P20 discours Laetitia Saint-Paul, ODD (Tokyo, 4 novembre 2019)

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La France est très attachée à l’Agenda 2030 adopté le 25 septembre 2015 par les Chefs d’État et de Gouvernement réunis à l’Assemblée générale des Nations Unies à New-York. Les trajectoires permettant à la France de réaliser les 17 objectifs de développement durable que cet Agenda décline ont été définies dans une feuille de route publiée en septembre dernier. Ce document a été débattu de façon participative pendant plus d’un an entre tous les acteurs publics et privés de la société française. Il donne un cap et vise à créer une dynamique de passage à l’action. L’Agenda 2030 est devenu le référentiel de base de la France pour son action en faveur du développement durable. Au plan international, le Président de la République a lancé le One Planet Summit, qui en est à sa troisième édition en 2019, afin d’associer les États, les entreprises et les associations non gouvernementales à la transformation exigée par les ODD.

Comme les Nations Unis l’ont demandé, ces 17 ODD et ses 169 cibles associées ont été transposés à la situation de la France par des engagements et des propositions d’action regroupés autour de 6 enjeux dans notre feuille de route :

  1. Agir pour une transition juste en luttant contre les discriminations et les inégalités.
  2. Transformer la société par la sobriété carbone et l’économie des ressources naturelles.
  3. S’appuyer sur l’éducation et la formation tout au long de la vie.
  4. Agir pour la santé et le bien-être de tous.
  5. Rendre effective la participation citoyenne.
  6. Œuvrer au plan européen et international en faveur de la transformation durable des sociétés, de la paix et de la solidarité.

La feuille de route de la France identifie des priorités pour chacun de ces enjeux et définit des engagements nationaux auxquels sont associées des propositions d’action que ministères, parlementaires, collectivités territoriales, entreprises, associations, syndicats, jeunes et établissements d’enseignement supérieur et de recherche sont invités à prendre en main ou à approfondir.

Des objectifs quantitatifs ciblés sont également définis pour chacun de ces enjeux. J’en donnerai des exemples qui ont été mis au cœur du G7 parlementaire réuni en septembre dernier à Brest à l’invitation de la France : protéger 32 % des aires maritimes de la France (qui a la 2e plus grande zone économique exclusive du monde), réduire de 40 % nos émissions de gaz à effet de serre en 2030 par rapport à 1990 et tendre vers la neutralité carbone en 2050, recycler 100 % de nos plastiques, tendre vers la zéro artificialisation nette de nos sols.

Ces ambitions ne sont réalisables que par le concours de tous les acteurs de la société. Au sein de l’Assemblée nationale, un groupe d’étude regroupant des représentants de tous les groupes politiques a été créé pour suivre la mise en œuvre des ODD. Entreprises, investisseurs, syndicats doivent intégrer ces enjeux dans leurs stratégies. Des guides et des référentiels doivent être élaborés. Les associations et les réseaux doivent s’emparer de la feuille de route et des argumentaires pédagogiques sont élaborés. Une plate-forme collaborative en ligne a été créée pour stimuler les initiatives. Dix coalitions d’acteurs ont été constituées autour des cibles françaises de l’Agenda 2030. L’action, en effet, passe également par l’expérimentation.

Concernant le financement du développement et la gouvernance prévus par l’Agenda 2030, la France entend exercer pleinement ses responsabilités, en alignant sa politique de développement solidaire et de lutte contre les inégalités mondiales aux ODD, en rehaussant les moyens et en rénovant son cadre d’action. 0,55 % du revenu national brut sera consacré à l’Aide Publique au Développement en 2022, une première étape vers l’objectif onusien de 0,7 % du RNB.  En outre, la France consacrera 500 M€ en 2022 à l’aide humanitaire, afin de lutter contre les conséquences des crises climatiques et des conflits.

Notre volonté est de faire des ODD le cadre structurant de la politique française de développement. Cet engagement passe notamment par l’intégration des cibles de l’Agenda 2030 dans les stratégies de l’État et de ses opérateurs, en particulier l’Agence Française de Développement dont les crédits annuellement alloués au Fonds « Paix et résilience » sont doublés entre 2017 et 2020. Elle passe aussi par l’identification des flux d’Aide Publique au Développement au regard des cibles ODD. Le Développement du TOSSD8, élaboré au sein d’un groupe de travail international, en vue d’une adoption dans le cadre des Nations unies est une priorité. Le rôle des acteurs non étatiques sera renforcé dans la politique de développement. Cela passe par l’accélération de la prise en compte des ODD par les ONG françaises, en particulier celles actives à l’international et qui bénéficieront du doublement des fonds d’APD transitant par les organisations de la société civile d’ici 2022. De même, nous consacrerons le doublement des fonds destinés au soutien à l’action extérieure des collectivités territoriales d’ici 2022.

Nous devons en outre contribuer à aider les économies en développement à effectuer leur transition vers le bas-carbone, dans la lignée de la reconstitution réussie du Fonds Vert pour le Climat, hébergé par la France, qui a doublé sa contribution (1,5 milliard d’euros).

Pour conclure, nous entendons favoriser le développement des opportunités d’engagement volontaire à l’international pour répondre à la demande croissante des citoyens, tout en veillant à l’accessibilité au plus grand nombre, au principe de réciprocité, à la qualité des missions et des partenariats, ou encore des processus d’accompagnement des volontaires tout au long de leurs parcours.

Je vous remercie.