Jean-Louis Admyrauld
1760 - 1835
Député au Corps législatif de l'Empire et sous la Restauration, né à La Rochelle (Généralité de La Rochelle, France), le 29 mai 1760, d'une ancienne famille du pays, « fils légitime de sieur Pierre Gabriel Admyrauld, négociant et de dame Marie Marguerite Giraudeau, son épouse », mort à Lalaigne (Charente-Inférieure), le 16 octobre 1835, il était armateur quand éclata la Révolution. Il en adopta les principes, fut nommé, en 1792, officier municipal à La Rochelle, puis maire de deux communes rurales à la fois : Lalaigne et Cramchaban ; il mérita l'estime de ses concitoyens par sa conduite généreuse et patriotique pendant la disette de 1793. Le 10 ventôse an XII, il entra dans le conseil général de la Charente-Inférieure, dont il fit partie jusqu'en septembre 1829.
Le 2 mai 1809, il fut élu par le Sénat député de la Charente-Inférieure au Corps législatif; il avait été désigné comme candidat par les libéraux de son département, plutôt, dit un biographe, en raison de son caractère qu'en raison de ses talents. La veille de la première Restauration, il fut de ceux qui opinèrent pour la négociation de la paix et se montrèrent favorables au retour des Bourbons, sans abandonner complètement les traditions « libérales ». Il siégea au centre, et il prononça, le 19 novembre 1814, un discours contre le système des douanes.
Admyrauld ne fit point partie de la Chambre des Cent-Jours; mais il fut de nouveau envoyé à la Chambre dite « introuvable », le 22 août 1815, par le collège départemental de la Charente-Inférieure, avec 131 voix sur 149 votants et 296 inscrits; il y vota avec la minorité royaliste modérée.
Réélu après la dissolution, le 4 octobre 1816, par 158 voix sur 162 votants et 279 inscrits, puis le 11 septembre 1819 par 669 voix sur 986 votants et 1,849 inscrits, il fut de la majorité constitutionnelle dans ces deux assemblées, et combattit à la tribune le second ministère Richelieu, quand celui-ci proposa la loi du « double vote ». Admyrauld, répondant au marquis de Montcalm, protesta contre un « changement de système » que rien, selon lui, ne pouvait justifier. « Les ministres, - dit-il, ont confondu l'arbitraire, qui leur est propre, avec les droits du trône, et les intérêts de l'oligarchie avec ceux de la liberté, dès lors ils ont dû chercher à se faire une nouvelle majorité, et le prix de leur alliance devait être le sacrifice d'une loi également en opposition avec leur nouveau système et leurs amis nouveaux ». Il condamna « cette mobilité funeste des idées du gouvernement, et cette inquiétude active qui le porte à changer le lendemain les institutions qu'il a créées la veille ». Il rapprocha le projet de loi d'une proposition faite peu de temps auparavant à la Chambre des pairs et qui tendait à autoriser des majorats sans titres, « c'est-à-dire une noblesse bourgeoise, qui s'emparera, avec ce qui reste de grandes fortunes nobiliaires, du privilège des hauts-collèges électoraux auxquels nous devrons sans doute bientôt les bourgs-pourris d'Angleterre ». Ce discours fut très vivement applaudi par la gauche. Admyrauld soutint également, à propos de cette loi, l'amendement Camille Jordan et Courvoisier, tendant à faire nommer directement les députés par les collèges d'arrondissement formés en nombre égal aux députés à nommer.
Le mauvais état de sa santé l'obligea à donner sa démission le 26 novembre 1821; il vécut dans la retraite jusqu'en 1830. Après la Révolution de juillet, nommé préfet de la Charente-Inférieure, en remplacement de M. Dalon, il occupa ce poste depuis le 6 août 1830 jusqu'à l'époque de sa mort. Il avait été fait chevalier de la Légion d'honneur le 26 octobre 1814.
Date de mise à jour: octobre 2013