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Aussi surprenant que cela soit pour une démocratie aussi ancienne que la France, aucun palais n'a jamais été construit spécifiquement pour abriter sa représentation nationale.
Cette « lacune » n'a pas manqué d'exciter l'imagination de nombreux architectes et de susciter des propositions : de 1789 à 1963, plus de 80 projets sont recensés, prévoyant l'installation du siège de l'Assemblée à la Bastille, aux Invalides, aux Tuileries, à la Madeleine...
Fin XIXe, début XXe, avec l'accroissement du nombre des députés, l'agrandissement et la modernisation de l'hémicycle semblent si nécessaires que plusieurs projets envisagent, pour gagner du terrain, de détruire la façade.
La Chambre examinera, parmi d'autres, les plans proposés par son architecte Edouard Buquet. L'avant-projet, confié à Paul Nénot, architecte de la nouvelle Sorbonne, devait permettre de remplacer, selon les termes du rapport, « l'horrible paravent qui semble actuellement faire de la chambre le temple de l'obscurité et des ténèbres ». Au soulagement de beaucoup, ce projet, pas plus que ceux qui se succéderont encore jusqu'aux années soixante, ne verra le jour, laissant la colonnade de Poyet intacte.
Parmi ceux qui se plurent à imaginer de nouveaux projets pour l'Assemblée, Georges Demoget, architecte de la Chambre des députés, en proposa un en 1912, sur le quai d'Orsay, dans un style architectural proche de celui du Grand Palais. A l'instar des autres projets, les controverses esthétiques, les coûts financiers, les élections puis la guerre empêchèrent son aboutissement.