Emile Blessig

1947 - 2025

Informations générales
  • Né le 27 mai 1947 à Saverne (Bas-Rhin - France)
  • Décédé le 21 mars 2025 à Saverne (Bas-Rhin - )

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
XIe législature
Mandat
Du 15 juin 1998 au 18 juin 2002
Département
Bas-Rhin
Groupe
Rassemblement pour la République
Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
XIIe législature
Mandat
Du 19 juin 2002 au 19 juin 2007
Département
Bas-Rhin
Groupe
Union pour la majorité présidentielle
Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
XIIIe législature
Mandat
Du 20 juin 2007 au 19 juin 2012
Département
Bas-Rhin
Groupe
Union pour un Mouvement Populaire

Biographies

Biographie de la Ve République

BLESSIG (Emile)
Né le 27 mai 1947 à Saverne (Bas-Rhin)
Décédé le 21 mars 2025 à Saverne (Bas-Rhin)

Député du Bas-Rhin de 1997 à 2012

Fils de Suzanne Eiselé et de Charles Blessig, chirurgien à l'hôpital de Saverne, conseiller municipal et adjoint au maire de Saverne, Emile Blessig poursuit sa scolarité au collège Cévenol à Chambon-sur-Lignon (Haute-Loire). Après avoir obtenu son baccalauréat en 1967, il entreprend un DES de sciences économiques (1972) puis une licence de droit à l’université de Strasbourg (1973). Il effectue son service militaire, en tant qu’aide technique à la Réunion. Il se marie en 1975 avec Béatrice de Barrigue de Montvalon, avocate au barreau de Saverne ; deux enfants naîtront de cette union. Diplômé de l’Ecole nationale de santé publique de Rennes en 1976, il exerce comme avocat au barreau de Saverne (1978).

Investi dans le milieu associatif local notamment comme vice-président du Football Club de Saverne, responsable des jeunes (1984-1988), l’avocat entre en politique dans le sillage d’Adrien Zeller, député du Bas-Rhin depuis 1973, membre des Réformateurs démocrates sociaux (RDS) puis de l’Union pour la démocratie française (UDF), secrétaire d’Etat chargé de la Sécurité sociale sous le deuxième gouvernement de Jacques Chirac (1986-1988). Démissionnaire, ce dernier pousse la candidature d’Emile Blessig dans le canton de Saverne. L’avocat est élu conseiller général (UDF) en septembre 1988 et se met alors en congé du barreau. L’année suivante, il est élu conseiller municipal de Saverne et adjoint au maire auprès de son mentor Adrien Zeller. L’élu assoit encore son ancrage local avec sa réélection comme conseiller général en 1992, sa présidence du District de la région de Saverne (1992-1998), ses fonctions de rapporteur général du budget du conseil général du Bas-Rhin (1994) et enfin sa réélection comme conseiller municipal de Saverne en 1995.

Suppléant d’Adrien Zeller dans la 7e circonscription du Bas-Rhin (Saverne), lors des élections législatives de 1997, et fraîchement réélu dans son canton comme président de la commission des finances du Conseil général du Bas-Rhin (mars 1998), Emile Blessig se hisse sur la scène nationale en se présentant lors d’une législative partielle organisée en raison de la démission d’Adrien Zeller, élu à la présidence de la région Alsace en mars 1998 et qui abandonne alors son mandat de député pour se consacrer « prioritairement » à ses responsabilités régionales et municipales. Candidat unique de la droite et du centre, Emile Blessig arrive en tête du premier tour avec 45,98% des voix, soit plus du double de celles obtenues par le candidat d’extrême droite Yvan Blot (19,55%), chef de file du Front national (FN) bas-rhinois, conseiller régional, conseiller municipal de Strasbourg et député européen. Sans grande surprise, le centriste triomphe au second tour avec 75,66% des voix. Il convient toutefois de noter un taux d’abstention jamais atteint, plus de 60 % à chacun des deux tours.

Inscrit au sein du groupe UDF, le député du Bas-Rhin siège, dès son élection, à la commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l'administration générale de la République. Son expertise dans le domaine du droit est rapidement reconnue. En décembre 2000, il est nommé rapporteur de la proposition de loi constitutionnelle tendant à introduire dans la Constitution un droit à l'expérimentation pour les collectivités locales. Il est par ailleurs membre de la commission d’enquête sur la situation dans les prisons françaises (de février à juin 2000).

En séance publique, il intervient notamment dans la discussion du projet de loi autorisant la ratification du traité d’Amsterdam (mars 1999), du projet de loi relatif aux alternatives aux poursuites et renforçant l'efficacité de la procédure pénale (avril et juin 1999), de celui relatif au référé devant les juridictions administratives (décembre 1999 et avril 2000), du projet de loi modifiant la loi n°85-99 du 25 janvier 1985 relative aux administrateurs judiciaires, mandataires judiciaires à la liquidation des entreprises et experts en diagnostic d’entreprise (mars 2001) ou encore de celui portant réforme des tribunaux de commerce (mars 2001). Il participe à la commission mixte paritaire chargée d’améliorer l'équité des élections à l'Assemblée de la Polynésie française (novembre 2000). Il est enfin à l’origine d’une proposition de loi tendant à supprimer l'incompatibilité absolue imposée aux militaires de carrière et assimilés en ce qui concerne les mandats municipaux (juillet 2001).

Emile Blessig se représente pour un deuxième mandat lors des élections de juin 2002, au lendemain du séisme politique du 21 avril qu’est la présence de Jean-Marie Le Pen au second tour de l’élection présidentielle. Le député sortant entend bien profiter de la dynamique de droite et du centre pilotée par la nouvelle Union pour la majorité présidentielle (UMP). Regroupant pas moins de onze candidats, la 7e circonscription du Bas-Rhin s’avère particulièrement convoitée. Toutefois, profitant de l’éparpillement des forces de gauche et des dissensions internes au sein de l’extrême droite (entre Antoine Kraemer candidat du Front national et René Weess candidat du Mouvement national républicain de Bruno Mégret), Emile Blessig s’impose dès le premier tour avec 54,55% des suffrages exprimés.

De retour au Palais-Bourbon, le député adhère au groupe de l’Union pour la majorité présidentielle devenu groupe de l’Union pour un mouvement populaire en mars 2003. A nouveau membre de la commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l'administration générale de la République, il préside également à partir de juillet 2002 la délégation à l'aménagement et au développement durable du territoire, au nom de laquelle il dépose en novembre 2023 un rapport sur la gestion des déchets ménagers sur le territoire. Il siège au sein de plusieurs organes extra-parlementaires dont, durant tout son mandat, la Commission d'accès aux documents administratifs (CADA) et le Conseil d'orientation de l'Observatoire des territoires ainsi que la Commission de suivi de la détention provisoire (de mai 2005 à juin 2007).

Au cours de la législature, il intervient pendant les débats des lois de finances successives, principalement sur les crédits de la justice et de l’aménagement du territoire. C’est également sur ces deux sujets que portent majoritairement ses interventions en séance publique. On peut ainsi noter ses interventions sur le projet de loi d’orientation et de programmation pour la ville et la rénovation urbaine (juillet 2003), le projet de loi relatif au développement des territoires ruraux (janvier 2004) ou celui relatif aux responsabilités locales (février 2004).

Ce sont néanmoins les questions juridiques qui demeurent au cœur de son activité. Il est désigné rapporteur du projet de loi organique relatif aux juges de proximité (octobre 2002) et de deux projets de loi portant, d’une part diverses dispositions d’adaptations au droit communautaire dans le domaine de la justice (avril 2005) et, d’autre part, réforme de la protection juridique des majeurs (novembre 2006). Par ailleurs, il est membre de très nombreuses commissions mixtes paritaires.

En séance publique, il intervient à de très multiples reprises, notamment sur le projet de loi organique relatif aux juges de proximité (décembre 2002), les projets de loi d'orientation et de programmation pour la justice (août 2002), relatif au divorce (avril 2004), portant réforme des successions et libéralités (février 2006) ou encore portant réforme de l’assurance de protection juridique et sur diverses propositions de loi relatives aux compétences du tribunal d’instance , de la juridiction de proximité et du tribunal de grande instance (décembre 2004) ou à la réforme de la prescription en matière civile (mai 2006). En outre, il soutient la proposition de loi du président Jean-Louis Debré tendant à mettre à la disposition du public les locaux dits du Congrès, au Château de Versailles (juin 2005). Lors de la discussion du projet de loi constitutionnelle relatif à l’organisation décentralisée de la République, il s’interroge sur les moyens financiers et humains nécessaires à la réussite des transferts de compétences aux collectivités locales prévus par cet « acte II de la décentralisation » (novembre 2002).

Le député n’oublie pas pour autant de relayer les attentes et les inquiétudes de son électorat, qu’il s’agisse de la question des cultes en Alsace-Moselle lors de la discussion du projet de loi relatif à l’application du principe de laïcité dans les écoles, collèges et lycées publics (février 2004) ou, par une question au gouvernement, de la recrudescence des actes antisémites et des groupuscules néo-nazis (février 2005).

Réélu conseiller général du canton de Saverne en 2004, président du Conseil consultatif du droit local (depuis 2001) et de l’Association du Pays de Saverne (2002), le député se représente pour un troisième mandat lors des législatives de juin 2007. Bien qu’opposé au centriste UDF-MODEM Thierry Carbiener, Emile Blessig l’emporte dès le premier tour avec 60,49% des suffrages. L’année suivante, fraîchement réélu au conseil général, il devient maire de Saverne, toujours avec le soutien d’Adrien Zeller. Une fonction où il évolue toutefois dans un climat difficile, marqué par les tensions politiques.

A l’Assemblée nationale, le député retrouve la commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l'administration générale de la République et la présidence de la délégation à l'aménagement et au développement durable du territoire. Il siège à nouveau également dans des organes extra-parlementaires, dont pendant tout son mandat, le Conseil d'orientation de l'Observatoire des territoires et le Conseil national de l'aménagement et du développement du territoire mais également jusqu’en février 2008 à la CADA et au Comité consultatif des liaisons aériennes d'aménagement du territoire. Il est désigné rapporteur du projet de loi portant réforme de la prescription en matière civile (décembre 2007) et du projet de loi organique relatif à la limite d’âge des magistrats de l’ordre judiciaire (juillet 2010) ; par ailleurs, il est rapporteur pour avis du projet de loi relatif à la programmation militaire pour les années 2009 à 2014 et portant diverses dispositions concernant la défense (février 2009) ainsi que de celui portant réforme des retraites (juillet 2010).

En séance publique, il intervient sur le projet de loi constitutionnelle de modernisation des institutions (juillet 2009), notamment sur l’articulation de la question préjudicielle de constitutionnalité avec le droit local d’Alsace-Moselle, sur le projet de loi organique relatif au défenseur des droits (janvier et mars 2011), soulignant la méconnaissance du principe d’équité par l’administration, sur les projets de loi relatifs à la réforme des collectivités territoriales (mai et septembre 2010) et à la garde à vue (janvier 2011) ainsi que sur la proposition de loi simplification du droit et allégement des démarches administratives (octobre 2011).

Lors des élections législatives de juin 2012, Emile Blessig décide de ne pas briguer un nouveau mandat parlementaire et soutient la candidature de l’UMP Patrick Hetzel qui lui succède à l’Assemblée nationale. L’année suivante, à la suite de problèmes de santé, il décide de quitter ses fonctions de maire avant la fin de son mandat.

En retrait de la vie politique, Emile Blessig, âgé de 77 ans, décède le 21 mars 2025, à Saverne, des suites d’une longue maladie.