Emile, Auguste Leroux

1804 - 1872

Informations générales
  • Né le 10 juin 1804 à Épineuse (Oise - France)
  • Décédé le 20 août 1872 à La maronnière (Loiret - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Deuxième République
Législature
Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 23 avril 1848 au 26 mai 1849
Département
Oise
Groupe
Droite
Régime politique
Deuxième République
Législature
Assemblée nationale législative
Mandat
Du 13 mai 1849 au 2 décembre 1851
Département
Oise
Groupe
Centre
Régime politique
Assemblée Nationale
Législature
Mandat
Du 8 février 1871 au 20 août 1872
Département
Oise
Groupe
Centre droit

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

Représentant en 1848, en 1849 et en 1871, né à Epineuse (Oise) le 10 juin 1804, mort à la Maronnière (Loiret) le 20 août 1872, il étudia le droit, et exerça avec distinction la profession d'avocat à Beauvais.

Il devint bâtonnier de son ordre, prit part aux luttes de l'opposition modérée contre la monarchie de Juillet, et fut élu membre du conseil général de l'Oise. Il fut aussi maire de Beauvais.

Elu, le 23 avril 1848, représentant de l'Oise à l'Assemblée constituante, le 3e sur 8, par 77 131 voix, il vota le plus souvent avec la droite :

- pour le rétablissement du cautionnement et de la contrainte par corps,
- pour les poursuites contre Louis Blanc,
- contre les poursuites contre Caussidière,
- contre l'abolition de la peine de mort,
- contre l'amendement Grévy,
- contre le droit au travail,
- pour l'ordre du jour en l'honneur de Cavaignac,
- contre la réduction de l'impôt du sel,
- pour la proposition Rateau,
- contre l'amnistie,
- pour l'interdiction des clubs,
- pour les crédits de l'expédition romaine,
- contre l'abolition de l'impôt des boissons, etc

M. Emile Leroux appartenait, dans la Constituante, au comité de la justice, dont il fut le secrétaire, et au nom duquel il présenta plusieurs rapports sur la loi relative au jury, et sur la peine de mort dont il réclama le maintien, le 18 septembre 1848, en ces termes :

« On parle d'humanité, mais l'humanité ne consiste pas à garantir seulement la vie des coupables, elle consiste aussi à préserver la vie des honnêtes gens des attaques des assassins. Si la société, en présence des crimes qui la menacent, restait désarmée ce ne serait pas un acte d'humanité qu'aurait fait le législateur, ce serait un acte d'imprévoyance. »

Il dit encore : « Comment établirez-vous une proportion dans vos lois pénales, si vous n'admettez pas la peine de mort pour les crimes d'assassinat, d'empoisonnement et de parricide ? Quel serait le moyen d'établir cette proportion ? Il faudrait nécessairement diminuer la peine de certains crimes pour arriver à l'échelle exacte de la pénalité. N'apercevez-vous pas que ce serait là un système complet de réformation ? Ce ne serait pas seulement une loi prononçant l'abolition de la peine de mort qu'il faudrait faire, mais une loi portant la réforme totale du code pénal. » L'Assemblée accepta ces raisons et rejeta par 498 voix contre 210 l'amendement Buvignier et Athanase Coquerel, qui portait abolition de la peine de mort.

M. Emile Leroux parla encore sur la question du timbre des effets de commerce, etc.

Réélu, le 13 mai 1849, représentant du même département à l'Assemblée législative, le 6e sur 8, par 37 082 voix (120 920 inscrits), il prit place au centre et, suivant les inspirations de Dufaure, se montra l'adversaire déclaré de la Montagne et du socialisme, sans appuyer la politique personnelle de l'Elysée. Il protesta contre le coup d'Etat du 2 décembre 1851, à la mairie du 10e arrondissement, et, comme la force armée menaçait les représentants de les emmener à Mazas, il proposa que l'Assemblée s'y rendît en corps et à pied.

À plusieurs reprises, sous l'Empire, M. E. Leroux, qui s'était fait inscrire comme avocat au barreau de Paris, tenta de rentrer dans la vie parlementaire ; il obtint, comme candidat indépendant au Corps législatif, le 22 juin 1857, dans la 3e circonscription de l'Oise, 5 764 voix contre 20 483 à M. Lemaire, député sortant, réélu ; et, le 24 mai 1869, dans la 2e circonscription, 13 911 voix contre 17 793 à M. de Plancy, député sortant, réélu.

Après la chute du gouvernement impérial, les conservateurs de l'Oise, unis aux républicains de la nuance la plus modérée, adoptèrent la candidature de M. Emile Leroux à l'Assemblée Nationale : il fut élu, le 1er sur 8, représentant de ce département, par 54 421 voix (73 957 votants, 118 866 inscrits). Il vota avec le centre droit, pour la paix, pour l'abrogation des lois d'exil, et fit adhésion à la politique de Thiers, chef du pouvoir exécutif ; mais une maladie dont il souffrait depuis longtemps déjà l'obligea d'aller à Vichy, d'où il revint mourant (1872).