Robert de Caumont
1930 - 2017
MONTCORNET DE CAUMONT (Robert)
Né le 16 février 1930 à Paris
Décédé le 14 août 2017 à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine)
Député des Hautes-Alpes de 1981 à 1986
Fils de Pierre Montcornet de Caumont, fondé de pouvoir au Crédit lyonnais, et de Jeanne Pégulu, Robert de Caumont suit ses études secondaires au lycée Pasteur à Neuilly-sur-Seine, puis aux lycées Charlemagne et Condorcet à Paris. Il entre ensuite à l’Institut d’études politiques de Paris.
D’abord secrétaire d’administration au ministère de l’Éducation nationale en février 1952, il est sous les drapeaux à partir du mois de novembre de la même année. Le 10 octobre 1953, il se marie à Jeannine Goldscheider. Deux enfants naîtront de cette union.
En mai 1954, il devient chef de cabinet du préfet de la Dordogne. Elève à l’École nationale d’administration (ENA) à partir de janvier 1955, il est diplômé en juillet 1957 au titre de la promotion « France-Afrique ». De janvier à juin 1957, il sert en Algérie comme lieutenant, avant d’être attaché au cabinet du ministre de l’Algérie, Robert Lacoste, dont il devient en août le chef de cabinet. Il est nommé en septembre 1958 sous-préfet, chef de cabinet auprès du préfet du Calvados, puis sous-préfet chargé des affaires économiques auprès du préfet de Basse-Normandie en mars 1961. En novembre 1964, il est nommé directeur de cabinet du secrétaire d’État à la Jeunesse et aux sports, Maurice Herzog. En janvier 1966, il devient chargé de mission au commissariat général du Plan et conseiller technique à la direction générale des collectivités locales, jusqu’en 1969.
D’abord proche des milieux gaullistes, Robert de Caumont est candidat lors des élections municipales à Caen en mars 1965, sur la liste du député Union pour la nouvelle République (UNR) Henri Buot. Après le scrutin, Robert de Caumont constitue le groupe municipal « Caen demain ». Passé à gauche, au Parti socialiste unifié (PSU), il est élu en octobre 1967 conseiller général du Calvados dans le canton de Caen-Nord et se présente comme candidat lors des élections législatives de juin 1968 dans la 1re circonscription du Calvados. Il joue à partir de ce moment un rôle prépondérant dans la création des GAM (groupes d’action municipale) dont il théorise la démarche dans un ouvrage coécrit avec Marc Tessier, avec la collaboration de Bénédicte Courtier et Jean-Louis Bianco, et qui paraît en 1971. Il constitue le GAM d’Hérouville-Saint-Clair, où il a un temps l’ambition de s’implanter, et en devient secrétaire. Il est néanmoins battu lors des élections cantonales de septembre 1973 et quitte la vie politique normande.
Enseignant à l’IEP de Paris de 1965 à 1972, Robert de Caumont est professeur associé à l’Institut d’urbanisme de l’université de Paris et de l’École nationale d’administration municipale de 1969 à 1972. Il enseigne également à l’université Paris VIII de 1968 à 1973. Il est affecté au ministère de l’Éducation nationale en décembre 1973, où il est chef du bureau du contentieux social et des accidents scolaires de 1974 à 1976.
Proche de Michel Rocard, Robert de Caumont rejoint le Parti socialiste (PS) en 1974 lors des Assises du socialisme. Membre du comité directeur du PS de février 1975 à mai 1977, il est candidat en mars 1977 aux élections municipales à Briançon contre le député-maire sortant, le giscardien Paul Dijoud, alors secrétaire d’État aux Travailleurs immigrés dans le gouvernement Barre, puis à nouveau en juin 1978, sans plus de succès, après l’annulation de la première élection par le Conseil d’État, saisi par Robert de Caumont.
Mis en disponibilité de la fonction publique de 1976 à 1980, il devient chargé d’enseignement en droit économique à l’université d’Aix-Marseille II en 1979. Robert de Caumont est candidat aux élections législatives de mars 1978 dans la 2e circonscription des Hautes-Alpes contre Paul Dijoud, élu depuis 1967. Ce dernier est réélu. En mars 1979, il est candidat aux élections cantonales dans les Hautes-Alpes, dans le canton de Briançon-Nord, contre le candidat du Rassemblement pour la République (RPR) sortant, Georges Chabas. Il échoue dans cette entreprise et ne rencontre pas plus de succès en juillet 1980, après que la première élection a été annulée à la suite de sa requête auprès du Conseil d’Etat.
En novembre 1980, Robert de Caumont est licencié de l’administration pour avoir refusé le poste qui lui était assigné à l’expiration de sa mise en disponibilité : une décision qu’il conteste devant le Conseil d’Etat.
En 1981, après l’élection de François Mitterrand à la présidence de la République, Robert de Caumont se présente aux élections législatives de juin dans la 2e circonscription des Hautes-Alpes. Il s’oppose à nouveau à Paul Dijoud. À l’issue du premier tour, Robert de Caumont arrive en deuxième position avec 9 117 voix et 39,32 % des suffrages exprimés, contre 11 117 voix et 47,94 % des suffrages à Paul Dijoud. Le troisième candidat, le communiste Claude Wursteisen rassemble 2 953 voix et 12,74 % des suffrages exprimés. Le bon report des voix communistes au second tour permet à Robert de Caumont de l’emporter par 13 660 voix (51,20 %) contre 13 020 voix à Paul Dijoud (48,80 %).
A l’Assemblée nationale, membre du groupe socialiste, il rejoint la commission de la production et des échanges. Il est également représentant suppléant à l’Assemblée consultative du Conseil de l’Europe. L’essentiel de son activité concerne la reconnaissance et l’inscription dans le droit des spécificités des territoires de montagne, que ce soit en matière d’urbanisme, de tourisme, d’agriculture, d’accès aux services publics, d’emploi, de fiscalité, de commerce, de protection de l’environnement, de logement, d’économie, de ruralité... Il est ainsi, en octobre 1981, membre puis secrétaire de la commission d’enquête sur la situation de l’agriculture et de l’économie rurale dans les zones de montagne et défavorisées. Il rejoint le groupe parlementaire d’étude des problèmes de la montagne. En novembre 1981, Robert de Caumont succède à Paul Dijoud à la présidence du parc national des Écrins (il conserve cette fonction jusqu’en 1985). Il est également, à partir de 1982, membre de la commission chargée de suivre l’exécution du Plan au titre du Parlement. En 1983, il est rapporteur du projet de loi relatif aux enquêtes publiques et à la protection de l’environnement. En 1984, il rejoint la commission de l’information et de la sécurité du conseil supérieur des sports de montagne. Il reste néanmoins connu pour avoir été le rapporteur et l’ardent promoteur du projet de loi relatif au développement et à la protection de la montagne, adopté en janvier 1985. Ensuite, il rejoint le conseil national de la montagne, instance consultative instaurée par cette première « Loi montagne ». Robert de Caumont est également rapporteur pour avis sur les crédits du Plan et de l’aménagement du territoire, pendant la législature.
Dans ses interventions en séance publique, Robert de Caumont se concentre sur l’aménagement de la montagne.
Il pose ainsi trois questions au gouvernement, en juin 1982, sur les crédits du FIDAR, destinés à l’aménagement rural, dédiés aux zones de montagne ; en juin puis en octobre 1983, sur l’usine d’aluminium de l’Argentière. Robert de Caumont défend ainsi une politique globale intégrée lors de l’examen en décembre 1981 du projet de loi approuvant le plan intérimaire pour 1982 et 1983, en décembre 1982, sur le projet de loi d’orientation des transports intérieurs et, en novembre 1982, sur un grand nombre de fascicules budgétaires du projet de loi de finances pour 1983.
Il est aussi l’un des orateurs de référence de son groupe, en juin 1983, pour l’examen du projet de loi sur les enquêtes publiques.
Sur le plan local, en mars 1983, dans un contexte pourtant difficile pour les représentants de la majorité présidentielle, Robert de Caumont est élu maire de Briançon en battant le sortant Paul Dijoud. Il est candidat aux cantonales dans le canton de Briançon-Sud en 1983 et de Briançon-Nord en 1985, sans succès. Cette même année, il devient membre suppléant du comité directeur du parti socialiste.
Lors des élections législatives de mars 1986, au scrutin départemental proportionnel de liste, les deux députés socialistes sortants du département, Daniel Chevallier et Robert de Caumont, sont battus. Lors des élections législatives des 5 et 12 juin 1988, Robert de Caumont, de nouveau candidat, est mis en difficulté dès le premier tour. Il réunit 7 755 voix (34,32 % des suffrages exprimés) contre 11 090 voix (49,08 %) à son opposant du RPR, Patrick Ollier. Le candidat communiste, Bernard Faure-Brac, rassemble 2 277 voix (10,08 %) et le candidat d’extrême-droite, le Front national (FN) Dominique Pracherstorfer, 1 474 voix (6,52 %). Au second tour, Patrick Ollier l’emporte nettement avec 14 986 voix (57,15 %) contre 11 235 voix (42,85 %) à Robert de Caumont.
En octobre 1988, Robert de Caumont échoue aux élections dans le canton de Briançon-Sud.
Malgré ces revers, en mars 1989, la liste municipale qu’il conduit est réélue dès le premier tour avec 52,51 % des suffrages exprimés face à celle d’Alain Bayrou. En septembre 1989, il ne parvient pas néanmoins à entrer au Sénat.
En juillet 1990, Robert de Caumont est fait chevalier de la Légion d’honneur.
A la tête de la mairie de Briançon, ce dernier doit néanmoins faire face, à l’automne 1991, à une élection municipale partielle en raison de la démission de treize de ses colistiers et de cinq élus de droite de son conseil municipal. La majorité municipale s’était en effet divisée en raison de la dégradation de la situation budgétaire de la ville, consécutive à divers investissements d’équipement, notamment pour la pratique des sports d’hiver (ski et hockey sur glace). A l’issue du premier tour, le 24 novembre, Robert de Caumont arrive en troisième position avec 16,88 % des suffrages exprimés. La liste d’union de l’opposition, conduite par Alain Bayrou (UDF-PR), vice-président du conseil régional de Provence-Alpes-Côte d’Azur et vice-président du conseil général des Hautes-Alpes, arrive en tête avec 46,39 %, suivie de celle de Gérard Fromm, premier adjoint démissionnaire, créditée de 21,46 % sur laquelle figurent deux candidats socialistes dissidents et trois communistes. Aussi, Robert de Caumont doit se retirer au deuxième tour sans donner de consigne de vote, tout comme Les Verts – qui refusent de fusionner avec la liste de Gérard Fromm – et le Front national, également éliminés au premier tour. Le 1er décembre, Alain Bayrou emporte la ville de Briançon avec 62,17 % des voix.
En mars 1992, Robert de Caumont, conseiller régional de Provence-Alpes-Côte d’Azur, n’est pas reconduit par la fédération socialiste des Hautes-Alpes pour mener la liste régionale dans le département, alors qu’il avait pourtant reçu l’investiture du bureau exécutif national du PS pour ce faire. Face au rocardien, le fabiusien Daniel Chevallier, réélu député en 1988, a en effet monté sa propre liste départementale qui a obtenu le soutien de Bernard Tapie, tête de liste régionale affiliée au Mouvement des radicaux de gauche (MRG), soutenue par PS.
Candidat à l’élection cantonale partielle de l’Argentière-la-Bessée en juin 1993, Robert de Caumont ne recueille que 13,60 % des suffrages exprimés. Il arrive en troisième position derrière la candidate Divers droite (Chantal Disdier) et le candidat UDF (Raymond Marigne). Le retrait de Raymond Marigne permet à Chantal Disdier de succéder à son mari, Max Disdier, dont le décès avait conduit à l’organisation de cette élection partielle. Pour Robert de Caumont, le succès n’est pas davantage au rendez-vous lors des élections cantonales générales l’année suivante où il est de nouveau candidat dans le canton de Briançon-Sud face au candidat sortant, le maire de Briançon, Alain Bayrou.
Replié sur l’échelon communal, il est par la suite conseiller municipal de Briançon (1995-2008) et conseiller communautaire du Briançonnais (2001-2008).
Retiré de la vie politique, Robert de Caumont décède en 2017.