René Boudet

1874 - 1965

Informations générales
  • Né le 10 septembre 1874 à Moulins (Allier - France)
  • Décédé le 22 août 1965 à Moulins (Allier - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XIIIe législature
Mandat
Du 11 mai 1924 au 31 mai 1928
Département
Allier
Groupe
Parti socialiste
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XIVe législature
Mandat
Du 29 avril 1928 au 31 mai 1932
Département
Allier
Groupe
Parti socialiste
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XVe législature
Mandat
Du 8 mai 1932 au 31 mai 1936
Département
Allier
Groupe
Parti socialiste
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XVIe législature
Mandat
Du 3 mai 1936 au 31 mai 1942 *
Département
Allier
Groupe
Socialiste

* : Un décret de juillet 1939 a prorogé jusqu'au 31 mai 1942 le mandat des députés élus en mai 1936

Biographies

Né le 10 septembre 1874 à Moulins (Allier).

Députe de l'Allier de 1924 à 1942.

D'origine modeste, artisan relieur à Moulins, René Boudet fut mêlé à la vie politique du département de l'Allier pendant un demi-siècle, de 1909 à 1959. si l'on tient compte de tous les mandats dont il a été investi, au conseil municipal, à la mairie de Moulins, au conseil général et à la Chambre des députés. Il adhéra au parti socialiste en 1892, alors qu'il avait 18 ans. Trois ans plus tard il était incorporé au 86e régiment d'infanterie pour accomplir son service militaire. Il était nommé sergent le 22 mai 1897 et libère le 22 septembre 1898. Rappelé sous les drapeaux le :2 août 1914, il était promu adjudant le 16 septembre de la même année et après avoir fait toute la campagne, démobilisé le 27 décembre 11918.

Il entra au conseil général de l'Allier pour y représenter le canton de Moulins-Est, le 20 juillet 1909. Il devait y siéger sans interruption jusqu'au 14 décembre 1919. Il y fut réélu de 26 juillet 1925 pour y demeurer jusqu'au 17 octobre 1931.

C'ost le 12 mai 1912 qu'il devint conseiller municipal de Moulins pour ne plus le quitter jusqu'en 1944, en dehors de l'interruption due à la guerre. Il fut maire de Moulins du 3 mai 1925 au 7 septembre 1944. C'est en cette qualité qu'il mit -à son aetif les plus belles réalisations : il développa l'enseignement, créa les oeuvres laïques, les garderies de vacances, la caisse des écoles, les cantines scolaires, les groupes sportifs, etc. Les Moulinois lui doivent leur hôpital modéle de 1.1.00 lits, d'une conception et d'un confort tout à fait modernes.

Il se présenta aux élections générales législatives du 11 mai 1924 sur la liste d'Union socialiste dans le département de l'Allier, aux côtés de Marx Dormoy. Son programme électoral faisait le procès de la politique du Bloc national et en soulignait le « triste bilan », reprochait aux dépités sortants non socialistes, d'être « les députés de la vie chère et du double décimer et soutenaît « des idées de progrès et de République sociale ». Il emporta ce siège au quotient électoral, par 47.153 voix sur 100.927 votants.

Il fut réélu, sous l'étiquette socialiste, au scrutin uninominal paT arrondissement, lés 22 et 29 avril 1928 par 7.121 Voix contre 1.147 à M. Tuelais, les 1er et 8 mai 1932 par 6.672 voix contre 4.806 à M. Baudrog, et les 26 avril et 3 mai 1936 par 7.707 voix contre 3.353 à M. Ranglaret, toujours au deuxième tour de scrutin, dans la 1re circonscription de Moulins. Il fit acte de candidature, toujours sous l'étiquette S.F.I.O., aux élections sénatoriales du 23 octobre 1938, mais ne fut pas élu.

Son activité parlementaire à la Chambre des députés au cours des treizième, quatorzième et quinzième législatures (de 1924 à 1940), fut surtout inspirée par son désir de développer son Bourbonnais natal, principal objet de son attention. Il appartint à la Commission du commerce et de l'industrie, à celle des comptes définitifs et des économies, à celle du travail, à la Commission d'enquête sur toutes les opérations relatives aux réparations en nature et à celle de l'hygiène et de la santé publique.

Il prit part à la discussion du projet de loi portant fixation du budget général de l'exercice 1925 (Caisse nationale d'épargne). Il interpella le Gouvernement sur les causes d'un accident le chemin de fer survenu en Bourbonnais et sur les mesures à Prendre pour assurer la sécurité du personnel des Compagnies et des voyageurs (1927). Il présenta une proposition de loi ayant pour objet la création d'une Caisse autonome d'assuranee nationale agricole contre la grêle, la geléée, l'ouragan, les inondations, la mortalité du bétail et contre les risques agricoles d'incendie (1929), et intervint dans la discussion du projet de loi portant fixation du budget général de l'exercice 1930 (chapitres de l'aéronautique). Déclaré inéligible en 1944 pour avoir voté les pouvoirs constituante au maréchal Pétain, le 10 juillet 1940 à Vichy, il fut relevé de cette incapacité par le jury d'honneur en raison des services rendus à la Résistance.

Il est Chevalier de la Légion d'honneur depuis 1953, Chevalier de l'Ordre de la Santé publique depuis 1961, et titulaire de la Médaille départementale et communale depuis 1956.

Il est domicilié à Moulins, sa ville natale.




Né le 10 septembre 1884 à Moulins (Allier)

Décédé le 22 août 1965 à Moulins (Allier)

Député de l'Allier de 1924 à 1942

(Voir première partie de la biographie dans le dictionnaire des parlementaires français 1889-1940, tome II, p. 692, 693)

En mai 1941, le Gouvernement de Vichy constitue un nouveau conseil municipal de Moulins et maintient René Boudet dans ses fonctions de premier magistrat. Cependant lors de la séance inaugurale, René Boudet refuse au préfet le vote d'un ordre du jour de confiance à l'amiral Darlan et démissionne.

A la demande d'anciens conseillers et de résistants, il accepte de revenir sur sa décision. Ce choix ne l'empêche pas, bien au contraire, de rendre d'importants services à la Résistance et de marquer publiquement son opposition au « nouveau régime ». C'est ainsi qu'il refuse de céder aux menaces du P.P.F. et du R.N.P. qui exigent que le buste de Pétain remplace celui de la République à l'Hôtel de Ville. De même, il ne débaptisera pas le cours Anatole France pour lui donner le nom de Philippe Henriot et il ne se rendra pas à Vichy pour la réception des maires par le Maréchal Pétain.

Son comportement courageux vaudra à René Boudet d'être relevé de l'inéligibilité qui le frappait en raison de son vote du 10 juillet 1940, favorable au projet de loi portant révision constitutionnelle, par décision du Jury d'honneur en date du 23 juin 1945, mais, âgé de 70 ans, il ne tentera pas de retrouver un mandat parlementaire.

Toujours fidèle au parti socialiste, il aura la satisfaction d'y être réintégré en 1950 et, de 1953 à 1956, il redevient conseiller municipal de sa ville natale.

Un de ses fils, également prénommé René, maire de Chennevières-sur-Marne à la Libération, a été élu sénateur de la Seine-et-Oise en 1958.