Joseph, Edouard de La Motterouge
1804 - 1883
Député au Corps législatif de 1869 à 1870, né à Pléneuf (Côtes-du-Nord) le 3 février 1804, mort au château de la Motte Rouge, commune de Hénansal (Côtes-du-Nord) le 29 janvier 1883, il entra à Saint-Cyr le 10 septembre 1819, en sortit sous-lieutenant au 22e de ligne le 1er octobre 1821, suivit la campagne d'Espagne, assista aux combats devant Saint-Sébastien et la Corogne, et fit partie du corps d'occupation, à la division de Madrid, jusqu'en 1825. Lieutenant le 30 juin 1830, il prit part à la campagne de Belgique, passa capitaine, le 4 décembre 1832, pendant, le siège d'Anvers, et, successivement, chef de bataillon le 31 décembre 1841, lieutenant-colonel le 27 avril 1846, commandant de l'école de tir de Saint-Omer de 1847 au 5 mars 1848, et colonel du 19e léger le 15 juillet 1848.
Officier de la Légion d'honneur le 16 août 1850, il fut promu général de brigade le 26 décembre 1852 ; il était à Paris lors du coup d'Etat du 2 décembre.
Mis à la tête des forces militaires du Morbihan en 1853, il reçut, au moment de la guerre avec la Russie, le commandement de la 1re brigade de la 5e division qui devait rejoindre directement Varna, assista à la bataille de l'Alma, se distingua à Inkermann, et fut porté à l'ordre du jour de l'armée. Général de division le 22 juin 1855, il fut mis à la tête d'une division du 2e corps de l'armée d'Orient, combattit à Traktir, prit part à l'attaque générale du 8 septembre où il fut deux fois blessé, et reçut la croix de commandeur de la Légion d'honneur quatorze jours après. Inspecteur d'infanterie à son retour en France, puis commandant de la 15e division militaire à Nantes, il prit part à la campagne d'Italie en qualité de commandant de la 1re division du 2e corps sous les ordres de Mac-Mahon, se distingua à Turbigo et à Magenta, devint grand-officier de la Légion d'honneur le 17 juin 1859, et contribua au succès de la bataille de Solférino. Il reprit, après la guerre, le commandement de la 15e division militaire.
Il fut mis au cadre de réserve par limite d'âge le 4 février 1869, et, le 24 mai 1869, fut élu, comme candidat officiel, député au Corps législatif dans la 1re circonscription des Côtes-du-Nord, par 18 725 voix (31 563 votants, 44 976 inscrits) contre 12 801 voix au candidat de l'opposition, M. Glais-Bizoin.
Nommé sénateur par décret impérial du 26 juillet 1870, dont les événements empêchèrent la promulgation, il fut rappelé à l'activité le 1er septembre 1870, et reçut, le 15 suivant, le commandement provisoire des gardes nationaux de la Seine, puis du 15e corps d'armée qui devait s'organiser à Bourges. Ce corps devint le noyau de la 1re armée de la Loire. Sur l'ordre formel du gouvernement de la Défense nationale, le général de La Motterouge alla occuper Orléans le 6 octobre, avec quelques troupes mal encadrées et mal disciplinées, fut battu le 10 à Arthenay par les Bavarois de Von der Thann, évacua Orléans le 11, et, destitué aussitôt, fut remplacé par le général d'Aurelles de Paladine.
Il rentra dans la vie privée.
Le 11 octobre 1873, il fut nommé grand-croix de la Légion d'honneur.