Dominique, François, Jean Arago

1786 - 1853

Informations générales
  • Né le 26 février 1786 à Estagel ( - Généralité de Perpignan France)
  • Décédé le 2 octobre 1853 à Paris (Seine - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Monarchie de Juillet - Chambre des députés
Législature
IIe législature
Mandat
Du 5 juillet 1831 au 25 mai 1834
Département
Pyrénées-Orientales
Groupe
Extrème gauche
Régime politique
Monarchie de Juillet - Chambre des députés
Législature
IIIe législature
Mandat
Du 21 juin 1834 au 3 octobre 1837
Département
Pyrénées-Orientales
Groupe
Extrème gauche
Régime politique
Monarchie de Juillet - Chambre des députés
Législature
IVe législature
Mandat
Du 4 novembre 1837 au 2 février 1839
Département
Pyrénées-Orientales
Groupe
Extrème gauche
Régime politique
Monarchie de Juillet - Chambre des députés
Législature
Ve législature
Mandat
Du 2 mars 1839 au 12 juin 1842
Département
Pyrénées-Orientales
Groupe
Extrème gauche
Régime politique
Monarchie de Juillet - Chambre des députés
Législature
VIe législature
Mandat
Du 9 juillet 1842 au 6 juillet 1846
Département
Pyrénées-Orientales
Groupe
Extrème gauche
Régime politique
Monarchie de Juillet - Chambre des députés
Législature
VIIe législature
Mandat
Du 1er août 1846 au 24 février 1848
Département
Pyrénées-Orientales
Groupe
Extrème gauche
Régime politique
Deuxième République
Législature
Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 23 avril 1848 au 26 mai 1849
Département
Seine
Groupe
Gauche modérée
Régime politique
Deuxième République
Législature
Assemblée nationale législative
Mandat
Du 13 mai 1849 au 2 décembre 1851
Département
Pyrénées-Orientales
Groupe
Centre gauche

Fonds d'archives

Le fonds Arago, conservé aux Archives nationales, couvre la période 1797-1892. Les documents sont cotés en 348 AP et ont fait l’objet d’un microfilmage (372 Mi). Ils sont décrits dans un état sommaire et sont en libre accès.
Le fonds regroupe les papiers personnels de François et Etienne Arago et des familles Mathieu et Laugier.
De plus amples renseignements sur ce fonds sont disponibles sur le site Internet desArrchives nationales.

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

Député de 1831 à 1848, membre du Gouvernement provisoire de 1848, et représentant du peuple aux Assemblées constituante et législative de 1848-49, né à Estagel (Généralité de Perpignan), le 26 février 1786, mort à Paris (Seine), le 2 octobre 1853, il était le fils d'un modeste propriétaire agriculteur, qui devint par la suite trésorier de la monnaie à Perpignan ; un de ses frères, Jean Arago, fut général au service du Mexique, et y mourut en 1836 ; un autre, Jacques Arago (1790-1855) fut un littérateur et un voyageur célèbre ; le 3e, M. Etienne Arago (V. ce nom) appartient à l'histoire parlementaire.

Dès sa jeunesse, Dominique François Arago songea à s'engager et dut être surveillé par sa famille ; on lui permit de se préparer pour l'artillerie, et il fut admis à 17 ans à l'Ecole Polytechnique (1803), puis entra comme secrétaire au bureau des longitudes, et partit avec Biot, comme délégué, pour achever en Espagne la mesure de l'arc du méridien terrestre interrompue par la mort de Méchain. Il affronta dans cette expédition de grands dangers et de dures fatigues, entra le 18 septembre 1809, à l'Académie des sciences : il n'avait que 23 ans. Jusqu'en 1830, sa carrière scientifique ne fut qu'une suite de succès : professeur d'anatomie et de géodésie à l'Ecole Polytechnique, fonction qu'il exerça pendant 20 ans, directeur de l'Observatoire, où il fit des cours d'astronomie à des auditeurs n'ayant aucune notion des mathématiques, enfin secrétaire perpétuel de l'Académie pour les sciences mathématiques, sa réputation se répandit dans toute l'Europe savante. Ses travaux et ses découvertes comme savant, sur l'optique, la polarisation, la scintillation des étoiles, l'électromagnétisme, ont été maintes fois décrits et appréciés.

Ce ne fut qu'après la Révolution de Juillet que François Arago se trouva mêlé à la politique active. Successivement élu député :
- par le collège de département des Pyrénées-Orientales, en même temps que par le 12e arrondissement de Paris, le 5 juillet 1831 ;
- puis par les collèges de Perpignan et de Narbonne (Aude), le 21 juin 1834 ;
- par Perpignan et par le 6e arrondissement de Paris, le 4 novembre 1837 ;
- enfin par Perpignan en 1839, 1842 et 1846, il alla prendre place, dès le début, à l'extrême gauche de la Chambre des députés, vota avec l'opposition et prit une part importante à tous les grands débats sur les questions de marine, de canaux, d'instruction publique, de chemins de fer, etc. Partisan de la République, il se prononça en toute circonstance contre les divers ministères conservateurs de Louis-Philippe. Il fut parmi les 135 signataires du compte rendu de l'opposition, publié après la mort de Casimir Perier, et qui était comme le programme de la gauche. Il vota naturellement contre les lois de septembre 1835, et plus tard, contre la dotation proposée pour le duc de Nemours. Cette opposition s'accentua encore à partir du 29 octobre 1840, lorsque le ministère Guizot se fut engagé encore plus à fond dans la politique dite de résistance. Arago refusa son vote à l'indemnité Pritchard (1845) que le ministère concéda aux réclamations impératives de l'Angleterre, après avoir désavoué l'amiral Dupetit-Thouars. Il fut alors de la minorité des 187 membres qui opina pour l'adoption d'un ordre du jour ainsi conçu : « La Chambre, sans approuver la conduite du ministère, passe à l'ordre du jour. »

Enfin, il vota dans les dernières législatures du règne de Louis-Philippe, pour les pétitions relatives aux fortifications de Paris, pour la proposition relative à la liberté des votes dans les élections, contre le million des fonds secrets, pour une proposition tendant à réduire le nombre des députés fonctionnaires, etc., etc. Il fut en même temps un ardent champion de la réforme électorale par l'adjonction des capacités.

Quand éclata la Révolution du 24 février 1848, François Arago fut porté par acclamation au Gouvernement provisoire dont il signa tous les décrets. L'opinion qu'il y représenta était l'opinion républicaine modérée, qui avait pour principal organe le National, et qui prévalut, d'ailleurs, dans les conseils du Gouvernement. Arago se montra opposé tant au radicalisme politique dont Ledru-Rollin était le chef qu'aux doctrines socialistes exposées et défendues par Louis Blanc.

Spécialement chargé, à titre provisoire, de la direction supérieure des ministères de la Marine et de la Guerre, il remit, ainsi que ses collègues, ses fonctions à l'Assemblée nationale constituante en mai 1848 ; il venait de recevoir une fois de plus, le 1er sur 5, le mandat de député des Pyrénées-Orientales, avec 36 390 voix sur 36 773 votants et 45 700 inscrits. Elu en même temps par la Seine, il opta pour ce dernier département. Il fit partie de la commission exécutive choisie par l'Assemblée, et marcha avec les troupes contre l'insurrection dans les journées de Juin.

Son appui était acquis au Gouvernement du général Cavaignac : il se sépara donc de la Montagne, dans quelques circonstances, et vota tantôt avec la gauche, tantôt avec la droite :
- le 9 août 1848, contre la loi rétablissant le cautionnement ;
- le 1er septembre, contre le rétablissement de la contrainte par corps ;
- le 4 octobre, contre l'incompatibilité des fonctions ;
- le 7 octobre, pour l'amendement Grévy relatif à la présidence de la République ;
- le 25 novembre, pour l'ordre du jour en l'honneur de Cavaignac ;
Il est d'ailleurs porté absent dans un très grand nombre de scrutins.

Très fatigué par ses luttes politiques autant que par ses travaux scientifiques, François Arago ne joua à l'Assemblée législative - où les Pyrénées-Orientales le renvoyèrent par 24 244 voix sur 32 466 votants et 47 330 inscrits - qu'un rôle effacé. Il n'y prit jamais la parole, et se borna à voter avec la gauche modérée. Il ne fit adhésion ni à la politique présidentielle de l'Elysée, qui prépara le coup d'Etat de Décembre 1851, ni à l'Empire restauré ; il fut, dit-on, en 1852, dispensé de la formalité du serment au Gouvernement nouveau, serment que durent prêter tous les fonctionnaires.

Il mourut peu de mois après.

Fait chevalier de la Légion d'honneur en 1818, il fut promu officier en 1825, commandeur en 1837 et enfin Grand officier le 10 décembre 1849.

Date de mise à jour : juillet 2013