La montée du nazisme

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Mais l'embellie de l'été fait place aux difficultés de l'automne. Le principe de non intervention dans la guerre d'Espagne n'est respecté ni par l'Allemagne, ni par l'Italie. Le gouvernement doit tout au plus se limiter à une aide discrète, ce qui provoque de vives dissensions au sein même du Front populaire. Lors du débat à la Chambre des députés sur la question espagnole, le 5 décembre, les députés communistes s'abstiennent pour ne pas rompre la majorité. Schacht, ministre de l'économie du Reich est reçu à Paris en septembre. Les capitaux continuent à fuir à l'étranger. Le 1er octobre, le franc est dévalué. Le 18 novembre, Roger Salengro, ministre de l'Intérieur se suicide, après avoir été harcelé par une violente campagne de calomnies lancée par des hebdomadaires d'extrême droite. Dans un discours radiodiffusé, le 13 février 1937, Léon Blum annonce une « pause » dans les réformes heurtant le PCF et la CGT. Le 6 juin, Daladier présente lors d'un meeting radical un programme de remplacement de celui du gouvernement. Le 13 juin 1937, le gouvernement demande les pleins pouvoirs financiers au Parlement, procédure en principe réprouvée par les socialistes. Si la Chambre les adopte le 15 juin, par 346 voix contre 247, le Sénat, à l'instigation de Caillaux, les rejette le 21, un tiers des sénateurs radicaux ayant mêlé leurs voix à celles de droite. Léon Blum démissionne le 22 juin 1937.

La formule du Front populaire se poursuit néanmoins sous les gouvernements Chautemps jusqu'au 10 mars 1938. Hitler envahit l'Autriche le 12 mars et réalise l'Anschluss. Blum constitue un deuxième gouvernement qu'il souhaite d'Union nationale, mais la droite républicaine refuse d'y participer, dans le contexte d'une vague de grèves provoquées par le renouvellement des conventions collectives. Le Sénat rejette un projet de loi, adopté par la Chambre, permettant d'obtenir des avances supplémentaires de la Banque de France. Léon Blum dépose alors un projet de loi visant à accorder les pleins pouvoirs financiers au gouvernement, précédé d'un exposé des motifs rédigé par Pierre Mendès France et inspiré de Keynes. Le projet est adopté par la Chambre par 311 voix contre 250, mais rejeté le 10 avril par le Sénat par 214 voix contre 47.

Désigné Président du Conseil le 10 avril 1938 Édouard Daladier, président du parti radical, obtient les pleins pouvoirs refusés à Blum. Il dévalue le franc qui a perdu 57% de sa valeur de 1926. Hitler exige le rattachement du territoire des Sudètes au Troisième Reich. Le 30 septembre 1938 Hitler, Daladier, Mussolini et Chamberlain signent les accords de Munich qui prévoient l'annexion des Sudètes par l'Allemagne et garantissent les nouvelles frontières de la Tchécoslovaquie, placée devant le fait accompli. La Chambre, réunie en session extraordinaire, autorise la ratification des accords de Munich le 4 octobre 1938, par 535 voix contre 75. Les députés communistes votent unanimement contre les accords. L'annonce de la remise en cause de la loi des 40 heures achève de disloquer le Front populaire. Le 15 mars 1939, La Tchécoslovaquie est envahie par les troupes de Hitler et rayée de la carte.

Le 1er septembre 1939 commence l'invasion allemande de la Pologne. Les nouvelles exigences de Hitler sont jugées inacceptables par la France et la Grande Bretagne. Daladier annonce à la Chambre la mobilisation générale. Le 3 septembre 1939 la France entre en guerre.