Pierre, Siméon Bourzat
1800 - 1868
- Informations générales
-
- Né le 18 février 1800 à Brive (Corrèze - France)
- Décédé le 4 mai 1868 à Bruxelles (Belgique)
1800 - 1868
Représentant du peuple aux Assemblées constituante et législative de 1848-49, né à Brive (Corrèze), le 18 février 1800, mort à Bruxelles (Belgique), le 4 mai 1868, il était un avocat distingué du barreau de Brive. L'indépendance de son caractère et de ses opinions en fit dans son pays natal un des chefs du parti démocratique.
Il salua avec joie la révolution de février 1848, et fut élu, le 23 avril, avec une profession de foi nettement républicaine, représentant de la Corrèze à l'Assemblée constituante, le 4e sur 8; il avait obtenu 22,226 voix. « M. Bourzat, lit-on dans la Biographie des neuf cents députés à l'Assemblée nationale, par C.-M. Lesaulnier, n'est pas seulement l'apôtre d'une théorie politique; il avait depuis longtemps mis ses préceptes en pratique, en se préoccupant utilement du sort des classes pauvres et déshéritées, en consacrant le fruit de son travail à répandre autour de lui des bienfaits qu'il poussait jusqu'à l'abnégation de son intérêt privé. M. Bourzat ne plaide jamais si bien que lorsqu'il défend un client qui ne lui payera ses honoraires qu'en reconnaissance et en actions de grâces. »
A l'Assemblée, il siégea à gauche, et fut de ceux qui demandèrent, pour la première fois, dans la séance du 26 mai 1848, que les noms des représentants et leurs votes dans les principaux scrutins fussent insérés au Moniteur. La proposition, adoptée, fut mise en pratique le même jour, et appliquée tout d'abord au scrutin sur le bannissement de la famille d'Orléans. Il vota presque toujours avec le groupe le plus avancé:
- 9 août 1848, contre le rétablissement du cautionnement;
- 26 août, contre les poursuites intentées à Louis Blanc et à Caussidière;
- 1er septembre, pour le rétablissement de la contrainte par corps;
- 21 octobre, pour l'abolition du remplacement militaire;
- 2 novembre, pour le droit au travail;
- 27 décembre, pour la suppression complète de l'impôt du sel;
- 12 janvier 1849, contre la proposition Rateau;
- 22 janvier, contre le renvoi des accusés du 15 mai devant la Haute-Cour ;
- 26 mai, pour la mise en liberté des transportés.
Bourzat se sépara de la gauche pour voter, le 18 septembre 1848, le maintien de la peine de mort. Il était en congé le 25 novembre, lors du vote de félicitations au général Cavaignac.
Réélu, le 13 mai 1849, par la Corrèze, représentant du peuple à la Législative, le 3e sur 7, avec 35,626 voix (56,045 votants, 84,363 inscrits), il fit partie de la Montagne, vota avec la minorité républicaine contre l'expédition de Rome, contre la loi restrictive du suffrage universel et contre les projets de MM. de Falloux et de Parieu sur l'enseignement ; il fit une opposition des plus vives au gouvernement présidentiel de L.-N. Bonaparte, et, lors du coup d'Etat de décembre, descendit dans la rue pour défendre la Constitution. Il était avec Baudin à la barricade de la rue du Faubourg-Saint-Antoine, et il eut son manteau troué d'une balle. Victor Hugo, racontant, dans l'Histoire d'un crime, les circonstances qui accompagnèrent la mort de Baudin, a parlé de Bourzat en ces termes : « Bourzat, à cause de la boue, selon son habitude, avait des sabots. Qui prendrait Bourzat pour un paysan, se tromperait; c'est un bénédictin. Bourzat, imagination méridionale, intelligence vive, fine, lettrée, ornée, a dans sa tête l'Encyclopédie et des sabots à ses pieds. Pourquoi pas? Il est esprit et peuple. »
Il fut compris, au lendemain du coup d'Etat, sur la liste des représentants expulsés du territoire. Il se retira alors en Belgique, où il mourut. Aux élections du 29 février 1852, au Corps législatif, Bourzat, sans être candidat puisqu'il n'était pas éligible, obtint encore, dans la 2e circonscription de la Corrèze, 1,151 voix.
Date de mise à jour: novembre 2015