Camille, Clément Bouhenry

Né à Saint-Martin-de-Bossenay (Aube) le 23 novembre 1873, mort à Saint-Martin-de-Bossenay, le 15 juillet 1942.

Député de l'Aube de 1927 à 1932.

Camille Bouhenry était agriculteur comme ses parents. Très tôt il s'intéressa à l'organisation professionnelle et aux affaires publiques ; aussi dès l'âge de 27 ans fut-il élu conseiller municipal de sa commune, puis maire eh 1904. Pionnier résolu de l'émancipation des travailleurs ruraux, il s'efforça inlassablement d'unir les cultivateurs de sa région et fut bientôt à la tête de l'important syndicat agricole de la vallée de l'Ardusson. Il présidait également tout un ensemble de Caisses locales d'assurances (Incendie, accidents, mortalité du bétail, crédit mutuel agricole). Il fut enfin le fondateur de la Coopérative agricole des Grands Moulins de Romilly groupant 2.000 adhérents, qui mit fin à la sélérose économique de cette région, due à la fois à l'individualisme routinier et à l'emprise des grandes entreprises commerciales.

Non content de cette action purement locale, Bouhenry milita sur le plan départemental et devint bientôt le vice-président et la cheville ouvrière de la fédération des associations agricoles, de la caisse régionale de crédit mutuel agricole et des diverses caisses départementales d'assurances agricoles, y compris de la caisse d'allocations familiales pour les ouvriers agricoles.

Il était également vice-président de la Chambre d'agriculture.

Mobilisé le 10 août 1914, il fit toute la guerre au 47e régiment territorial comme sergent-major.

Le 12 juin 1927 il se présenta à la députation à une élection partielle dans le département de l'Aube, et fut élu au second tour de scrutin avec plus de 3.000 voix de majorité sur le candidat communiste Plard, Il recueillit 28.158 voix contre 25.037 à son concurrent. Inscrit au groupe des républicains de gauche et membre de la Commission d'assurance et de prévoyance sociales il s'employa de son . mieux à consolider la situation de tous les organismes agricoles de l'Aube. En 1928 il déposa une proposition de loi relative aux pensions des blessés de guerre.

Réélu, avec la même majorité, dans la circonscription d'Arcy-sur-Aube - Nogent-sur-Seine (8.898 voix contre 6.391 à M. Oudin), au second tour des élections générales suivantes qui eurent lieu au scrutin d'arrondissement (22 et 29 avril 1928) grâce au désistement du candidat radical-socialiste Duplantier, il intervint à divireses reprises en faveur de la révalorisation des prix des céréales, de la surveillance des marchés, la protection des fermiers et la défense des coopératives. Il prit également position en faveur de l'indemnisation des victimes des accidents causés par les automobiles. Aux élèctions générales des 1er et 8 mai 1932 il fut vive ment attaqué par le candidat du Cartel des gauches, Brachard qui l'emporta au deuxième tour de scrutin avec 9.309 voix contre 6.650 à lui-même. Il abandonna alors la carrière politique pour se consacrer uniquement à ses activités syndicales.

Il mourut le 15 juillet 1942 dans sa commune natale, à 69 ans.