Adrien, Victor de Feuchères

1785 - 1857

Informations générales
  • Né le 20 novembre 1785 à Paris ( - Généralitéde Paris France)
  • Décédé le 22 novembre 1857 à Paris (Seine - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Monarchie de Juillet - Chambre des députés
Législature
VIIe législature
Mandat
Du 1er août 1846 au 24 février 1848
Département
Gard
Groupe
Majorité ministérielle

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

Député de 1846 à 1848, né à Paris (Généralité de Paris) le 20 novembre 1785, mort à Paris (Seine) le 22 novembre 1857, il suivit la carrière militaire, entra, à dix-neuf ans, à l'école militaire de Fontainebleau, et en sortit comme sous-lieutenant au 105e de ligne.

Il fit les campagnes de 1806 à 1808 en Prusse et en Pologne, fut alors envoyé on Espagne et nommé capitaine à l'état-major de l'armée d'Aragon, où il se distingua, et fut cité à l'ordre du jour. Fait chevalier de la Légion d'honneur le 18 juillet 1809, à la bataille de Tudela, il fut blessé à l'assaut du col d'Ordal en 1813 et promu chef de bataillon.

Après le second retour des Bourbons, il entra avec ce grade au 6e régiment d'infanterie de la garde royale, épousa à Londres, le 6 août 1818, Sophie Daw ou Dawes, qui jadis avait paru, disait-on, sur les planches du théâtre de Covent-Garden, et qui était attachée à la personne du vieux duc de Bourbon, prince de Condé. La bonne foi de M. de Feuchères, qui ne sut la vérité qu'au bout de quatre années, servit à couvrir l'incorrection de cette liaison. Introduit dans la maison du prince, M. de Feuchères devint son aide de camp (1820), et fut créé baron le 31 août 1819. Cependant le ménage de Mme de Feuchères ne tarda pas à être troublé. Une imprudence commise par un ami fit naître certains soupçons dans 1'esprit du baron. Il s'ensuivit une situation des plus pénibles, qui aboutit, en 1822, à une rupture éclatante. M. de Feuchères écrivit au prince de Condé qu'il allait s'éloigner de cette maison « dans laquelle, pour l'honneur et le repos de tous, il n'aurait jamais dû entrer ». D'autre part, il adressa plus tard au ministre de la guerre une lettre qui contenait ce passage : « Plusieurs années s'étaient écoulées quand, par suite d'une querelle survenue dans mon ménage, j'appris de la bouche même de Mme de Feuchères qu'elle n'était point la fille de monseigneur le duc de Bourbon, comme elle s'était plu à le faire croire, mais qu'elle en avait été la maîtresse. » Devant la scandale provoqué par cette séparation, Mme de Feuchères s'éloigna pendant quelques jours du palais. Mais dès les premières heures de son retour, elle obtint, grâce à son ascendant sur le duc, d'abord le don testamentaire des domaines de Saint-Leu et de Boissy, et bientôt après diverses sommes s'élevant au chiffre d'un million. Ce fut elle enfin qui négocia, comme on sait, l'adoption du duc d'Aumale par le vieux prince, et le nom de la baronne de Feuchères directement mêlé aux propos accusateurs qui commentèrent le drame tragique et mystérieux du château de Saint-Leu. La baronne mourut en 1841, en Angleterre. Une part revenait à M. de Feuchères dans son immense fortune. Mais il abandonna aux hospices la totalité de ses droits et fit don à l'armée de 100 000 francs (Moniteur, 29 juillet 1841 et 5 juillet 1843).

Avant cet incident, M. de Feuchères avait fait la guerre d'Espagne avec le grade de colonel (1823). Il commanda la place de Pampelune (1824-1826), fut nommé colonel au 37e de ligne, et fit la campagne d'Alger en 1830. Général de brigade (13 décembre), il rentra en France en 1832, et fut placé à la tête des départements du Gard et de l'Ardèche.

Promu général de division le 9 avril 1843, il devint inspecteur général de l'infanterie, et fut élu, le 1er août 1846, par 425 voix (801 votants, 839 inscrits), contre 366 au député sortant, M. Béchard, député du 1er collège du Gard (Nîmes).

Il siégea dans la majorité conservatrice jusqu'à la révolution de 1848, et fit preuve d'une réelle compétence dans les discussions militaires.

Président du comité d'état-major en 1849, et grand-officier de la Légion d'honneur (1850), il fut admis à la retraite, comme général de division, le 2 janvier 1851.