Joseph, François Michaud
1767 - 1839
- Informations générales
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- Né le 19 juin 1767 à Mognard ( - Duché de Savoie - Royaume de Sardaigne)
- Décédé le 30 septembre 1839 à Paris (Seine - France)
1767 - 1839
Député de 1815 à 1816, né à Albens (Duché de Savoie, Royaume de Sardaigne) le 19 juin 1767, mort à Paris (Seine) le 30 septembre 1839, il fut élève au collège ecclésiastique de Bourg, et, à dix-neuf ans, devint commis en librairie à Lyon. À cette époque il publia : Voyage au Mont-Blanc, et De l'Origine politique des mines d'or et d'argent, conte oriental. Ayant été présenté à la comtesse Fanny de Beauharnais qui aimait sa tournure d'esprit, et qui lui promit sa protection, il se rendit à Paris. Il était alors le disciple de Voltaire et de Rousseau, et se montrait plein d'enthousiasme pour les idées nouvelles, Mais ses relations modifièrent peu à peu ces sentiments ; il prit parti pour la cour, et collabora avec Cérisier à la Gazette universelle et avec Esmenard au Postillon de la guerre. Puis ses idées subirent un nouveau changement sous l'influence des événements qui s'accomplissaient ; il écrivit dans le Courrier républicain, et publia, en 1794, un petit poème : l'Immortalité de l'âme, dans lequel on lit ces vers : « Ah ! si jamais des rois et de la tyrannie Mon cœur républicain subit le joug impie, La tombe me rendra mes droits, ma liberté.. Oui, si le despotisme opprime encor les hommes, Retire-moi, grand Dieu, de la terre où nous sommes... »
Il publia ensuite, Ermenonville ou le tombeau de Jean-Jacques Rousseau, œuvre médiocre et tout à fait dans le goût du jour. Mais, après le 9 thermidor, il revint aux idées royalistes et collabora assidûment à la Quotidienne fondée par M. de Coutouly.
Au 13 vendémiaire, il marcha contre la Convention avec les sections royalistes, et se fit si bien remarquer par son exaltation qu'il dut prendre la fuite. Arrêté à Orléans par Bourdon de l'Oise, il parvint à s'échapper et fut condamné a mort par contumace. Il se réfugia d'abord en Suisse, puis vint s'installer dans l'Aisne, chez des parents, où il vécu caché en faisant de la littérature. Il publia, en 1803, le Printemps d'un proscrit. Son frère étant devenu imprimeur à Paris, il conçut le projet de faire avec lui la Biographie moderne, ouvrage considérable, mais d'un parti-pris évident, et dont le premier volume parut en 1806. Une nouvelle édition de cet ouvrage fut donnée, de 1842 à 1865, en 45 volumes. Il écrivit aussi, pour Mme Cottin, une préface à son roman : Mathilde. Ayant eu à ce propos l'occasion d'étudier l'histoire des croisades dans les vieux auteurs et sur certains documents originaux, il se passionna pour ce travail. L'esquisse qu'il donna alors : Tableau historique des trois premières croisades, fut le germe de son Histoire des croisades. Mais cet ouvrage subit beaucoup de modifications et de corrections avant de devenir ce qu'il est présentement, et de fonder sa réputation d'historien.
Quoique Michaud ait été accusé d'avoir entretenu une correspondance secrète avec Monsieur, depuis Louis XVIII, il se rallia à l'Empire, auquel il donna des gages dans son poème, le Treizième chant de l'Enéide ou le Mariage d'Enée et de Lavinie (1810), allégorie sur le mariage de l'empereur, et dans ses vers dithyrambiques sur la naissance du roi de Rome.
En 1812, il fut décoré de la Légion d'honneur, et entra à l'Académie française, en 1813, en remplacement de Cavailha.
La mobilité de ses opinions politiques trouva une nouvelle occasion de s'exercer au retour des Bourbons. Son ardeur royaliste ne connut plus de bornes, et lui valut de Louis XVIII les fonctions de censeur royal.
Après les Cent-Jours, durant lesquels Michaud se retira en Saône-et Loire, il fut élu, le 22 août 1815, député du grand collège du département de l'Ain, par 135 voix (205 votants, 291 inscrits) ; il siégea dans la majorité ultra-royaliste, proposa de voter des remerciements à ceux qui avaient suivi et défendu le roi pendant les Cent-Jours, et se montra favorable au cumul des traitements du moins pour les gens de lettres.
En 1817, il devint rédacteur en chef de la Quotidienne, qui fut, après les événements de 1830, le moniteur officiel de la légitimité. M. Michaud mourut à ce poste sans avoir donné à ses détracteurs la joie d'assister à une nouvelle évolution de ses convictions politiques.
En outre des ouvrages déjà cités, on a encore de lui :
- Histoire de la chute de l'empire de Mysore, sous Hidder-Aly et Tippoo-Saïb ;
- Histoire des quinze semaines ou le dernier règne de Bonaparte ;
- Lettres d'Orient, en collaboration avec M. Poujoulat,
- Collection des mémoires pour servir à l'histoire de France depuis le XIIIe siècle jusqu'au XVIIIe (1836-44, 32 volumes).