Francis Chouat
1948 - 2024
CHOUAT (Francis)
Né le 20 décembre 1948 à Argenteuil (Val-d’Oise)
Décédé le 27 juillet 2024 à Paris
Député de l’Essonne de 2018 à 2022
Francis Chouat voit le jour le 20 décembre 1948 à Argenteuil. Son grand-père, Honoré Estrade (1873-1965), fut maire de Montastruc-de-Salies (commune aujourd’hui située en Haute-Garonne) sous l’étiquette du Parti radical de 1919 à 1925. Ses parents, Raymond (décédé en 1962) et Georgette Chouat sont fonctionnaires et votent, sans adhérer à aucun parti, pour des candidats laïques aux différentes élections.
La famille Chouat est d’abord établie à Montigny-lès-Cormeilles en Seine-et-Oise avant de déménager, en 1957, à Poissy. Ainsi, Francis Chouat est d’abord scolarisé à l’école élémentaire de Montigny-lès-Cormeilles avant de rejoindre celle de Poissy jusqu’en 1959. Il fréquente ensuite le collège Jean-Jaurès de Poissy de 1959 à 1963, puis le lycée Léon-Désoyer de Saint-Germain-en-Laye jusqu’en 1968. Après l’obtention de son baccalauréat, il poursuit des études d’histoire à l’université Paris X à Nanterre entre 1968 et 1974.
Francis Chouat s’intéresse à la politique dès l’adolescence, en 1962. Ses premiers combats, dit-il, « sont l’indépendance de l’Algérie et la fin de la guerre du Vietnam ». Il se rapproche du Parti socialiste (PS) à la fin des années 1960 et y adhère formellement en 1971 après le congrès d’Epinay. Il soutient Jean Poperen et se défie de François Mitterrand, à propos duquel il confiera plus tard : « Je ne lui faisais pas confiance. Une erreur profonde d’analyse qui m’a fait quitter le parti dès 1972 ». Il quitte ainsi le Parti socialiste un an après son adhésion pour rejoindre le Parti communiste français (PCF), l’estimant plus « sincère ». A ce moment, Francis Chouat officie comme surveillant au lycée Charlemagne à Paris et adhère au Syndicat national des enseignements de second degré (SNES). Bien qu’il souhaite présenter l’agrégation d’histoire, ses activités au sein du siège du PCF, où il travaille sur les questions relatives à l’éducation, le détournent de ses ambitions professorales.
Francis Chouat s’interroge dès 1984 sur son engagement au sein du Parti communiste, alors que celui-ci décide de quitter le gouvernement. Il s’éloigne finalement du PCF en 1989, mais continue de collaborer entre 1989 et 1998 avec Jacques Brunhes, maire communiste de Gennevilliers. Convaincu de l’utilité de cette collaboration avec un maire qui « était dans un esprit d’union de la gauche » dit-il, Francis Chouat fait à cette occasion ses armes à propos des questions de politiques locales liées à l’urbanisme, au logement, à l’immigration et à l’intégration.
De nouveau adhérent au PS en 1995, il y devient secrétaire national chargé de la coordination. Il est également, de 1999 à 2002, conseiller chargé du développement économique auprès du président de la région Ile-de-France, Jean-Paul Huchon. Il y fait la rencontre, décisive pour lui, du futur Premier ministre, Manuel Valls, qui part à la conquête de la mairie d’Evry en 2001.
Elu conseiller municipal d’Evry, Francis Chouat est immédiatement choisi pour être premier adjoint au maire. L’année suivante, en 2002, il est élu au conseil général de l’Essonne. Réélu conseiller municipal en 2008 et conseiller général en 2004 et 2011, il devient, cette année-là, premier vice-président du conseil général de l’Essonne. Il le reste jusqu’en 2015.
En 2012, il succède à la mairie d’Evry à Manuel Valls, nommé ministre de l’Intérieur dans le premier gouvernement de Jean-Marc Ayrault. Reconduit dans ses fonctions lors des élections municipales de 2014, il est également, de 2012 à 2016, président de la communauté d’agglomération Evry-Centre-Essonne puis, de 2016 à 2018, président de la communauté d’agglomération Grand Paris Sud Seine-Essonne-Sénart.
En 2017, Francis Chouat s’éloigne à nouveau du Parti socialiste en se présentant aux élections sénatoriales dans l’Essonne, figurant en troisième position d’une liste dissidente : « L’Essonne qui se bat ! », menée par Olivier Léonhardt (lui-même membre du PS). Non élu, c’est l’année suivante que Francis Chouat fait son entrée à l’Assemblée nationale.
En effet, il se présente, pour la seule fois, aux élections législatives en 2018. Alors que Manuel Valls démissionne de son mandat de député afin de se consacrer à sa candidature à la mairie de Barcelone le 3 octobre 2018, une élection législative partielle est organisée les 18 et 25 novembre suivants dans la première circonscription de l’Essonne. Francis Chouat se présente en élu local bien implanté, maire d’Evry, soutenu par La République en Marche et une partie des Républicains. Il se classe en tête au premier tour avec 29,99 % des suffrages exprimés (soit 3 789 voix) devançant dix concurrents dont Farida Amrani (17,82 %) pour La France Insoumise (LFI-MRC) et Grégory Saillol (13,72 %) du Rassemblement national (RN). Au second tour, Francis Chouat remporte son duel contre la candidate LFI en recueillant 59,10 % des voix.
A l’Assemblée nationale, Francis Chouat siège d’abord au sein de la commission des affaires culturelles et de l’éducation de novembre 2018 à février 2019, avant de rejoindre la commission des finances, de l’économie générale et du contrôle budgétaire jusqu’à la fin de la législature. Il s’inscrit au sein du groupe La République en Marche. Il est, de juillet 2019 à août 2021, vice-président de la commission spéciale chargée d’examiner le projet de loi relatif à la bioéthique et, au cours de son mandat, membre de plusieurs autres commissions spéciales chargées d’examiner le projet de loi organique relatif à la dette sociale et à l’autonomie (mai 2020 – août 2020), la proposition de loi confortant le respect des principes de la République (décembre 2020 – août 2021) et la proposition de loi organique relative à la modernisation de la gestion des finances publiques (mai 2021 – février 2022). Il est aussi membre, entre mai et juin 2019, de la commission d’enquête sur la lutte contre les groupuscules d’extrême droite en France. Il participe par ailleurs aux travaux de nombreux groupes d’études (peuple tamoul, illettrisme et illectronisme, villes et banlieues, économie du sport, antisémitisme, vigne, vin et œnologie, secteur aéronautique et spatial, République et religions) et d’amitié (France-Algérie, France-Maroc, France-Mali et France-Sénégal).
Il est également rapporteur, au sein de la commission des finances, du budget de la recherche. Il participe ainsi activement aux débats budgétaires pour les années 2020, 2021 et 2022. En dehors de ce thème, le député Chouat s’intéresse spécialement au respect des principes de la République, à la programmation de la recherche, à la bioéthique, au financement de la recherche vaccinale contre le Covid-19, à l’enseignement primaire, aux questions de mobilité et de sécurité. En outre, il cosigne soixante-sept propositions de loi et de résolution au cours de la législature. Enfin, il est l’auteur, au cours de son mandat, de six questions (quatre au Gouvernement et deux écrites) portant sur la sécurité (menaces à l’encontre de la directrice des ressources humaines de Charlie Hebdo, attaque de la mosquée de Bayonne), l’organisation des Jeux olympiques de Paris, la fiscalité, les conditions de versement de l’allocation adulte handicapé et les transports en banlieue parisienne.
Parallèlement à son mandat parlementaire, en 2020, Francis Chouat est élu conseiller municipal d’Evry-Courcouronnes. Il déclare toutefois, en 2022, ne pas souhaiter se porter candidat à sa succession à l’issue de la XVe législature.
Après avoir annoncé publiquement, en avril 2023, être atteint d’un cancer, Francis Chouat décède le 27 juillet 2024, à Paris. Il était marié à Mme Geneviève Dourthe et était père de deux enfants. Son frère, Didier Chouat (1945-2014), était enseignant et avait été député des Côtes-du-Nord puis des Côtes-d’Armor de 1981 à 1993 puis de 1997 à 2002. Francis Chouat était chevalier de la Légion d’honneur (2013) et s’était vu décerner la médaille d’honneur du département de l’Essonne en 2015.