Le Consulat, l'Empire et la monarchie constitutionnelle (1799-1848)

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Louis-Philippe prêtant serment à la charte constitutionnelle 9 août 1830

Louis-Philippe prêtant serment à la charte constitutionnelle 9 août 1830 - Tableau peint par François-Joseph Heim 1834-1835 - huile sur toile

Le coup d'État du 18 Brumaire marque la fin de la Révolution. Certes, le Consulat et l'Empire consolident nombre de ses acquis et la Restauration ne parvient pas à rétablir l'Ancien régime ; mais la République - et la démocratie - sont placées entre parenthèses pour un demi-siècle. La monarchie de Juillet n'est qu'un leurre. Les libertés sont étouffées ; Égalité et fraternité restent des vains mots. Élue au suffrage censitaire, la Chambre des députés ne représente qu'une infime minorité de la population. L'affirmation progressive de son rôle et de ses procédures prépare l'avenir, mais on est bien loin de l'idéal de 1789.

Dix ans après ses débuts, la Révolution s'essouffle. L'impuissance du Directoire à juguler le désordre intérieur et le marasme économique conduisent le général Napoléon Bonaparte, pourtant issu du sérail républicain, à rompre avec une décennie d'expériences et de tentatives démocratiques. Le coup d'État du 18 Brumaire An VIII (9 novembre 1799) instaure une dictature personnelle qui prend d'abord la forme du Consulat, puis celle de l'Empire, en 1804.

La presse est muselée, la liberté de réunion est sévèrement contrôlée et l'esclavage dans les colonies, qui avait été aboli en 1794, est rétabli en 1802. Au prix d'un sacrifice progressif des libertés politiques, Bonaparte rétablit l'ordre à l'intérieur, bloquant toute évolution vers la démocratie. La période napoléonienne permet toutefois de mettre fin aux violents antagonismes nés de la Révolution et de consolider certaines de ses conquêtes, comme l'abolition des droits seigneuriaux et l'égalité, notamment devant la loi et l'impôt.

Afin de conforter le régime et rompre son isolement politique en Europe face aux monarchies traditionnelles, Napoléon Ier reprend la guerre interrompue par la paix de Lunéville en 1801. Victorieuse dans un premier temps, cette entreprise guerrière bouleverse la carte de l'Europe des princes et des rois. La succession ininterrompue des batailles et des campagnes, avec leurs cortèges de victimes et de ruines, mènera le régime à sa perte, en 1814 et 1815. La France en sortira finalement plus petite que ne l'avait laissée la Révolution.

Après la chute du Premier Empire, définitive en 1815, le pouvoir autoritaire est maintenu. La France, occupée par les puissances étrangères et épuisée par vingt années de guerre, connaît une restauration monarchique au travers de la Charte constitutionnelle du 4 juin 1814, octroyée par Louis XVIII. Pendant trente quatre ans, la monarchie constitutionnelle maintient un régime fondé sur le suffrage censitaire exercé par une infime minorité de la population française.