Maurice Andrieu

1913 - 1993

Informations générales
  • Né le 21 octobre 1913 à Rodez (Aveyron - France)
  • Décédé le 21 avril 1993 à Toulouse (Haute-Garonne - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
Ve législature
Mandat
Du 2 avril 1973 au 2 avril 1978
Département
Haute-Garonne
Groupe
Parti socialiste et radicaux de gauche
Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
VIe législature
Mandat
Du 19 mars 1978 au 22 mai 1981
Département
Haute-Garonne
Groupe
Socialiste

Biographies

Biographie de la Ve République

ANDRIEU (Maurice, Jean, Joseph)
Né le 21 octobre 1913 à Rodez (Aveyron)
Décédé le 21 avril 1993 à Toulouse (Haute-Garonne)

Député de la Haute-Garonne de 1973 à 1981


Né le 21 octobre 1913 à Rodez, dans le département de l'Aveyron, Maurice Andrieu fréquente le lycée Pierre de Fermat puis la faculté de lettres et de droit de Toulouse. Licencié ès lettres et docteur en droit, Maurice Andrieu exerce la profession d'avocat à Toulouse (1937-1938) puis est mobilisé en 1939-1940. Sous l'occupation, il rejoint les rangs de la Résistance et le mouvement Libérer et fédérer, inspiré par l'intellectuel italien Silvio Trentin.

À la Libération, Maurice Andrieu adhère à la SFIO et débute une carrière dans la presse. Il préside ainsi aux destinées de deux journaux socialistes, Liberté-Soir et L'Espoir, dont il est administrateur jusqu'en 1948, avant d’entrer à La République du Sud-Ouest comme chef des services commerciaux et de la publicité, fonction qu'il occupe jusqu'en 1951. Il devient alors directeur de l'Office public d'HLM de la Haute-Garonne et reste à la tête de cette institution départementale jusqu'en 1973, date à laquelle il entame une carrière politique.

Aux élections législatives de mars 1973, Maurice Andrieu est en effet élu député de la troisième circonscription de la Haute-Garonne, qui regroupe les cantons de Caraman, Lanta, Revel et Toulouse-Sud. Au premier tour, les 59 381 suffrages exprimés se partagent entre onze candidats. Dans cette circonscription rurale de la Haute-Garonne, où le socialiste Georges Delpech a été défait en 1968, le candidat du Parti socialiste (PS) obtient 13 859 voix (23,3 %) et arrive en deuxième position, derrière Jacques Moron, député sortant investi par l'Union des républicains de progrès (URP). Maurice Andrieu devance notamment le communiste Jean Llante (10 754 voix) et Jean Escat, candidat du Mouvement réformateur et du Parti radical (6 518 voix). Le 11 mars 1973, Maurice Andrieu l'emporte avec 31 645 voix (52 %) contre 29 164 à son adversaire gaulliste.

A l'Assemblée nationale, Maurice Andrieu s'inscrit au groupe parlementaire du Parti socialiste et des radicaux de gauche, dont il est désigné secrétaire. Membre de la commission des affaires culturelles, familiales et sociales, il rapporte pour avis le budget du « logement, problème social » pour 1974, 1976 et 1978. Durant cette législature, il siège également à la commission de contrôle de la gestion financière de l'Office de radiodiffusion-télévision française (ORTF). Il est membre de la commission spéciale chargée d'examiner le projet de loi, adopté par le Sénat, portant réforme de l'aide au logement. Le député socialiste de la Haute-Garonne dépose deux propositions de loi, tendant à modifier la composition des conseils d'administration des offices publics d'HLM (5 décembre 1974) et portant exonération du paiement des cotisations dues par les retraités au titre des assurances maladie, maternité, invalidité, décès (5 juin 1975). En séance publique, il pose à onze reprises des questions au gouvernement sur les problèmes locaux. Ainsi, le 15 octobre 1975, il dénonce le licenciement de deux médecins du travail à Toulouse. Il prend également part à une trentaine de débats portant sur les questions de logement, d'éducation, de santé publique et d'action sociale. Il souligne par exemple la nécessité de mesures en vue d’alléger le financement des constructions HLM et d’augmenter l'allocation de logement. Au cours de cette Ve législature, Maurice Andrieu vote contre les déclarations de politique générale des gouvernements de Pierre Messmer, le 12 avril 1973, de Jacques Chirac, le 6 juin 1974, et de Raymond Barre, le 20 avril 1978. Il vote contre les révisions constitutionnelles, celle sur le quinquennat (16 octobre 1973), puis celle relative à l’extension de la saisine du Conseil constitutionnel (10 octobre 1974) mais vote pour le projet de loi relatif à l’interruption volontaire de grossesse (20 décembre 1974), le divorce par consentement mutuel (4 juin 1975) et l’élection des députés européens au suffrage universel (21 juin 1977).

En mars 1976, Maurice Andrieu est élu conseiller général dans le canton de Toulouse-8, où le socialiste Georges Delpech ne se représentait pas. En mars 1978, il est candidat au renouvellement de son mandat de député. Au soir du premier tour, le candidat gaulliste, André Turcat, membre du comité directeur du Rassemblement pour la République (RPR), est en avance de plus de 3 000 bulletins sur Maurice Andrieu, qui n’a recueilli que 20 880 voix (30,1 %). Les deux hommes s'affrontent au second tour : le député sortant est victorieux avec 37 709 suffrages (52,5 %) contre 34 054 à André Turcat.

Au Palais-Bourbon, il est de nouveau membre du groupe socialiste, et retrouve la même commission. Il est rapporteur pour avis du budget du logement pour 1979, 1980 et 1981. Maurice Andrieu est nommé membre de la commission nationale des opérations immobilières et de l'architecture. En séance publique, il évoque les problèmes posés par la traversée de Toulouse par l'autoroute A 61, le 30 novembre 1979, et intervient une dizaine de fois dans la discussion sur la situation de l'enseignement supérieur et le logement. Ainsi propose-t-il à deux reprises de réviser les montants de l'allocation personnalisée au logement (APL). Au cours de ce mandat, écourté par la dissolution de juin 1981, Maurice Andrieu ne prend pas part au scrutin sur l’augmentation de la quote-part de la France au Fonds monétaire international (FMI), le 18 avril 1978. Il s'oppose à la déclaration de politique générale du gouvernement de Raymond Barre, le 20 avril 1978, et vote contre l’aide aux travailleurs privés d’emploi, le 5 janvier 1979. Lorsque le gouvernement engage sa responsabilité sur l’aménagement de la fiscalité directe locale, le 18 décembre suivant, il s'oppose à nouveau au gouvernement. Le 18 décembre 1980, il vote contre le projet de loi dit « Sécurité et liberté » présenté par le garde des Sceaux, Alain Peyrefitte, renforçant la sécurité et protégeant la liberté des personnes. Mais il vote pour les projets de loi sur l’interruption volontaire de grossesse (IVG), le 29 novembre 1979, sur la définition et la répression du viol, le 11 avril 1980, et la modification du Code électoral en vue de favoriser la participation des femmes aux élections municipales, le 20 novembre 1980.

Maurice Andrieu ne se représente pas aux élections législatives de 1981. C'est son suppléant socialiste, Louis Lareng, fondateur du Service d’aide médicale urgente (SAMU), qui lui succède. Durant ses deux mandats parlementaires, Maurice Andrieu siège au conseil régional de Midi-Pyrénées. Il abandonne la vie politique en 1982, alors qu’expire son mandat de conseiller général de Haute-Garonne. Il disparaît le 21 avril 1993 à Toulouse, à l’âge de 79 ans. Il est l'auteur de deux ouvrages historiques : Jean Jaurès, citoyen adoptif de Toulouse (Privat, 1987) et Cent ans de socialisme à Toulouse et en Haute-Garonne, 1890-1990 (1992). Il était titulaire de la croix de guerre 1939-1945 et chevalier du mérite social.