Jean Le Duc
1907 - 1999
Né le 13 juin 1907 à Morlaix (Finistère)
Décédé le 31 décembre 1999 à Carantec (Finistère)
Membre de la seconde Assemblée nationale constituante (Finistère)
Jean Le Duc est né le 13 juin 1907 à Morlaix. Docteur en médecine, il exerce à l'hôpital de sa ville et comme médecin du travail. Durant la guerre, il s'engage dans le réseau de résistance Buckmaster mais, en 1941, il est fait prisonnier. Il parvient cependant à s'évader vers la fin de la guerre, le 6 août 1944. Pour sa conduite exemplaire, Jean Le Duc a été fait officier de la Légion d'honneur ; il a aussi reçu la Croix de guerre 1939-45, la médaille de la résistance ainsi que la médaille des évadés.
Il se présente aux suffrages de ses concitoyens pour la première Assemblée nationale constituante le 21 octobre 1945, mais, en sixième position seulement sur la liste MRP, il échoue. Le 2 juin 1946, pour les élections à la seconde Assemblée nationale constituante, il est cette fois en cinquième position sur la liste MRP, ce qui lui permet d'être élu. En effet, cette liste, avec 163 312 des 387 313 suffrages exprimés, emporte cinq mandats au lieu de quatre, et Jean Le Duc est élu à la plus forte moyenne.
Dès son élection validée, le docteur Le Duc est nommé membre de la Commission de la famille, de la population et de la santé publique et membre de la Commission de la France d'outre-mer. Le 12 juin 1946, il intervient à la tribune pour présenter son rapport sur les opérations électorales du département de la Meuse. Le 8 août 1946, Jean Le Duc intervient à nouveau au cours de la discussion sur l'interpellation de M. Morice concernant l'application de la loi sur la sécurité sociale. Le 28 septembre 1946, il dépose une proposition de loi tendant à la création d'une caisse autonome professionnelle de retraite et d'entraide médicale. Ce même 28 septembre, Jean Le Duc vote en faveur du nouveau projet de Constitution. Il décide de ne pas se représenter à l'élection législative du 10 novembre 1946.
En 1947, Jean Le Duc est élu maire de Morlaix, mandat qu'il conserve jusqu'en 1971, et qu'il cumule avec celui de Conseiller général de 1951 à 1964.
En revanche, ses tentatives pour retrouver un siège de député se soldent par divers échecs jusqu'à la fin de la quatrième République. Candidat malheureux aux élections du 17 juin 1951 en huitième position sur une liste RPF et à celles du 2 janvier 1956 en quatrième position d'une liste des Indépendants et paysans, Jean Le Duc retrouvera cependant un mandat en 1958, dans la première législature de la Cinquième République : il est élu député du Finistère (4e circonscription) et s'inscrit au groupe des indépendants et paysans d'action sociale. En revanche, il est battu en 1962 par Tanguy Prigent (PSU) qu'il avait devancé quatre ans plus tôt. Il ne se représente plus à des fonctions nationales par la suite. Il décède le dernier jour de l'année 1999 à Carantec.
LE DUC (Jean)
Né le 13 juin 1907 à Morlaix (Finistère)
Décédé le 31 décembre 1999 à Carantec (Finistère)
Député du Finistère de 1958 à 1962
(suite de la notice biographique portant sur la IVe République)
Docteur en médecine officiant d’abord à l’hôpital puis comme médecin du travail à la Manufacture des tabacs de Morlaix, résistant déporté au cours de la Seconde Guerre mondiale, membre de la seconde Assemblée nationale constituante du 11 juin 1946 au 27 novembre 1946, maire de Morlaix depuis octobre 1947 (réélu en mai 1953), conseiller général du Finistère depuis octobre 1951 (réélu en mars 1958), Jean Le Duc avait subi deux revers aux élections législatives sous la IVe République, en 1951 et 1956.
Au commencement de la Ve République, Jean Le Duc se porte candidat, sous l’étiquette du Centre national des indépendants et paysans (CNIP), dans la 4e circonscription du Finistère lors des élections législatives des 23 et 30 novembre 1958. Il arrive en deuxième position au premier tour avec 29,24 % des suffrages exprimés (soit 13 669 voix) derrière le candidat de la SFIO François Tanguy-Prigent (29,35 %) mais devant François Prigent, représentant le Mouvement républicain populaire (MRP) qui recueille 26,34 % et devant le communiste Alphonse Penven (15,07 %). Au second tour, alors que les candidats gaulliste et communiste se sont retirés, Jean Le Duc l’emporte en réunissant sur sa candidature 51,61 % des suffrages exprimés (soit 24 037 voix) contre 48,39 % pour son concurrent socialiste. Son suppléant est Roger Le Brun, avocat.
Le député-maire Le Duc – reconduit à la mairie de Morlaix en mars 1959 – siège d’abord en tant que non inscrit avant de rejoindre le groupe des Indépendants et paysans d’action sociale à compter du 5 mai 1959. Il est membre de la commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l’administration générale de la République le 28 janvier 1959 puis rejoint la commission des affaires culturelles, familiales et sociales pour toute la durée de la législature.
Jean Le Duc est l’auteur de trois rapports, déposés au nom de sa commission d’appartenance, sur les projets de loi relatifs à la réparation des dommages physiques subis en métropole par les personnels militaires des forces armées françaises par suite des événements subvenus en Algérie (1er et 27 juillet 1959) et sur une proposition de loi relative à l’enseignement des langues régionales (25 avril 1961).
En séance publique, il intervient d’abord sur le projet de loi tendant à la promotion sociale à propos des critères de la sélection pour l’entrée dans des institutions nouvelles, de la qualité et de la durée des études ainsi que du classement des promotionnaires à la sortie de ces écoles de promotion (2 juillet 1959). La même année, il prend part aux débats budgétaires pour l’année 1960 l’agriculture (novembre 1959), déplorant la poursuite d’une politique économique sacrifiant le secteur agricole et le caractère inquiétant de certaines manifestations du monde rural. Il plaide alors pour que soit tenu compte de l’industrialisation de l’agriculture afin de calculer la rentabilité des exploitations agricoles sur des bases identiques aux exploitations industrielles, pour le raccourcissement des circuits de distribution et la définition d’une politique agricole à long terme. Il s’intéresse ensuite au sport, notamment au cours de la discussion du projet de loi de finances pour 1961, en demandant à l’Etat d’apporter son concours au développement des sports de voile (novembre 1960). Dans la même veine, il participe aux discussions sur le projet de loi de programme relatif à l’équipement sportif et socio-éducatif en mai 1961, toujours à propos du développement des sports nautiques. Enfin, il intervient longuement sur le projet de loi relatif à la commercialisation de produits agricoles, sur le thème des sociétés d’intérêt collectif agricole et les conflits pouvant survenir entre celles-ci et les producteurs indépendants en décembre 1961.
Lors de la deuxième séance du 4 octobre 1962, Jean Le Duc fait partie des 280 députés qui votent la motion de censure à l’encontre du gouvernement de Georges Pompidou. En réaction, le général de Gaulle prononce la dissolution de l’Assemblée nationale.
Jean Le Duc se porte alors candidat à sa réélection dans la 4e circonscription du Finistère lors des élections législatives de novembre 1962. Comme en novembre 1958, il se classe en deuxième position au premier tour en réunissant 21 % des suffrages exprimés (soit 8 483 voix). Il est distancé par l’ancien candidat malheureux François Tanguy-Prigent pour le Parti socialiste unifié -PSU- (25,49 %) mais devance François Prigent (MRP – 18,80 %), Alphonse Penven (PCF – 15,82 %), Bernard Guillou candidat de l’Union pour la nouvelle République (UNR-UDT) qui recueille 13,84 %, Yves Le Louz (Républicains modérés – 2,77 %) et Robert Arnault (2,29 %). Au second tour, alors que les candidats du MRP, du PCF et de l’UNR se retirent, c’est François Tanguy-Prigent qui l’emporte, Jean Le Duc ne recueillant que 47,68 % des suffrages exprimés (soit 21 381 voix).
Sur le plan local, Jean Le Duc quitte le conseil général du Finistère où il était, lors de son dernier mandat, président de la commission des finances, et est réélu maire de Morlaix en mars 1965.
Après son échec aux élections législatives de 1962, il se présente comme suppléant de Pierre Lelong, candidat aux élections législatives de 1967 dans la 4e circonscription du Finistère sous l’étiquette de l’Union des démocrates pour la Ve République. Jean Le Duc renoue ainsi, au plan national, avec le mouvement gaulliste. Au premier tour, Pierre Lelong arrive en tête avec 37,70 % des suffrages devant Roger Prat pour le Parti socialiste unifié (26,69 %), le communiste Alphonse Penven (19,50 %) et le candidat du Centre démocrate, André Colin (16,51 %). Au second tour, c’est finalement Roger Prat qui s’impose de justesse avec 50,05 % des voix.
L’année suivante, après les élections consécutives à la dissolution
parlementaire prononcée par le président de Gaulle, Jean Le Duc se présente à nouveau comme suppléant de Pierre Lelong, sous l’étiquette UDR, toujours dans la 4e circonscription du Finistère. Cette fois, ce dernier s’impose au premier comme au second tour, recueillant respectivement 44,93 % puis 53,23 % des suffrages exprimés devant le député socialiste sortant Roger Prat (28,61 % puis 46,76 %).
Si Jean Le Duc n’a plus l’occasion de siéger au Palais-Bourbon, il est toutefois nommé membre de la section du plan et des investissements du Conseil économique et social de 1967 à 1968.
Jean Le Duc quitte ses fonctions de maire après les élections municipales de mars 1971 ainsi que la vie politique. Seul maire de Morlaix à avoir accompli quatre mandats, il préside au développement de la ville au cours des Trente Glorieuses avec l’installation d’un hôpital, la création du lycée Tristan-Corbière et de la Maison des jeunes et de la culture.
Jean Le Duc décède le 31 décembre 1999 à Carantec, à l’âge de 92 ans. Il était marié à Marie-Louise Petrement (depuis le 26 octobre 1933) et père de trois enfants. Pour ses actions au cours de la Seconde Guerre mondiale, il avait été fait officier de la Légion d’honneur et décoré de la Croix de guerre 1939-1945, de la médaille de la Résistance ainsi que de la médaille des évadés.