Pierre Lataillade
1933 - 2020
LATAILLADE (Pierre)
Né le 27 avril 1933 à Arcachon (Gironde)
Décédé le 7 novembre 2020 à Gujan-Mestras (Gironde)
Député de la Gironde de 1978 à 1981
Pierre Lataillade nait le 27 avril 1933 à Arcachon dans une famille modeste. Après le baccalauréat, il entre à l’Institut d’études politiques de Bordeaux tout en suivant des études littéraires qui le mènent à une licence de lettres et à un Capes d’anglais. Après son service militaire, effectué de mai 1960 à avril 1962, comme capitaine dans l’administration militaire, il enseigne dans plusieurs établissements secondaires de Gironde, dont le lycée Grand Air d’Arcachon. Marié à Anne-Marie Adroguer, il est père de quatre enfants.
De sensibilité gaulliste, Pierre Lataillade s’engage activement en politique à l’occasion des municipales de mars 1959. Figurant sur la liste du maire Union pour la nouvelle République (UNR) d’Arcachon Lucien de Gracia, qui a vite repéré ses qualités, il siège à ses côtés au conseil municipal et devient après les municipales de mars 1965 un de ses adjoints, chargé des sports. Il est reconduit à ses fonctions après les municipales de 1971 et 1977, où le centriste Robert Fleury remplace le gaulliste Lucien de Gracia. Membre du Rassemblement pour la République (RPR) qu’il a rejoint à sa fondation fin 1977, Pierre Lataillade est investi par le RPR dans la 7e circonscription de la Gironde (cantons d’Arcachon, Audenge, Bazas, Belin, Captieux, Grignols, Labrède, Saint-Symphorien, La Teste et Villandraut) lors des législatives du printemps 1978. Le député de la circonscription élu en 1973, le Républicain indépendant (RI) Franck Cazenave, était décédé à l’été 1974 et son suppléant, Emile Durand, conseiller général et maire de Cudos, occupait son siège au Palais-Bourbon. Avec l’aide de son suppléant Pierre Espagnet, exploitant agricole et forestier, conseiller général et maire de Lerm-et-Musset, Pierre Lataillade arrive en deuxième position avec 20,8 % des suffrages exprimés, derrière le candidat socialiste Kléber Haye (27 %). Au second tour, l’apport des voix qui s’étaient portées sur le candidat de l’Union pour la démocratie française (UDF) Robert Cazalet (19,7 %) et sur le candidat Divers droite Michel Page (13,1 %) lui permet de l’emporter avec 51,6 % des voix.
Au Palais-Bourbon, il rejoint le groupe RPR et la commission de la production et des échanges, qu’il quitte en avril 1981 pour la commission des affaires culturelles, familiales et sociales. De juin à décembre 1980, le député de Gironde est chargé auprès du ministre de l’Environnement (Michel d’Ornano) et du Cadre de vie et du ministre de l’Éducation (Christian Beullac) d’étudier les problèmes que pose à l’école la protection de la nature et de l’environnement. A partir de décembre 1980, il est secrétaire de la commission parlementaire d’enquête sur la langue française et rejoint le conseil pour la diffusion des langues étrangères. En avril 1981, il est nommé secrétaire de l’Assemblée en 1981. Le député d’Arcachon est vice-président de l’intergroupe parlementaire d’étude des problèmes du tourisme. Il siège aussi dans la commission supérieure du Crédit maritime mutuel. Il fait partie de la commission chargée d’examiner les demandes d’autorisation ou de renouvellement d’autorisation des jeux. Durant cette législature, Pierre Lataillade dépose deux propositions de loi, la première en juin 1978 sur la création de sociétés d’actionnariat salarié et la seconde, en juin 1980, d’orientation sur l’enseignement de l’histoire. Il profite de l’examen annuel du projet de loi de finance pour intervenir sur les questions d’éducation, mais il intervient également sur les dossiers relatifs aux collectivités locales, aux transports et à l’agriculture. Il prend part aux débats sur le projet de loi relatif à l’interruption volontaire de grossesse (IVG) en novembre 1979. Il interroge en avril 1980 le gouvernement sur la situation des ostréiculteurs du bassin d’Arcachon. Il vote en faveur du projet de loi renforçant la sécurité et protégeant la liberté des personnes (la loi dite Peyrefitte du 2 février 1981).
En mars 1979, Pierre Lataillade consolide son implantation politique locale en devenant conseiller général du canton d’Arcachon. Au sein du RPR, il se voit nommé en octobre de la même année chargé de mission pour l’éducation. Député, conseiller général, conseiller régional d’Aquitaine, président de commission du district d’Arcachon, président de sociétés sportives et d’une maison des jeunes, Pierre Lataillade est une personnalité influente de la droite gaulliste locale. Il obtient logiquement l’investiture du RPR dans la même circonscription de Gironde, lors des législatives anticipées de juin 1981, décidées par le nouveau président de la République François Mitterrand. Bien qu’arrivé nettement en tête au premier tour avec 47 % des suffrages exprimés face à son rival socialiste, Kléber Haye (42,6 %), ce dernier, fort du soutien des voix communistes s’étant portées au premier tour sur le communiste Jean Barrière (10,2 %) et de la dynamique nationale de la « vague rose », l’emporte au second tour avec 52,5 % des suffrages.
Pierre Lataillade, qui fait partie du comité central du RPR, se replie alors sur ses mandats locaux. Au printemps 1985, le maire d’Arcachon Robert Fleury démissionne de ses fonctions. Le 26 mai, le conseil municipal élit Pierre Lataillade. Il s’agit de la conséquence d’accords conclus par les différentes composantes de la droite locale. Concrètement, Pierre Lataillade ne s’était pas représenté aux cantonales de mars 1985, permettant ainsi à Robert Fleury de rejoindre le conseil général, puis le conseil régional. A charge pour l’ancien maire de lui rendre la politesse à l’hôtel de ville. Réélu maire en 1989 et en 1995, l’ancien député contribue au dynamisme de la petite cité climatique et balnéaire, également connue pour son ostréiculture et son industrie papetière.
En mars 1986, par le jeu des retraits, le maire d’Arcachon devient député de l’Assemblée européenne. Il se trouvait en effet en 44ème position sur la liste commune RPR-UDF qui a obtenu 41 élus au Parlement européen. Mais, après la nomination au gouvernement d’Alain Juppé, Hervé de Charrette, Alain Carignon, Gaston Flosse et Gérard Longuet ont abandonné leur mandat de député européen et ont permis à Pierre Lataillade de rejoindre Strasbourg pour l’ouverture de la nouvelle session du Parlement européen, le 14 avril 1986. Il est vice-président de la commission économique, monétaire et de la politique industrielle et prend la tête, en février 1988, du nouvel intergroupe de la famille, créé par le Comité européen de la famille. Pierre Lataillade est réélu député européen en juillet 1989 et en septembre 1997. Il préside alors la commission pêche. Lors des municipales du printemps 2001, Pierre Lataillade se représente à Arcachon mais il est battu par un rival de droite, l’avocat Yves Foulon, conseiller municipal depuis 1995.
Pierre Lataillade s’éteint, le 7 novembre 2020, à Gujan-Mestras en Gironde. Il était président d'honneur de l'Union nationale des anciens combattants. Décoré de la Légion d’honneur, il était titulaire de la Médaille d’honneur de la Jeunesse et des Sports.