Georges, Raoul Gosnat

1914 - 1982

Informations générales
  • Né le 3 décembre 1914 à Bourges (Cher - France)
  • Décédé le 22 mai 1982 à Ivry (Seine-St-Denis - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Gouvernement provisoire de la République française
Législature
Ire Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 21 octobre 1945 au 10 juin 1946
Département
Charente-Maritime
Groupe
Communiste
Régime politique
Gouvernement provisoire de la République française
Législature
2e Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 2 juin 1946 au 27 novembre 1946
Département
Charente-Maritime
Groupe
Communiste
Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
Ire législature
Mandat
Du 10 novembre 1946 au 4 juillet 1951
Département
Charente-Maritime
Groupe
Communiste
Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
IIe législature
Mandat
Du 17 juin 1951 au 1 décembre 1955
Département
Charente-Maritime
Groupe
Communiste
Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
IIIe législature
Mandat
Du 2 janvier 1956 au 8 décembre 1958
Département
Charente-Maritime
Groupe
Communiste
Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
IIe législature
Mandat
Du 12 juillet 1964 au 2 avril 1967
Département
Paris
Groupe
Communiste
Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
IIIe législature
Mandat
Du 5 mars 1967 au 30 mai 1968
Département
Val-de-Marne
Groupe
Communiste
Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
IVe législature
Mandat
Du 23 juin 1968 au 1 avril 1973
Département
Val-de-Marne
Groupe
Communiste
Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
Ve législature
Mandat
Du 4 mars 1973 au 2 avril 1978
Département
Val-de-Marne
Groupe
Communiste
Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
VIe législature
Mandat
Du 19 mars 1978 au 22 mai 1981
Département
Val-de-Marne
Groupe
Communiste
Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
VIIe législature
Mandat
Du 2 juillet 1981 au 22 mai 1982
Département
Val-de-Marne
Groupe
Communiste

Biographies


Né le 3 décembre 1914 à Bourges (Cher)

Décédé le 22 mai 1982 à Ivry (Val-de-Marne)

Membre de la première et de la seconde Assemblée nationale constituante (Charente-Maritime)

Sous-secrétaire d'Etat à l'Armement du 2 juin au 28 novembre 1946

Député de la Charente-Maritime de 1946 à 1958

Ses responsabilités de trésorier ont fait de Georges Gosnat un cadre essentiel du Parti communiste français. Ses qualités tant humaines qu'intellectuelles lui ont donné la réputation d'être l'homme des situations délicates. Quant à son caractère jovial et chaleureux, sa facilité de contacts, ils ont permis au PCF de disposer d'un ambassadeur habile dans les sphères de la haute administration, des affaires et de la presse.

Il voit le jour le 3 décembre 1914 à Bourges (Cher), où il passe les neuf premières années de sa vie. Par la suite, ses parents s'installent en région parisienne, à Ivry-sur-Seine. Georges Gosnat restera toujours attaché à cette ville dont la municipalité lui verse d'ailleurs, en 1930, 1931 et 1933, des « secours d'études » pour mener à bien une brillante scolarité à l'Ecole supérieure de commerce de Paris (ESCP).

Il adhère dès 1930 aux Jeunesses communistes, dont il devient le secrétaire pour Ivry en 1933. Son père, Venise Gosnat, n'est pas étranger à ce parcours politique : grande figure de l'histoire du Parti, quoique de tempérament modeste et effacé, il sera maire d'Ivry de 1935 à 1965 et responsable aux cadres du Parti. C'est donc par l'intermédiaire de son père que Georges Gosnat rencontre Maurice Thorez, qui se prend d'affection pour le jeune homme.

Il effectue son service militaire au 172e régiment d'infanterie de forteresse basé à Strasbourg, et accède en 1936 au grade d'aspirant de la marine, ce qui fait de lui un des premiers officiers communistes de cette arme. Entre temps, il a épousé, le 24 décembre 1935 à Ivry, Georgette Alleaume, qui donne naissance l'année suivante à une fille.

Maurice Thorez fait de lui, dès 1937, le secrétaire général de la compagnie maritime France-Navigation, entreprise créée avec des capitaux communistes. Georges Gosnat joue un rôle essentiel dans le ravitaillement de la République espagnole en armes soviétiques. Ses activités l'amènent d'ailleurs à séjourner en URSS en août 1938.

En septembre 1939, il est mobilisé comme lieutenant, mais est bientôt interrogé par le conseil de guerre de Grenoble (avril 1940), qui le libère finalement. Dès les premiers combats de mai 1940 en Belgique, il est fait prisonnier par les Allemands et interné dans un camp d'officiers à Nienburg. A plusieurs reprises, il tente de s'évader, mais est repris, puis blessé, et finalement transféré au camp disciplinaire de Lübeck. Il est libéré en 1945 par l'Armée Rouge. Quant à son épouse, elle participe à la Résistance mais, arrêtée le 31 janvier 1942, elle est déportée à Ravensbrück.

De retour en France, Georges Gosnat, âgé seulement de trente ans, connaît une rapide promotion dans le Parti communiste. Il reprend ses activités à la tête de France-Navigation, sera nommé trésorier des affaires domestiques du Parti en novembre 1947 et entrera au comité central en 1954.

Il se présente aux élections pour la première Assemblée nationale constituante, le 21 octobre 1945, dans le département de la Charente-Maritime. Il est élu, la liste communiste arrivant en tête avec 35 290 voix sur 171 624 suffrages exprimés. Il est réélu à la seconde Constituante, le 2 juin 1946, la liste communiste, précédée par la liste socialiste, obtenant 42 341 voix sur 194 651 suffrages exprimés. A nouveau tête de liste lors des élections pour la première législature, le 10 novembre 1946, il mène les communistes à la victoire, sa liste obtenant 49 012 voix sur 194 493 suffrages exprimés. En 1951, Georges Gosnat centre sa campagne électorale sur l'opposition au gaullisme. Il est certes réélu le 17 juin 1951, mais la liste communiste, en recueillant 41 802 voix sur 188 723 suffrages exprimés, est battue par la liste du RPF. Lors des élections législatives anticipées du 2 janvier 1956, Georges Gosnat est réélu, la liste communiste remportant 43 063 des 208 509 suffrages exprimés.

Personnage essentiel pour le Parti communiste, Georges Gosnat siège dans de nombreuses commissions : celle des moyens de communication et des PTT, celle de la défense nationale, celle des territoires d'outre-mer, celle de la marine marchande et des pêches, celle des finances, celle de la presse enfin. Il est en outre élu représentant de l'Assemblée nationale au sein de la Commission de contrôle de la circulation monétaire le 28 février 1956.

Lors de la première Constituante, ses interventions se limitent à une proposition d'amendement à la loi de finances, qu'il retire, et à une participation à une discussion générale relative à la marine marchande.

La seconde Assemblée constituante est l'occasion, pour Georges Gosnat, d'une brève carrière ministérielle, dans le premier gouvernement Bidault (2 juin-28 novembre 1946). Il est sous-secrétaire d'Etat à l'Armement auprès du ministre Charles Tillon. En cette qualité, il répond le 23 juillet 1946 à une question orale sur les réquisitions d'avions civils. Il est également entendu lors de deux discussions techniques portant l'une sur des ouvertures de crédits spéciaux (26 juillet 1946) et l'autre sur un projet de loi relatif à l'ouverture et à l'annulation de crédits sur l'exercice 1946 (2 octobre 1946).

Lors des trois législatures durant lesquelles Georges Gosnat est député de la Charente-Maritime, son activisme parlementaire va grandissant. D'abord, il se montre particulièrement attentif aux événements venant perturber sa circonscription. Ainsi, les tempêtes qui viennent régulièrement frapper la Charente-Maritime sont systématiquement suivies par une proposition de résolution tendant à inviter le gouvernement à attribuer des secours aux habitants et aux producteurs sinistrés (notamment les 4 juillet 1950, 9 janvier 1952, 9 octobre 1952, 17 février 1956). Mais il dépose également une demande d'interpellation sur des incidents dramatiques survenus en Charente-Maritime du fait de la présence de militaires américains.

Georges Gosnat ne craint pas non plus d'intervenir de manière polémique, et c'est ainsi qu'il est entendu sur les interpellations relatives aux événements de Madagascar (8 mai 1947) ou qu'il critique la loi de finances pour 1958 dans laquelle il ne voit qu'un budget de classe (26 décembre 1957).

Il s'implique également dans les discussions portant sur la presse. Lors de la séance du 8 novembre 1951, il dépose des amendements tendant à promulguer un statut provisoire de la presse, rendre plus difficile l'établissement de la preuve en cas de diffamation, et à refuser à un ministre ou un député la possibilité de porter plainte contre les organes de presse. Il dépose également une proposition de résolution invitant le gouvernement à rétablir la libre détermination du prix des journaux quotidiens par les entreprises de presse et l'instauration d'un « prix plancher » de vente au public.

Enfin, en raison de sa connaissance de la chose militaire, il continue de s'intéresser aux questions stratégiques. Il participe à la discussion du projet de loi portant ouverture de crédits pour les dépenses militaires (27 mars 1947), mais il dépose aussi à deux reprises une demande d'interpellation, sur la transformation du port de la Pallice en base américaine d'abord (10 novembre 1950), sur la livraison de ce même port aux forces militaires américaines ensuite (17 mars 1951).

Les votes émis par Georges Gosnat entre 1945 et 1958 sont conformes aux positions prises par le Parti communiste. Il vote ainsi en faveur des deux projets de Constitution (19 avril et 28 septembre 1946), vote la confiance au gouvernement Blum (17 décembre 1946) mais la refuse au gouvernement Ramadier (4 mai 1947), ce dernier vote entraînant le renvoi des ministres communistes. Il s'oppose par la suite à la ratification du Plan Marshall (7 juillet 1948), à la constitution du Conseil de l'Europe (9 juillet 1949) de même qu'à la ratification du Pacte de l'Atlantique (26 juillet 1949). Il vote également contre la loi instituant le système des apparentements (7 mai 1951). Il se montre opposé à la construction européenne, en refusant le projet de CECA (13 décembre 1951), en votant pour une question préalable aboutissant au projet de CED (30 août 1954) et en votant contre la ratification des traités CEE et Euratom (9 juillet 1957). En revanche, il vote pour l'investiture de Pierre Mendès France (17 juin 1954) et vote la confiance à Guy Mollet (31 janvier 1956). Il s'oppose cependant à la loi relative aux pouvoirs spéciaux en Algérie (12 novembre 1957). Enfin, il refuse la confiance au général de Gaulle (1er juin 1958) et vote contre les pleins pouvoirs et la révision constitutionnelle (2 juin 1958).

Sous la Ve République, aux élections de novembre 1962, Georges Gosnat est réélu député dans la 50e circonscription de la Seine (Ivry-Vitry). Il conserve ce mandat jusqu'à son décès.



GOSNAT (Georges)
Né le 3 décembre 1914 à Bourges (Cher)
Décédé le 22 mai 1982 à Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne)

Membre de la première et de la seconde Assemblée nationale constituante en 1945 et 1946 (Charente-Maritime)
Député de la Charente-Maritime de 1946 à 1958, de la Seine de 1964 à 1967 et du Val-de-Marne de 1967 à 1982
Sous-secrétaire d’Etat à l’Armement en 1946

(suite de la notice biographique portant sur la IVe République)

Au commencement de la Ve République, Georges Gosnat a déjà derrière lui une carrière politique fournie. Entré au Parti communiste français (PCF) au début des années 1930, il est élu aux deux Assemblées nationales constituantes de 1945 et 1946, nommé sous-secrétaire d’Etat à l’Armement du 24 juin au 28 novembre 1946 dans le gouvernement de Georges Bidault puis siège constamment comme député sous la IVe République, de 1946 à 1958.

Fort de son passé parlementaire et de son implantation locale en Charente-Maritime, Georges Gosnat s’y présente, dans la première circonscription (cantons d’Ars-en-Ré, de La Jarrie, de Marans, de la Rochelle-Est et Ouest et de Saint-Martin-de-Ré) lors des élections législatives des 23 et 30 novembre 1958, sous l’étiquette du PCF. Au premier tour, il se classe en troisième position avec 19,13 % des suffrages exprimés (soit 8 585 voix) derrière le candidat du Centre national des indépendants et paysans (CNIP), Alain de Lacoste-Lareymondie (29,28 %) et le gaulliste Michel Noël (23,26 %). Il devance toutefois René Baraton (SFIO – 11,8 %), Franck Lapeyre (Radical socialiste – 6,42 %), Rolland Vidament du Mouvement républicain populaire (MRP – 5,84 %) et Jacques Nail (Centre républicain – 4,27 %). Au second tour, Georges Gosnat ne parvient pas à améliorer son score et recueille 18,97 % des suffrages, derrière Michel Noël (34,45 %) et surtout Alain de Lacoste-Lareymondie qui se fait élire député de la circonscription avec 37,93 % des voix.

Néanmoins, par une décision de la Commission constitutionnelle provisoire rendue le 6 janvier 1959, l’élection est annulée. En effet, elle a estimé que les candidats du CNIP et de l’Union pour une nouvelle République (UNR) – arrivés respectivement en première et deuxième position au second tour – se sont rendus coupables de propagande électorale illicite. Une élection législative partielle est organisée, les 22 février et 1er mars 1959, au cours desquelles Georges Gosnat se porte candidat pour le PCF. Il arrive en deuxième position au premier tour avec 28,70 % des suffrages, derrière le député sortant Alain de Lacoste-Lareymondie (38,53 %) mais devant Michel Noël (Divers droite – 15,87 %), Franck Lapeyre (14,86 %) et Rolland Vidament (3,79 %). Au second tour, Alain de Lacoste-Lareymondie est aisément réélu face à Georges Gosnat, en recueillant 60,39 % des suffrages contre 39,61 %.

Après ce double revers électoral dans un département où il était pourtant élu sans discontinuité depuis 1945, Georges Gosnat se présente aux élections législatives de 1962 en tant que suppléant de Maurice Thorez, député sortant de la Seine et secrétaire général du PCF. Le 18 novembre 1962, ce dernier est réélu sans difficulté, dès le premier tour, en recueillant sur sa candidature 58,41 % des suffrages exprimés (soit 27 703 voix) et écartant ainsi Victor Rochenoir pour l’UNR-UDT (30,9 %) et Albert Besse pour le MRP (10,7 %). Maurice Thorez, malade, décède sur un paquebot soviétique devant le mener en URSS (le MS Litva) d’une hémorragie cérébrale, le 11 juillet 1964. Georges Gosnat fait alors son entrée au Palais-Bourbon le 2 octobre 1964, lors de l’ouverture de la session ordinaire.

Inscrit au groupe communiste, il est membre de la commission des affaires étrangères durant son mandat, avec un bref passage au sein de la commission de la défense nationale et des forces armées entre le 3 juin et le 5 octobre 1965.

En séance publique, il prend part à la discussion du projet de loi de finances pour 1965 sur le thème du logement en novembre 1964. Il y prend la défense des mal-logés et locataires contre les hausses de loyer et réclame la construction massive de logements sociaux. Il demande en outre l’interdiction de toute expulsion sans relogement préalable et la mise à disposition des locaux inoccupés aux personnes dans le besoin. Dans la même veine, à l’occasion du débat consécutif à une question orale posée par le député Jean Royer sur les logements sociaux, Georges Gosnat réitère ses critiques de la politique du gouvernement en matière d’HLM et dénonce la spéculation sur le prix des terrains (avril 1965). Outre sur le thème du logement social, Georges Gosnat intervient aussi sur celui de la liberté de la presse. À l’occasion des débats budgétaires pour l’année 1966, le député Gosnat s’inquiète de l’absence de libre détermination du prix de vente des quotidiens, ce qui, selon lui, affecte dangereusement la liberté de la presse (octobre 1965). L’année suivante, à la suite d’une déclaration gouvernementale, il dénonce les méthodes utilisées par l’ORTF et s’élève contre le refus opposé par le gouvernement de porter le prix du journal l’Humanité à 40 centimes. Pour le député Gosnat, le prix de vente des journaux quotidiens, inférieur à leur prix de revient, continue de poser problème au regard de la liberté de la presse et conduit à un rôle grandissant de la publicité (avril 1966). En matière de politique internationale, Georges Gosnat prend part aux débats sur les crédits des affaires étrangères et expose la doctrine traditionnelle du PCF. Il dénonce ainsi la campagne militaire américaine au Vietnam et plaide pour un rapprochement de la France avec l’Union soviétique.

A l’issue de son premier mandat sous la Ve République, Georges Gosnat se présente dans la troisième circonscription (Ivry-Vitry) du Val-de-Marne -qui succède à la cinquantième circonscription de la Seine en raison du redécoupage départemental de la région parisienne- lors des élections législatives de mars 1967. Réélu dès le premier tour avec 55,99 % des suffrages exprimés (32 420 voix), Georges Gosnat surclasse aisément le gaulliste Victor Rochenoir (26,56 %), André Pachet pour la Fédération de la gauche démocrate et socialiste (FGDS) qui recueille 7,27 % des voix, le centriste René Liger (6,11 %) et le candidat du Parti socialiste unifié (PSU) Serge Malek (4,07 %). Le suppléant de Georges Gosnat est Marcel Rosette (1925-2005), maire communiste de Vitry-sur-Seine de 1965 à 1977.

A l’Assemblée nationale, Georges Gosnat continue de siéger au sein du groupe communiste et rejoint la commission des finances, de l’économie générale et du Plan. Il est aussi membre de plusieurs commissions spéciales au cours de la IIIe législature, chargées d’examiner le projet de loi autorisant le gouvernement à prendre par ordonnance des mesures d’ordre économique et social (mai 1967), des propositions de loi tendant à interdire la publicité des marques commerciales à l’ORTF, à assurer son objectivité, à la création d’une « Agence française de publicité télévisée » et à fixer les règles applicables aux annonceurs en matière de messages publicitaires par l’ORTF (mai 1968). Il est également l’auteur, en avril 1967, d’une proposition de loi instituant un statut des immigrés.

En séance publique, le député Gosnat s’intéresse d’abord au problème de l’emploi, en particulier dans le Val-de-Marne, dans les communes d’Ivry et de Vitry, et dénonce les opérations de concentrations qui conduisent à des licenciements (mai 1967). Il se montre à nouveau critique à l’égard du projet de loi de finances pour l’année 1968, tant au regard de la politique fiscale que de celle relative au logement, ce qui le conduit à voter, de même que son groupe, contre le budget (novembre 1967). Enfin, il est l’auteur d’une question orale avec débat, posée au ministre de l’Equipement et du logement, qui vise à alerter le gouvernement sur l’absence d’amélioration des conditions de logement des plus démunis et sur la nécessité de procéder à la réquisition des appartements neufs inoccupés. Dans la lignée de ses prises de paroles lors de la législature précédente, Georges Gosnat appelle continuellement à l’augmentation du rythme de construction des HLM et à la lutte contre la spéculation foncière (décembre 1967).

Après la dissolution prononcée par le général de Gaulle, le 30 mai 1968, Georges Gosnat se porte à nouveau candidat dans la troisième circonscription du Val-de-Marne. Le député sortant retrouve aisément son siège au Palais-Bourbon, avec 55,99 % des suffrages exprimés (32 420 voix) dès le premier tour. Derrière lui, le gaulliste Victor Rochenoir obtient 26,56 % des voix. Suivent André Pachet (FGDS – 7,27 %), René Liger (Centre démocrate – 6,11 %) et Serge Malek (PSU – 4,07 %). Marcel Rosette continue d’être le suppléant de Georges Gosnat.

A l’Assemblée nationale, Georges Gosnat retrouve le groupe communiste, ainsi que la commission des finances, de l’économie générale et du Plan.

Lors de la IVe législature, il est l’auteur de trois propositions de loi, l’une instituant un statut des immigrés (octobre 1968), une autre tendant à déterminer le statut d’une société nationale de radiodiffusion et de télévision française (juin 1970) et une dernière tendant à permettre aux anciens prisonniers de guerre de bénéficier d’une réduction d’âge en vue de l’octroi d’une retraite vieillesse à taux plein (avril 1972).

Dans l’Hémicycle, Georges Gosnat prend d’abord part à la discussion du projet de loi de finances pour 1969. Il en profite pour se féliciter des événements de mai et juin 1968 et se réjouit des résultats obtenus par la classe ouvrière et l’ensemble des travailleurs. Il tance toutefois le gouvernement qui, selon lui, accorde de nouvelles faveurs aux « sociétés capitalistes » et fait supporter la plus grande part de la charge fiscale aux travailleurs (octobre 1968). Lors des débats budgétaires de l’année suivante, Georges Gosnat réitère ses vues sur le rôle de la radio et de la télévision et plaide pour une information plus objective. Il réclame en ce sens la création d’unités autonomes d’information et un droit à l’antenne pour les partis et les syndicats (novembre 1970). En mai 1970, il prend part au débat sur la déclaration du gouvernement relative à la politique économique et financière pour rappeler que la fiscalité est devenue un des sujets de mécontentement des Français. Les discussions autour du budget pour les années 1971, 1972 et 1973 l’amènent à revenir, à l’identique, sur les problèmes liés à l’absence d’objectivité de l’ORTF (octobre 1970, novembre 1971 et octobre 1972).

De nouveau candidat dans la troisième circonscription du Val-de-Marne, lors des élections législatives de 1973, Georges Gosnat l’emporte sans difficulté au premier tour, recueillant 54 % des suffrages exprimés (soit 32 318 voix) face au candidat de l’Union des démocrates pour la République (UDR) Daniel Bonnet (19,47 %), au socialiste Mandy Moscovici (10,75 %), à Jean-Claude Steichen pour le Centre démocrate (10,26 %), à Jean Francheteau pour le PSU (4,19 %) et au candidat de la Ligue communiste révolutionnaire (LCR), Dominique Mehl (1,34 %). Marcel Rosette est toujours le suppléant de Georges Gosnat.

Inscrit au groupe communiste et siégeant au sein de la commission des finances, de l’économie et du Plan, Georges Gosnat est aussi membre, au cours de son mandat, de la commission d’enquête sur les pratiques des sociétés pétrolières en France (juin 1974) et de la commission spéciale chargée d’examiner le projet de loi relatif au contrôle de la concentration économique et à la répression des ententes illicites et des abus de position dominante (juillet 1976).

Au cours de la législature, Georges Gosnat dépose cinq propositions de loi tendant à fixer à 60 ans l’âge du droit à une pension de vieillesse pour les anciens prisonniers de guerre (mai 1973), à permettre la réception normale des émissions de télévision (juin 1973), relative au régime fiscal des sociétés pétrolières et des produits pétroliers (décembre 1974), tendant à la création de syndicats de copropriété en location attribution et vente à terme (juin 1977) et tendant à garantir le pluralisme et à assurer l’égal accès des partis et groupements à la télévision et à la radio durant la campagne électorale (décembre 1977).

En séance publique, Georges Gosnat prend tout d’abord appui sur une déclaration du ministre des Anciens combattants et victimes de guerre pour souligner l’urgence qu’il y a à fixer à soixante ans l’âge de la retraite professionnelle pour les anciens prisonniers de guerre, qui sont certes de moins en moins nombreux, mais dont des travaux révèlent les pathologies liées à la captivité (mai 1973). Il s’élève ensuite contre l’attitude gouvernementale face à l’inflation, qu’il juge mésestimée par les organes gouvernementaux, et l’absence de réponse concrète à la baisse de pouvoir d’achat des Français (mai 1973). L’année suivante, il s’élève avec vigueur, au cours des débats budgétaires, contre les privilèges fiscaux accordés aux sociétés pétrolières (novembre 1974). Lors de la première séance du vendredi 20 décembre 1974, il vote l’adoption du projet de loi relatif à l’interruption volontaire de grossesse (IVG). Par ailleurs, c’est essentiellement le thème de la concentration des richesses qui mobilise le député Gosnat. Ainsi revient-il sur la nécessaire réforme du système fiscal des sociétés pétrolières lors des débats consécutifs à une déclaration gouvernementale sur la politique de l’énergie (mai 1975) et sur la politique fiscale du gouvernement au cours des discussions sur le projet de loi de finances pour 1976 (octobre 1975). Il y défend également ses idées, exprimées de longue date, sur la liberté de la presse (novembre 1975). L’année suivante, il dépose, sans succès, de nombreux amendements au projet de loi de finances pour 1977 (octobre 1976), à celui relatif au régime fiscal de la presse (novembre 1976) et au projet de loi de finances rectificative pour 1976 (décembre 1976). Ses différentes vues sur la fiscalité trouvent encore à s’exprimer lors des discussions du projet de loi relatif au contrôle de la concentration économique et à la répression des ententes illicites et des abus de position dominante (juin 1977) et surtout lors des délibérations sur les crédits pour l’année 1978 (octobre 1977).

Georges Gosnat est aussi l’auteur, au cours de son quatrième mandat sous la Ve République, de deux questions au gouvernement : l’une sur la baisse du prix du fuel en avril 1975 et l’autre sur les conditions de fonctionnement difficile de l’hôpital privé d’Ivry en octobre 1976.

Sur le plan partisan, Georges Gosnat, déjà membre du comité central du PCF, devient administrateur de ce comité, trésorier du Parti et responsable du Bureau de presse lors du XXIIe Congrès du PCF en février 1976.

A nouveau candidat dans la troisième circonscription du Val-de-Marne aux élections législatives de 1978, Georges Gosnat est, pour la première fois, mis en ballottage (certes très favorable). En effet, il arrive en tête au premier tour avec 48,41 % des suffrages exprimés devant notamment Jean-Claude Perrot qui représente le Parti socialiste (PS) et obtient 16,72 %, Raoul-Jean Dumas, candidat du Rassemblement pour la République (RPR) qui recueille 16,09 % des voix et Anne-Marie Ordacji (CNIP – 11,44 %). Au second tour, bénéficiant du retrait du candidat socialiste, Georges Gosnat s’impose largement face à Raoul-Jean Dumas en réunissant sur sa candidature 68,70 % des suffrages exprimés. Lors de ces élections, Georges Gosnat a pour suppléante Sylviane Ainardi (née en 1947), alors conseillère municipale d’Ivry-sur-Seine.

Georges Gosnat s’inscrit au groupe communiste et continue de siéger à la commission des finances, de l’économie générale et du Plan. Il est aussi membre de la commission d’enquête sur l’information publique instituée en mars 1979 et participe aux travaux de la commission spéciale élue pour l’examen de la proposition de résolution portant mise en accusation, devant la Haute Cour de justice, de Michel Poniatowski, ministre de l’Intérieur de mai 1974 à mars 1977.

Georges Gosnat dépose, au cours de la législature, deux propositions de loi en décembre 1979 et janvier 1980, tendant toutes deux à démocratiser le fonctionnement des caisses d’épargne pour protéger l’épargne populaire. Il est aussi l’auteur de deux questions au gouvernement : l’une concernant la fermeture de plusieurs brasseries par le groupe BSN et ses conséquences pour l’emploi et sur la balance commerciale française (novembre 1978), l’autre relative à la suppression d’emplois à la direction de la concurrence et de la consommation (juin 1979).

En séance publique, ce sont, chaque année, les textes budgétaires qui concentrent l’attention du député Gosnat. Il dénonce régulièrement la hausse du prix du pétrole, le poids de la fiscalité dans le prix du carburant et du fuel domestique et demande chaque année, sans succès, une hausse de la fiscalité des grandes entreprises, des investissements réalisés à l’étranger ainsi que la suppression de certaines niches fiscales. Par ailleurs, il prend part, pour un rappel au règlement, aux discussions entourant la proposition de résolution tendant à la création d’une commission d’enquête sur les conditions de l’information publique (mars 1979).

Le mandat de Georges Gosnat est écourté par la dissolution de l’Assemblée nationale prononcée par le président de la République François Mitterrand, élu en mai 1981. Pour ses dernières élections législatives, en juin de la même année, Georges Gosnat se présente toujours dans la troisième circonscription du Val-de-Marne. Alors que quatre autres candidats de gauche sont en lice, le député communiste sortant s’impose au premier tour, avec 50,20 % des suffrages exprimés, devant Jean-Claude Perrot (PS – 25,45 %), Raoul-Jean Dumas (RPR – 20,08 %), Fernand Saal (MRG – 1,57 %), René Rodriguez (PSU – 1,40 %) et Roland Legall (Lutte ouvrière – 1,28 %). Cette réélection au premier tour est remarquable, puisque le PCF perd près de la moitié de ses députés à l’Assemblée nationale en 1981 (composé de 86 députés sous la VIe législature, le groupe communiste n’en compte plus que 44 sous la VIIe). Le suppléant du député réélu est Paul Mercieca (né en 1932), maire de Vitry-sur-Seine depuis 1977. L’élection de Georges Gosnat est contestée le 2 juillet devant le Conseil constitutionnel qui, par une décision du 13 novembre 1981, rejette la requête.

Au Palais-Bourbon, Georges Gosnat rejoint le groupe communiste et siège au sein de la commission des finances, de l’économie et du Plan. Il est aussi, au titre de son mandat, membre du comité de gestion du Fonds de soutien aux hydrocarbures (septembre 1981). Il est membre et vice-président de la commission spéciale chargée d’examiner le projet de loi de nationalisation (septembre 1981) et participe aux travaux de la commission mixte paritaire chargée de proposer un texte de compromis sur ce projet (novembre 1981).

Georges Gosnat est, au cours de son dernier mandat, l’auteur d’une proposition de résolution tendant à la création d’une commission d’enquête chargée d’examiner le problème des aides publiques à la presse écrite (novembre 1981).

Lors de la 2e séance du 18 septembre 1981, Georges Gosnat vote pour le projet de loi portant abolition de la peine de mort.

En séance publique, c’est avant tout le projet de loi de nationalisation qui intéresse le député Gosnat. Il critique ainsi la question préalable soulevée par l’opposition et vante les succès des nationalisations de l’après-guerre et les mérites de ce procédé comme outil de lutte contre la crise économique (octobre 1981). Le 19 octobre 1981, lors de la troisième séance, il déclenche une polémique avec Gilbert Gautier, député de Paris, qui intervient sur le secteur de l’énergie, en l’interpelant comme « le porte-parole des pétroliers ». Il prend par ailleurs la parole au cours des débats budgétaires en octobre 1981, en particulier sur les thèmes de la presse écrite et radio-télévisée, et propose divers amendements qui sont rejetés ou retirés.

Le mandat de Georges Gosnat est brutalement interrompu par son décès. En effet, il s’éteint le 22 mai 1982, à Ivry-sur-Seine, à l’âge de 67 ans. Marié en premières noces en 1935 avec Georgette Alleaume avec laquelle il avait eu une fille, Georges Gosnat a ensuite partagé la vie de Denise Bastide (1916-1952), résistante communiste, membre de la première et de la seconde Assemblée nationale constituante et députée de la Loire de 1946 à 1952. De cette seconde union sont nés deux fils dont l’un, Pierre Gosnat (1948-2015), a été maire d’Ivry-sur-Seine de 1998 à 2015 et député de la dixième circonscription du Val-de-Marne de 2007 à 2012. Le 30 juillet 1970, Georges Gosnat s’était remarié avec Marie Lambert (1913-1981), députée communiste du Finistère de 1948 à 1951.

C’est son suppléant, Paul Mercieca, qui lui succède à l’Assemblée nationale du 24 mai 1982 au 1er avril 1986.

Figure éminente du Parti communiste français depuis la Seconde Guerre mondiale, tour à tour constituant, ministre, député durant près de trente ans, Georges Gosnat fut également une personnalité influente d’Ivry-sur-Seine. Bien qu’il n’ait jamais été élu au conseil municipal, celui-ci a décidé de donner son nom, en novembre 1983, à une avenue de la ville.