Pierre, Antoine Dupont de l'Etang
1765 - 1840
- Informations générales
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- Né le 4 juillet 1765 à Chabanais ( - Généralité de Limoges France )
- Décédé le 7 mars 1840 à Paris (Seine - France)
1765 - 1840
Ministre, député de 1815 à 1830, né à Chabanais (Généralité de Limoges) le 4 juillet 1765, mort à Paris (Seine) le 7 mars 1840, il débuta dans la carrière des armes, comme sous-lieutenant d'artillerie dans la légion française de Maillebois au service de la Hollande.
Rappelé en France, il entra comme capitaine (1791) au régiment d'infanterie d'Auxerrois et devint aide-de-camp du général Théobald Dillon à l'armée du Nord ; il fut blessé en défendant son général assassiné par ses soldats dans la retraite de Tournay (avril 1792), fut attaché, au même titre, au général Arthur Dillon, frère de Théobald, se distingua à Valmy, fut nommé adjudant-général de l'armée de Belgique, et couvrit nos places fortes du littoral. Au combat de Menin, ayant fait mettre bas les armes à un régiment de grenadiers autrichiens, il fut nommé général de brigade (1793), et se tint à l'écart pendant la Terreur.
Sous le Directoire, Carnot l'appela aux fonctions de directeur du dépôt de la guerre, fonctions qu'il perdit au 18 fructidor, et qu'il recouvra quelque temps après avec le grade de général de division. Il prêta son concours actif au coup d'Etat de brumaire, en fut récompensé par les fonctions de chef d'état-major de l'armée de réserve, au pied des Alpes, et contribua à la victoire de Marengo, en ralliant plusieurs bataillons déjà en retraite. Il fut chargé de traiter la capitulation avec le général autrichien Mélas, fut nommé gouverneur du Piémont, établit un gouvernement provisoire en Toscane, et, avec 15,000 hommes, culbuta 45,000 Autrichiens au passage du Mincio, fait d'armes qui le fit surnommer le « général Audacieux ». Membre de la Légion d'honneur (19 frimaire an XII), grand officier (25 prairial), il fut envoyé en 1805 à l'armée d'Allemagne, battit Mélas devant Ulm, fit 20,000 prisonniers, dégagea le corps du maréchal Mortier bloqué par Koutoussoff, et, par un mouvement hardi, assura la victoire de Friedland ; il fut nommé grand aigle de la Légion d'honneur sur le champ de bataille (3 février 1807), et créé comte de l'Empire le 4 juillet 1808.
Ces brillants états de service l'avaient fait appeler au commandement d'une division de l'armée d'Espagne. Il s'empara de Carpio, de Montero, d'Alcolea, et s'avança jusqu'à Cordoue. Mais le 18 juillet, il se trouva dans une position tellement critique qu'il dut solliciter du général Castanos un armistice, qui aboutit, le 23 juillet, à la fatale capitulation de Baylen, par laquelle 17,000 Français mettaient bas les armes, mais devaient être reconduits en France par mer, avec armes, drapeaux et bagages. A la nouvelle de ce désastre, Napoléon conçut contre le général une violente irritation; il le fit arrêter, enfermer au fort de Joux, et traduire, sous l'accusation de haute trahison, devant une commission militaire (février 1812) qui «destitua le général de ses grades militaires, lui retira ses décorations, raya son nom du catalogue de la Légion d'honneur, lui défendit à l'avenir de porter l'habit militaire, de prendre le titre de comte, mit sous séquestre ses dotations, et ordonna son transfert dans une prison d'Etat pour y être détenu jusqu'à nouvel ordre. »
La chute de l'Empire lui rendit la liberté ; le gouvernement provisoire le nomma (mars 1814) commissaire au département de la guerre, poste dans lequel Louis XVIII le confirma (3 avril). Le 7 novembre, le roi ordonna que « le dossier de sa condamnation qui, indépendamment de son plus ou moins d'injustice, portait tous les caractères d'un acte arbitraire plutôt que d'une condamnation régulière et légale », serait révisé. L'administration du général Dupont ne fut pas heureuse; de nombreuses destitutions, le gaspillage de la Légion d'honneur, des nominations de complaisance aux grades de l'armée, provoquèrent des plaintes qui obligèrent le roi à lui retirer le portefeuille de la guerre (3 décembre 1814). On lui donna en échange le gouvernement de la 22e division militaire et la croix de commandeur de Saint-Louis. Destitué aux Cent-Jours, il fut réintégré au retour de Gand, et nommé membre du Conseil privé.
Le 22 août 1815, le collège de département de la Charente l'élut député par 193 voix sur 214 votants et 289 inscrits ; il siégea et vota avec la minorité de la Chambre introuvable et vit renouveler son mandat jusqu'en 1830; le 4 octobre 1816, par 131 voix sur 208 votants et 280 inscrits; le 10 octobre 1821, par 228 voix sur 255 votants et 348 inscrits; le 25 février 1824 (dans le 2e collège électoral de la Charente) (Confolens), par 133 voix sur 202 votants et 249 inscrits, contre 51 voix à M. Pougeard-Dulimbert ; le 24 novembre 1827, au collège de département de la Charente, par 111 voix sur 216 votants et 254 inscrits (huit jours auparavant, 17 novembre, il avait échoué à Confolens, avec 88 voix contre 105 à M. Pougeard-Dulimbert, élu). Il échoua à Confolens, aux élections du 23 juin 1830, avec 92 voix contre 115 à M. Pougeard-Dulimbert, député sortant, et ne se représenta plus.
Durant ces diverses législatures, le général Dupont avait siégé au centre-gauche parmi les constitutionnels. Admis à faire valoir ses droits à la retraite, le 13 août 1832, il rentra dans la vie privée. On a de lui un poème, la Liberté (1799) ; - Opinions sur le nouveau mode de recrutement (1818); - Lettre sur la campagne d'Autriche (1826); - Observations sur l'histoire de France par l'abbé de Montgaillard (1827); - Odes d'Horace (traduction en vers) (1826) ; - L'Art de la guerre (poème en dix chants) (1838), etc.