, il entra dans la politique militante avec l'appui du gouvernement, et fut successivement élu député au Corps législatif, dans la 1re circonscription du Loiret,
- le 4 septembre 1853, en remplacement de M. Lacave, démissionnaire, par 18,093 voix (19,245 votants, 47,782 inscrits);
- le 22 juin 1857, par 16,805 voix (17,777 votants, 36,490 inscrits), contre 575 voix à M. Alexandre Martin, ancien représentant;
- le 1er juin 1863, par 20,274 voix (26,407 votants, 38,175 inscrits), contre 6,027 à M. Petau, candidat de l'opposition;
- le 24 mai 1869, par 21,555 voix (31,410 votants, 39,316 inscrits), contre 9,689 voix à M. Robert de Massy, candidat de l'opposition.
Il soutint la politique et les institutions impériales, appuya (session de 1858) le projet des grands travaux de Paris : il y voyait « du pain assuré pour dix ans aux ouvriers », et « l'émeute supprimée par la destruction des vieux quartiers, » Il vota pour la guerre contre la Prusse.
Rentré dans la vie privée au 4 septembre 1870, il fut élu conseiller général du canton de Valréas en octobre 1871, et brigua de nouveau, en 1876, le suffrage des électeurs d'Orange, mais il échoua, le 20 février, avec 2,623 voix, contre 9,435 à l'élu, M. Gent.
Chevalier de la légion d'honneur en 1853, officier le 12 août 1859, commandeur le 14 août 1866. On a de lui : Traité de la législation et de la jurisprudence des chemins de fer (1841); De la législation des théâtres (1842); Eloge d'Hennequin, etc.