Dominique, Germain Sarrut
1800 - 1863
- Informations générales
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- Né le 20 avril 1800 à Toulouse (Haute-Garonne - France)
- Décédé le 30 octobre 1863 à Pontlevoy (Loir-et-Cher - France)
1800 - 1863
Représentant en 1848 et en 1849, né à Toulouse (Haute-Garonne) le 20 avril 1800, mort à Pontlevoy (Loir-et-Cher) le 30 octobre 1863, il fit ses études comme boursier au lycée de Toulouse, vint à Paris étudier la médecine, fut quelque temps prosecteur au Val-de-Grâce et préparateur de Ségalas, et entra dans l'enseignement.
Professeur au collège de Pontlevoy (1822), puis directeur de cet établissement (1824), il s'occupa de littérature en même temps que de politique démocratique, et dut donner sa démission de directeur de Pontlevoy en 1827.
Président de la commission départementale de l'Ariége après la révolution de 1830, il fit une vive opposition au gouvernement de Louis-Philippe, collabora à la Tribune, qu'il acheta et qu'il dirigea pendant quelques années, fut l'objet de cent quatorze procès de presse et fut quatre fois condamné à l'amende et à la prison; il redoubla de vigueur dans ses polémiques et publia un grand nombre d'ouvrages, tels que : Procès à l'histoire (1832); Second procès à l'histoire (1833); Quelques mots à M. le maréchal Clausel (1837); Etudes rétrospectives sur l'état de la scène tragique, de 1815 à 1830 (1842). En 1835, il entreprit en collaboration avec M. Saint-Edme un vaste recueil de Biographies des hommes du jour (6 vol.) dont les tendances lui suscitèrent encore de nombreuses poursuites. Les relations qu'il avait alors avec le parti bonapartiste amenèrent, à l'occasion du procès de Strasbourg (1836) une perquisition à son domicile.
Après la révolution de 1848, M. Germain Sarrut fut élu (23 avril) représentant du Loir-et-Cher à l'Assemblée constituante, le 4e sur 6, par 82,247 voix (60,934 votants, 66,677 inscrits). Il prit place à l'extrême gauche, et, dans la séance d'ouverture (4 mai), demanda, « au nom de tous les représentants de la France, » que les mots de « République démocratique » fussent joints à ceux de « Liberté, Egalité, Fraternité, » dans la proclamation officielle du gouvernement nouveau. Il combattit, le 7 juin, la loi sur les attroupements proposée par la commission exécutive, et, dans la séance du 23 juin, protesta énergiquement contre l'état de siège; il défendit aussi devant les conseils de guerre un grand nombre d'insurgés. A l'Assemblée, il fit partie du comité de l'instruction publique, et vota avec la fraction la plus avancée du parti républicain :
- contre les poursuites contre Louis Blanc et Caussidière,
- pour l'abolition de la peine de mort,
- pour le droit au travail,
- pour la suppression de l'impôt du sel,
- pour la proposition Rateau,
- pour l'amnistie,
- contre l'interdiction des clubs,
- contre les crédits de l'expédition romaine,
- pour l'abolition de l'impôt des boissons.
Réélu, le 13 mai 1849 représentant du Loir-et-Cher à l'Assemblée législative, le 2e sur 5, par 28,339 voix (54,330 votants, 71,600 inscrits), il fut invalidé par la nouvelle majorité en raison d'une ancienne faillite dans laquelle il avait été compromis ; il se représenta le 8 juillet, et obtint 13,537 voix seulement, contre 14,647 à l'élu bonapartiste, M. Clary, et 2,009 à M. Ducoux.
En dépit de ses anciennes attaches bonapartistes, M. Germain Sarrut garda une attitude hostile au gouvernement présidentiel de L.-N. Bonaparte. Il fut écarté définitivement de la scène politique par le coup d'Etat du 2 décembre 1851, et refusa constamment les faveurs ou les secours qui lui furent indirectement offerts sous l'Empire.
On a encore de lui : une Histoire de France de 1792 jusqu'à nos jours (en collaboration avec M. Labourieu) 1849-1875, et une étude sur les Chemins de fer en général et le système Jouffroy en particulier, système auquel il avait sacrifié toute sa fortune.