Jean, Joseph, Paul, Augustin Dessolle

1767 - 1828

Informations générales
  • Né le 3 juillet 1767 à Auch ( - France)
  • Décédé le 2 novembre 1828 à Paris (Seine - France)

Gouvernement

Chef du Gouvernement
du 29 décembre 1818 au 18 novembre 1819

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

pair de France, né à Auch (Gers) le 3 juillet 1767, mort à Paris le 2 novembre 1828, fut élevé par son oncle, évêque de Digne puis de Chambéry. Lors de la première coalition (1792), il était capitaine au 1er bataillon de la légion des Montagnes, qui faisait partie de l'armée des Pyrénées-Occidentales. Employé comme aide-de-camp provisoire par le général Régnier (1793), il fut bientôt adjoint aux adjudants généraux, puis destitué à la suite de la loi qui frappa d'exclusion les ci-devant nobles, et bientôt rappelé, et nommé adjudant-général le 11 brumaire an II. Il fit la 1re campagne d'Italie, et Bonaparte le choisit pour porter au Directoire les préliminaires de la paix de Léoben. Il rencontra le général Moreau qui effectuait le passage du Rhin et qui le chargea d'une mission pour le Directoire. « L'adjudant-général Dessolle » y est-il dit, « vous apprendra les brillants exploits de l'armée du Rhin; il a été témoin de la terreur de l'ennemi et connaît mon opinion sur cette opération hardie. » Le 12 prairial an V, Dessolle fut nommé général de brigade. Il eut, l'année suivante, le commandement d'un corps de réserve qui envahit le pays des Grisons. Il conquit la Valleline, puis, le 26 vendémiaire an VII, avec 4,500 hommes, il gravit les glaciers de Wormser-Soch, attaqua les Autrichiens fortement retranchés au nombre de 7,000, leur tua mille deux cents hommes, fit quatre mille prisonniers et prit vingt-cinq pièces de canons. Le combat de Sainte-Marie, l'un des plus héroïques de la Révolution, lui valut le grade de général de division (13 avril 1799). Peu après, il fut appelé au commandement des troupes cantonnées dans la Ligurie, puis à l'armée du Rhin comme chef d'état-major de Moreau. Il assista au combat d'Offenbourg, au passage du Rhin et à l'affaire de Moeskirch. Il se distingua aussi à la bataille de Hohenlinden, au passage de l'Inn, de la Salza, à la prise de Liutz. Après la paix de Lunéville (19 pluviôse an XII), Dessolle fut nommé conseiller d'Etat. Il refusa d'être membre du conseil d'administration du ministère de la guerre pour remplacer provisoirement le général Mortier, appelé à Paris. Son amitié pour Moreau l'avant rendu suspect, il se retira dans son château près d'Auch, d'où Napoléon 1er le rappela en 1808, pour l'envoyer eu Espagne. Le roi Joseph lui donna le commandement d'une division de l'armée du centre; il se fit brillamment remarquer à Tolède, à la bataille d'Occagna, au passage de la Sierra-Morena. Le 18 janvier 1810, il s'empara de Cordoue, dont il fut nommé gouverneur, puis de Séville et de la province de Jaën. A la fin de la campagne il se retira de nouveau, pour être encore une fois rappelé, lors de l'ouverture de la campagne de Russie, comme chef d'état-major du corps d'armée d'Eugène de Beauharnais. Malade à Smolensk, il ne put continuer la campagne, et revint à Paris. En 1814, le gouvernement provisoire le nomma commandant de la garde nationale et des troupes de ligne de la 1re division militaire. Louis XVIII fit le général Dessolle chef d'état-major général des gardes nationales, commandeur de Saint-Louis, grand cordon de la Légion d'honneur et pair de France (4 juin 1814). En mars 1815, il essaya d'arrêter la marche de Napoléon. Il accompagna le roi jusqu'à Béthune, puis se retira pendant les Cent-Jours dans une terre aux environs de Paris. Au retour de Louis XVIII, il rentra à la Chambre-haute, vota pour la mort dans le procès du maréchal Ney, et reprit le commandement de la garde nationale, mais il démissionna bientôt. En 1817, il fut nommé membre de la commission de la Chambre des pairs et combattit le ministre de la guerre dans un rapport très étudié sur les finances. Il défendit la liberté de la presse dans la session suivante, puis la loi de recrutement proposée par le maréchal Gouvion-Saint-Cyr. Le 28 décembre 1818, le général Dessole fut nommé ministre des affaires étrangères avec la présidence du conseil. Le changement de la loi électorale qu'il désapprouvait lui fit donner sa démission (novembre 1819); il continua de siéger jusqu'à sa mort à la Chambre haute dans les rangs des monarchistes libéraux.