Marie, Roch, Louis Reybaud

1799 - 1879

Informations générales
  • Né le 15 août 1799 à Marseille (Bouches-du-Rhône - France)
  • Décédé le 26 octobre 1879 à Paris (Seine - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Monarchie de Juillet - Chambre des députés
Législature
VIIe législature
Mandat
Du 1er août 1846 au 24 février 1848
Département
Bouches-du-Rhône
Groupe
Centre gauche
Régime politique
Deuxième République
Législature
Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 4 juin 1848 au 26 mai 1849
Département
Bouches-du-Rhône
Groupe
Droite
Régime politique
Deuxième République
Législature
Assemblée nationale législative
Mandat
Du 13 mai 1849 au 2 décembre 1851
Département
Bouches-du-Rhône
Groupe
Droite

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

Député en 1846, représentant en 1848 et en 1849, né à Marseille (Bouches-du-Rhône) le 15 août 1799, mort à Paris le 26 octobre 1879, fils d'un commerçant, il fit ses études au collège de Juilly et fut destiné d'abord au négoce.

Il voyagea dans l'Inde et en Amérique, réalisa une certaine fortune et s'adonna à son goût pour les lettres (1828) ; Méry et Barthélemy encouragèrent ses débuts. Après quelques articles donnés à l'Indépendant des Bouches-du-Rhône, il vint à Paris, collabora à diverses feuilles libérales, applaudit à la révolution de juillet 1830, mais sans se rallier d'abord au gouvernement de Louis-Philippe, et collabora à la rédaction de la Tribune, du Constitutionnel, du Corsaire, et du National sous le pseudonyme de Léon Durocher. Il travailla également aux premiers numéros de la Némésis de Barthélemy et à la Dapinade (1831), poème héroï-comique, dans lequel il cribla de traits acérés la bourgeoisie triomphante.

Il ne se borna pas à ses travaux de journaliste: vers la même époque, il prit la direction d'un ouvrage considérable, Histoire scientifique et militaire de l'expédition française en Egypte (1830-1836) ; puis il rédigea le Voyage autour du monde de Dumont d'Urville (1833), le Voyage dans les deux Amériques de d'Orbigny (1835), et consacra une grande partie de son temps à l'étude de l'économie politique. En 1836, il donna à la Revue des Deux-Mondes une série de travaux sur les théories émises depuis l'antiquité jusqu'à nos jours pour réformer l'organisation sociale. Ce travail que L. Reybaud fit paraître en volume sous ce titre : Etudes sur les réformateurs ou socialistes modernes (1840-43), contribua beaucoup à fonder la réputation de son auteur, à qui l'Académie française décerna, en 1841, le grand prix Montyon.

La publication de cet exposé ingénieux, mais assez superficiel, était à peine terminée que M. Reybaud donna un roman satirique et social dont le succès fut considérable: Jérôme Paturot à la recherche d'une position sociale (1843), critique piquante des mœurs de la bourgeoisie française sous le gouvernement de juillet. Puis, poursuivant la voie où il venait d'entrer avec tant de succès, il donna pendant plusieurs années une série de romans du même genre, mais sans retrouver le succès du premier, dont ils n'étaient que des copies plus ou moins pâles: Pierre Mouton (1844) ; César Falempin ou les idoles d'argile (1845); Le Dernier des commis voyageurs (1845) ; Le Coq du clocher (1846) ; Edouard Mongeron (1846-1847), etc.

Le 9 juillet 1842, M. L. Reybaud s'était présenté comme candidat libéral à la députation dans le 3e collège des Bouches-du-Rhône, et avait échoué avec 228 voix contre 316 à M. de Surian, élu. Il fut plus heureux le 1er août 1846, et devint député de cette circonscription avec 396 voix (696 votants, 817 inscrits), contre 293 à M. Paranque. Il prit place au centre gauche et ne tarda pas à se rallier à peu près complètement au ministère Guizot.

La révolution de 1848 le rendit pour peu de temps à la vie privée. Aux élections complémentaires du 4 juin 1848, sa candidature, adoptée par les conservateurs, l'emporta avec 28,768 voix, dans les Bouches-du-Rhône. Hostile désormais aux idées démocratiques, il se reprocha de s'être montré trop indulgent, dans ses Etudes sur les réformateurs, envers ces « destructeurs de tout principe social », et publia son Jérôme Paturot à la recherche de la meilleure des Républiques, pamphlet politique auquel les anciens partis firent un certain succès.

Membre du comité du travail, il ne joua à la Constituante qu'un rôle effacé, et se borna à voter avec la droite :

-pour les poursuites contre Louis Blanc et Caussidière,
-contre l'amendement Grévy,
-contre le droit au travail,
-pour l'ordre du jour contre le général Cavaignac,
-pour la proposition Rateau,
-contre l'amnistie,
-pour l'interdiction des clubs,
-pour les crédits de l'expédition romaine.

Réélu, le 13 mai 1849, représentant des Bouches-du-Rhône à l'Assemblée législative, le 1er sur 9, par 45,404 voix (114,293 inscrits), il continua d'opiner avec les monarchistes, s'associa aux votes de la majorité, et fut envoyé en Algérie pour inspecter les colonies agricoles : les conclusions de son rapport furent adoptées par l'Assemblée.

En 1850, il fut appelé à faire partie de l'Académie des sciences morales et politiques. Après le coup d'Etat du 2 décembre 1851, le président le nomma membre de la Commission consultative. Mais. M. L. Reybaud refusa d'y siéger, et rentra dans la vie privée, s'occupant exclusivement de travaux économiques et d'études de mœurs. Il publia encore : La Vie à rebours (1853); La Comtesse de Mauléon (1853); La Vie de Corsaire (1854); Scènes de la Vie moderne (1855) ; L'industrie en Europe (1856) ; Mathias l'humoriste (1860), et donna, sous le titre général d'Etudes sur le régime des manufactures, quatre ouvrages intéressants : La Condition des ouvriers en soie (1859) ; Le Coton, son régime, ses problèmes, son influence en Europe (1863) ; La Laine (1867) ; Le Fer et la Houille (1874).

En 1872, M. Thiers, alors président de la République, nomma M. Reybaud percepteur du Xe arrondissement de Paris, bien qu'il eût dépassé la limite d'âge. Chevalier de la Légion d'honneur (1850).

Date de mise à jour: février 2014