Jacques Brives
1800 - 1889
- Informations générales
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- Né le 9 août 1800 à Montpellier (Hérault - France)
- Décédé le 7 janvier 1889 à Montpellier (Hérault - France)
1800 - 1889
Représentant du peuple aux Assemblées constituante et législative de 1848-49, né à Montpellier (Hérault), le 9 août 1800, mort à Montpellier, le 7 janvier 1889, il appartenait à une famille républicaine influente de l'Hérault.
Négociant dans sa ville natale, il se jeta, des son jeune âge, dans le mouvement démocratique, fut, dans son département à la tête de toutes les manifestations du parti radical sous Louis-Philippe, et organisa la campagne des banquets réformistes. Il accueillit avec enthousiasme la révolution de février 1848 et fut, jusqu'aux élections d'avril pour l'Assemblée constituante, commissaire général du gouvernement provisoire à Montpellier.
Elu, comme candidat de la République démocratique et sociale, le 10e et dernier de la liste, représentant du peuple par le département de l'Hérault, avec 29,192 voix, il siégea à l'extrême gauche, dans le petit groupe de la Montagne, dont il ne se sépara jamais. M. Brives signa, le 26 mai 1848, la demande de scrutin public sur le décret de bannissement de la famille d'Orléans. Il protesta contre l'état de siège, et, lors des journées de juin, s'associa au manifeste des représentants les plus avancés de l'Assemblée, manifeste que publièrent, le 28, les journaux la Réforme et le Représentant du peuple. Ami personnel de Louis Blanc, il le protégea, dans une échauffourée, contre les violences de ses adversaires. Après avoir exceptionnellement voté avec la droite, le 1er septembre, pour le rétablissement de la contrainte par corps, il se prononça:
- le 7 octobre, pour l'amendement Grévy sur la présidence;
- 21 octobre, pour l'abolition du remplacement militaire ;
- 2 novembre, pour le droit au travail;
- 4 novembre, contre la Constitution;
- 25 novembre, contre l'ordre du jour de félicitations à Cavaignac ;
- 12 janvier 1849, contre la proposition Rateau;
- 1er février, pour l'amnistie générale;
- 16 avril, contre le crédit destiné à l'expédition de Rome;
- 18 mai, pour l'abolition de l'impôt des boissons.
L'enjouement et la jovialité du caractère de M. Brives étaient en quelque sorte proverbiaux parmi ses collègues. Réélu à l'Assemblée législative, le 7e sur 8, par le département de l'Hérault, avec 31,424 voix (82,706 votants, 125,151 inscrits), il s'associa à l'interpellation de Ledru-Rollin sur les affaires de Rome ainsi qu'à sa demande de mise en accusation du président et de ses ministres. Son nom ayant paru, le 13 juin, au bas de la proclamation qui invitait le peuple à prendre les armes, il fut arrêté et conduit préventivement à Sainte-Pélagie, mais aucune condamnation ne fut prononcée contre lui.
Il reprit son siège de représentant, vota avec la minorité républicaine contre toutes les lois de réaction, et se signala, particulièrement, par son ardeur à combattre, dans le journal le Vote universel, qu'il avait contribué à fonder, la loi du 31 mai qui restreignait le suffrage universel.
M. Brives combattit également de toutes ses forces la politique de Louis-Napoléon. Au lendemain du coup d'Etat, compris sur la liste des représentants proscrits, il se rendit à Bruxelles, où il fit le commerce des vins. Pendant cet exil, le 1er juin 1863, l'opposition démocratique se compta sur son nom, sans qu'il fût candidat, dans la 1re circonscription de l'Hérault, et lui donna 1,902 voix contre M. Pagézy, candidat officiel, élu député par 19,631 suffrages.
Après la révolution du 4 septembre 1870, M. Brives revint en France. En 1871, il se trouvait à Paris : il prit part à l'insurrection du 18 mars et fut fonctionnaire de la Commune: arrêté de ce chef par les troupes du général de Galliffet, il fut sur le point d'être passé par les armes.
Il réussit à quitter la France et passa de nouveau en Belgique. Il habitait, à Bruxelles, la rue « des Trois-Jeunes-Hommes» et Félix Pyat lui écrivait de Londres : « Mon cher doyen..., vous habitez la rue des Trois-Jeunes-Hommes, et vous êtes certainement le plus jeune des trois. » L'amnistie de juin 1879 permit à M. Brives de rentrer en France. Il se retira à Montpellier, où il est mort, dans sa quatre-vingt-neuvième année.