Grands discours parlementaires

  • L'abbé Grégoire (31 aout 1794)

    L'abbé Grégoire : Rapport sur les destructions opérées par le Vandalisme et les moyens de le réprimer (31 aout 1794)

    À la chute de la monarchie, le 10 août 1792, une flambée de violence se propage contre les symboles de la royauté et de la féodalité. L'Assemblée législative adopte un décret le 14 août 1792, « considérant que les principes sacrés de la Liberté et de l'Égalité ne permettent point de laisser plus longtemps sous les yeux du peuple français les monuments élevés à l'orgueil, aux préjugés et à la tyrannie » et « que le bronze de ces monuments, converti en canons, servira utilement à la défense de la Patrie ». Le décret dispose que « Toutes les statues, bas-reliefs et autres monuments en bronze, élevés sur les places publiques, seront enlevés par les soins des représentants des communes qui veillero...

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  • Robespierre (26 juillet 1794)

    Robespierre : Ultime discours (26 juillet 1794)

    En juillet 1794, la Terreur est contestée et Maximilien de Robespierre est accusé de dictature par le Comité de Salut public et par la Convention, effrayés par son despotisme. Le 8 thermidor (26 juillet), il prononce un long discours durant lequel il accuse ses adversaires sans les nommer et profère de nombreuses menaces à leur encontre.
    Le lendemain, Robespierre tente de revenir à l’Assemblée mais on l’empêche de parler et un décret d’arrestation est voté. Il est alors arrêté avec ses partisans, Saint-Just, Couthon, Lebas et Robespierre le jeune ; ils sont exécutés le 28 juillet 1794.

      

        

    M. Robespierre : En voyant la multitude des vices que le torrent de la Révol...

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  • L'abbé Grégoire (4 juin 1794)

    L'abbé Grégoire : L'unité de langue (4 juin 1794)

    Chaque région française se distingue, à la fin du XVIIIème siècle, par un « patois » particulier et seules les élites parlent le français de l’Île-de-France. L’abbé Grégoire est convaincu de la supériorité du français et propose donc à la Convention d’encourager, par tous les moyens, la diffusion de ce qu’il appelle « l’idiome de la liberté ».
    L’unification de la langue doit achever de consolider la République une et indivisible, et c’est la raison pour laquelle la Convention, à la suite de ce discours, incite les Français à s’exprimer uniquement en langue française.

      

      

    La langue française a conquis l'estime de l'Europe, et depuis un siècle elle y est classique. Mon but n'est point d'assigner le...

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  • Dufay et Danton (4 février 1794)

    Dufay et Danton : Abolition de l'esclavage (4 février 1794)

    Le 4 février 1794, Louis Pierre Dufay fait le récit, à la Convention, du sort misérable des esclaves dans les colonies françaises et en particulier sur l’île de Saint-Domingue dont il est le député. Danton, député de la Seine, intervient aussi en faveur de « la liberté dans les colonies » et le même jour, la Convention proclame l’abolition de la traite des Noirs et de l’esclavage, près de quatre ans après l’adoption par l’Assemblée de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen.
    Huit ans plus tard, en mai 1802, Napoléon Bonaparte rétablit l’esclavage et la traite dans les colonies françaises. Il faut attendre le 27 avril 1848 pour que l’esclavage soit définitivement aboli par le Gouvernement provisoire de la République.
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  • Saint-Just (10 octobre 1793)

    Saint-Just : L'art militaire de la Nation et la bureaucratie (10 octobre 1793)

    Louis Antoine Léon de Saint-Just, député de l’Aisne, contribua à rendre le Comité de Salut public encore plus influent en décrétant que toutes les administrations lui obéiraient et seraient placées sous sa surveillance. Il fit aussi ordonner le séquestre des biens des étrangers dont les pays étaient en guerre avec la France, et l'arrestation immédiate du tous ceux qui se trouvaient sur le sol de la République.
    Envoyé avec Le Bas en mission aux armées, il y déploya une impitoyable énergie. La situation était des plus graves ; les lignes de Wissembourg venaient d'être forcées, et les Autrichiens menaçaient Strasbourg. Saint-Just prit les mesures les plus rigoureuses contre les ennemis de la République.

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  • Robespierre (10 mai 1793)

    Robespierre : Gouverner la République (10 mai 1793)

    Dans un contexte de tension extrême entre la Montagne et la Gironde à la suite de la trahison de Dumouriez, Maximilien de Robespierre, député de l’Artois, prononce ce discours à la Convention dans lequel il réaffirme ses valeurs révolutionnaires et républicaines : « L’homme est né pour le bonheur et pour la liberté, et partout il est esclave et malheureux ! La société a pour but la conservation de ses droits et la perfection de son être, et partout la société le dégrade et l’opprime ! Le temps est arrivé de le rappeler à ses véritables destinées ; les progrès de la raison humaine ont préparé cette grande révolution ».

                  

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  • Danton (2 septembre 1792)

    Danton : « De l'audace, encore de l'audace, toujours de l'audace » (2 septembre 1792) 

    Ministre de la justice au sein du Conseil exécutif de six ministres, élu par l'Assemblée au lendemain du 10 août, Danton, qu'on accuse d'avoir laissé faire les massacres de septembre donne une impulsion décisive à la défense nationale.

    La France est en guerre contre l'Autriche depuis le 20 avril 1792. Le manifeste de Brunswick, par lequel les forces contre-révolutionnaires menacent d'une « exécution militaire et une subversion totale » s'il était fait « la moindre violence, le moindre outrage à LL. MM. le roi et la reine », a créé la fureur populaire. La frontière est franchie par le duc de Brunswick le 19 août. Dumouriez vient alors de remplacer à la tête de l'armée du Nord La Fayette passé à l'ennemi. C'est le...

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  • Condorcet (20 et 21 avril 1792)

    Condorcet : L'organisation générale de l'instruction publique (20 et 21 avril 1792)

    Mathématicien, philosophe, encyclopédiste, Condorcet, est né en 1743. Il est issu d'ancienne noblesse. Dès 1765 il se distingue par son Essai sur le calcul intégral et d'Alembert y décèle alors les plus grands talents ; il entre en 1769, à l'âge de vingt-six ans, à l'Académie royale des sciences. Il en devient le secrétaire perpétuel en 1776 après avoir été nommé par Turgot inspecteur général des Monnaies. En 1782 il est élu à l'Académie française, soutenu par d'Alembert après l'avoir été par Voltaire. En 1785 il publie l'Essai sur l'application de l'analyse à la probabilité des décisions rendues à la pluralité des voix. A la veille de la Révolution, dans plusieurs ouvrages, il se déclare opposé au despotisme et à l'esclavagi...

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  • Robespierre (11 août 1791)

    Robespierre : Le suffrage universel (11 août 1791)

    Robespierre, député de l’Artois, intervient à nouveau en faveur du suffrage universel, au moment où l’Assemblée achève de rédiger la Constitution. Dans ce discours, il tente de montrer la contradiction entre les principes démocratiques énoncés dans la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, et la discrimination que les députés souhaitent introduire entre les citoyens.

           

                        

    M. Robespierre : Le projet de vos comités tend à changer l'esprit de votre Constitution ; jamais question, du moins, ne mérita, de la part de l'Assemblée nationale, u...

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  • Barnave (15 juillet 1791)

    Barnave : L'inviolabilité royale, la séparation des pouvoirs et la terminaison de la Révolution française (15 juillet 1791)

    Né en octobre 1761, fils d'avocat, et lui-même avocat à 21 ans au Parlement de Grenoble, Antoine Barnave prononce en 1783 un discours sur la nécessité de la division des pouvoirs. Il s'engage dès 1787 dans le mouvement d'opposition à la réforme des assemblées provinciales. Lors de la Journée des Tuiles il condamne le despotisme et les édits de mai. Il participe aux États du Dauphiné réunis à Vizille en juillet 1788. En 1789, à vingt-huit ans, il est élu député du tiers état de Grenoble aux États généraux et y défend la réunion des ordres et le vote par tête conformément au mandat impératif que les députés du Dauphiné ont reçu des États de Romans. Brillant orateur, épris de liberté, il e...

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