Les fonds numérisés de Jean-Jacques Rousseau

Partager

Onglet actif : La nouvelle Héloïse

La Bibliothèque de l'Assemblée nationale possède, dans son fonds ancien, un ensemble de versions manuscrites ou imprimées - et dans ce cas annotées de la main de l'auteur - du roman La nouvelle Héloïse de Jean-Jacques Rousseau. Ces versions ont précédé l'établissement du texte définitif que l'on connaît aujourd'hui. Il s'agit du Premier Brouillon (541 pages in 8° manuscrites) ; de la Copie personnelle (794 pages in 8° dont 546 manuscrites) ; de la Copie autographe pour la Maréchale de Luxembourg (six volumes, soit un ensemble de 1881 pages in 8° manuscrites) et de l'édition Duchesne-Coindet (1237 pages imprimées in 8° avec corrections autographes).

On trouvera ici, en version numérisée, et pour la première fois depuis l'admission de l'œuvre dans les fonds de l'Assemblée en 1794, l'édition en version intégrale du Brouillon, accompagnée d'une courte notice de présentation.

Brouillon de La nouvelle Héloïse
Cliquer pour ouvrir

La Copie personnelle correspond au deuxième brouillon de La nouvelle Héloïse de Jean-Jacques Rousseau. Tel quel, ce manuscrit, qui comporte encore de nombreuses corrections, est loin de représenter la version définitive de l'oeuvre.

Primitivement, cette copie, reliée en maroquin rouge, comportait quatre volumes, tous les quatre la propriété du conventionnel Hérault de Séchelles qui les avait achetés en Hollande, ainsi qu'un petit portrait sur émail de Mme de Warens, pour 24 000 livres.

Les deux premiers volumes regroupent les trois premières parties de La nouvelle Héloïse et les deux suivants la quatrième, la cinquième et la sixième partie de l'oeuvre.

A la mort de Hérault de Séchelles, guillotiné en 1794, la Convention se saisit des deux derniers volumes au domicile du parlementaire. Ce sont eux qui sont présentés ici. En revanche, les émissaires de la Convention ne retrouvèrent pas les deux premiers volumes, ni le portrait.

Ceux-ci font cependant leur réapparition en 1801, lors d'une vente aux enchères effectuée au bénéfice de la veuve du conventionnel. Tous ces souvenirs sont achetés pour 700 francs or par une seule personne, un particulier du nom de Rivière. Ensuite, on perd à nouveau la trace des deux premiers volumes de la Copie personnelle.

On sait cependant que, entre les deux guerres, un volume - le premier correspondant au deux premières parties de La nouvelle Héloïse - était passé dans la bibliothèque du duc de Newcastle. L'autre volume (troisième partie) était la propriété de Louis Barthou, ancien Président du Conseil. Un spécialiste de Rousseau, professeur à la Sorbonne, Daniel Mornet, a pu consulter cet ouvrage pour l'édition Hachette de 1925.

Copie personnelle de La nouvelle Héloïse
Cliquer pour ouvrir

La troisième oeuvre présentée ici, la Copie pour la Maréchale de Luxembourg, n'est pas à proprement parler un brouillon mais plutôt une copie autographe de La nouvelle Héloïse que Jean-Jacques Rousseau a réalisée en 1760, afin d'honorer l'une de ses bienfaitrices. Tout en recopiant, Rousseau n'a pu néanmoins s'empêcher de procéder à un certain nombre de corrections. Par ailleurs, le manuscrit est orné de douze dessins originaux, exécutés à la plume et rehaussés de bistre par Gravelot, sur les indications de Rousseau lui-même.

Copie de La nouvelle Héloïse pour la Maréchale de Luxembourg
Cliquer pour ouvrir

La dernière oeuvre présentée ici - l'édition Duchesne-Coindet - n'est pas un manuscrit stricto sensu. C'est une version imprimée mais annotée et corrigée de la main de Rousseau en 1764.

La première version imprimée de La nouvelle Héloïse date de 1761. C'est l'édition Rey d'Amsterdam. L'édition que l'on trouvera ci-après, appelée d'abord tout simplement l'édition Duchesne, a été réalisée en 1764, à Paris et à Neuchâtel, sans avoir reçu l'aval de Rousseau. Le texte était sensiblement différent de l'édition Rey.

Rousseau tombe sur elle chez un ami genevois François Coindet. Il est fort irrité des changements de textes intervenus depuis 1761, sans son autorisation, et il multiplie les corrections pour revenir à peu près à l'editio princeps, sous réserve d'une seconde préface et de quelques ajouts (comme la traduction en français des citations italiennes). On sent l'écriture de Rousseau souvent fébrile et compulsive face aux libertés prises par l'éditeur sur son texte.

En tant que telle, l'édition rectifiée et corrigée, confiée ensuite par Rousseau à son ami Coindet pour qu'il puisse vérifier, documents originaux en mains, les éditions ultérieures de La nouvelle Héloïse en Suisse, est devenue l'édition « Duchesne-Coindet ».

Édition Duchesne-Coindet de La nouvelle Héloïse
Cliquer pour ouvrir