Fernand, Emile, Honoré Bouisson

1874 - 1959

Informations générales
  • Né le 16 juin 1874 à Constantine (Algérie)
  • Décédé le 28 décembre 1959 à Antibes (Alpes-Maritimes - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Présidence(s)

Présidence de l'Assemblée nationale
du 11 janvier 1927 au 4 juin 1935
Présidence de l'Assemblée nationale
du 7 juin 1935 au 31 mai 1936

Mandat(s)

Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
IXe législature
Mandat
Du 14 mars 1909 au 31 mai 1910
Département
Bouches-du-Rhône
Groupe
Socialistes unifiés
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
Xe législature
Mandat
Du 8 mai 1910 au 31 mai 1914
Département
Bouches-du-Rhône
Groupe
Parti socialiste
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XIe législature
Mandat
Du 26 avril 1914 au 7 décembre 1919
Département
Bouches-du-Rhône
Groupe
Parti socialiste
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XIIe législature
Mandat
Du 16 novembre 1919 au 31 mai 1924
Département
Bouches-du-Rhône
Groupe
Parti socialiste
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XIIIe législature
Mandat
Du 11 mai 1924 au 31 mai 1928
Département
Bouches-du-Rhône
Groupe
Parti socialiste
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XIVe législature
Mandat
Du 22 avril 1928 au 31 mai 1932
Département
Bouches-du-Rhône
Groupe
Parti socialiste
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XVe législature
Mandat
Du 1er mai 1932 au 31 mai 1936
Département
Bouches-du-Rhône
Groupe
Parti socialiste
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XVIe législature
Mandat
Du 3 mai 1936 au 31 mai 1942 *
Département
Bouches-du-Rhône
Groupe
Non inscrit

* : Un décret de juillet 1939 a prorogé jusqu'au 31 mai 1942 le mandat des députés élus en mai 1936

Biographies

Né le 16 juin 1874 à Constantine (Algérie),
mort le 28 décembre 1959 à Antibes (Alpes-Maritimes).

Député des Bouches-du-Rhône de 1909 à 1942.

Commissaire aux transports maritimes et à la marine marchande du 29 janvier au 30 juillet 1918 et du 28 janvier au 5 mai 1919.

Président du Conseil et Ministre de l'Intérieur du 1er au 7 juin 1935.

Président de la Chambre des députés de 1927 à 1936


Transplanté très jeune à Aubagne où ses parents étaient venus fonder et exploiter une importante industrie, Fernand Bouisson fut bien vite adopté par la Provence pour devenir lui-même et demeurer Provençal jusqu'à sa mort. De tempérament sportif, il organisait dès son enfance, dans l'école où il était élevé, une association d'athlétisme à une époque où l'éducation physique n'avait pas encore pénétré dans les établissements scolaires. Il devint un « épéiste » redoutable et un « rugbyman » de classe internationale.

Ses études terminées il fit son service militaire dans l'artillerie puis revint à Aubagne pour reprendre la direction de la tannerie paternelle et en accroître l'importance. Très attaché à sa ville d'adoption dont il connaissait les besoins, et désireux de prendre une part active à son développement, il en devint bientôt conseiller municipal, puis maire. Le conseil général des Bouches-du-Rhône lui ouvrait ses portes en 1907 pour l'élire presque aussitôt président.

C'est à l'élection partielle du 7 mars 1909 qu'il fut élu député de la 6e circonscription de Marseille, en remplacement d'Antide Boyer devenu sénateur. Il emporta le siège par 4 799 voix contre 3 907 à M. Aubin et 3 427 à M. Crémieux, ses deux principaux adversaires.

Il devait être successivement réélu aux élections générales des 24 avril et 8 mai 1910, au deuxième tour de scrutin, par 7 656 voix contre 7 595 à M. Vidal ; à celles du 26 avril 1914, au premier tour, par 8 224 voix contre 6 294 à M. Vidal. Le 16 novembre 1919, il prenait la tête de la liste du parti socialiste unifié qui eut quatre élus et obtenait lui-même 34 858 voix sur 84 040 votants.

Il retrouvait son siège aux élections du 11 mai 1924, où il menait la liste du cartel des gauches qui eut cinq élus, en recueillant 52 439 voix sur 111 459 votants. Le 22 avril 1928, lors du retour au scrutin uninominal par arrondissement, c'est dans la 8e circonscription de Marseille qu'il posa sa candidature, pour être élu au premier tour par 12 250 voix contre 2 185 à M. Duisabou.

Ses électeurs lui restèrent fidèles aux élections du 1er mai 1932 où il obtint au premier tour, 11 821 voix contre 2 009 à M. Lave.

Enfin il fut réélu les 26 avril et 3 mai 1936, au deuxième tour par 11 027 voix contre 8 578 à M. Cristos. C'est à titre de socialiste indépendant qu'il vint siéger pour la première fois à la Chambre en 1909. Mais il adhéra aussitôt au parti socialiste S.F.I.O. auquel il devait rester fidèle jusqu'en 1934 où il le quitta pour mieux jouer son rôle de médiateur et de modérateur. Il appartint aux Commissions du commerce et de l'industrie, des comptes définitifs, des douanes, des pensions civiles et militaires, de la marine militaire, de la marine marchande, du règlement, du suffrage universel, des affaires étrangères, et de l'agriculture.

Il sut toujours défendre avec efficacité les intérêts des marins, des pêcheurs, ceux de la grande ville de Marseille et du pavillon français.

C'est en raison de ses connaissances des questions maritimes que Clemenceau lui confia par deux fois dans son Cabinet de guerre du 16 novembre 1917, le commissariat aux transports maritimes et à la marine marchande. Il occupa ce poste du 29 janvier au 30 juillet 1918, puis du 28 janvier au 5 mai 1919. Il y fit la preuve de son énergique autorité notamment en réquisitionnant la flotte de commerce, mesure inattendue qui s'avéra extrêmement efficace. Mais il avait le goût de l'action et le courage de la lutte.

C'est cependant dans l'exercice des hautes fonctions de Président de la Chambre qu'il donna toute sa mesure. La nature, comme les traits les plus caractéristiques de sa physionomie semblaient l'avoir prédestiné à remplir cette charge délicate.

Le 26 juin 1924 il est élu vice-président, et dès qu'il accède au fauteuil il s'impose à l'Assemblée. Sa courtoisie mêlée de bonhomie, son impartialité, son habileté à mener les débats, désarment toutes les préventions. Aussi, lorsqu'en janvier 1927, Raoul Péret, élu sénateur, abandonne à la fois la Chambre et la présidence qu'il en assumait, Fernand Bouisson est-il élu à sa place, le 11 janvier, pour être constamment réélu jusqu'en 1936. Cette élection devait modifier l'aspect et la nature de la troisième magistrature de la République. Alors que ses prédécesseurs la concevaient par dessus tout « politique », Fernand Bouisson la jugeait « technique » sans diminer pour autant la dignité qu'elle confère, l'influence qu'elle suppose et les devoirs qu'elle entraîne. C'est ainsi qu'il sut faire apprécier ses qualités d'arbitre objectif et impartial et que pour leur donner un caractère de complète indépendance, il choisit, en 1934, d'abandonner le parti socialiste auquel il était attaché depuis 25 ans. Conseiller du Président de la République à chaque crise ministérielle, il ne voulait plus s'inspirer que des intérêts supérieurs du pays.

Il abandonna cependant son fauteuil en juin 1935, lorsque Albert Lebrun lui confia le soin de former le nouveau Ministère, en remplacement du Cabinet Pierre-Etienne Flandin qui venait de démissionner. Se sentant plus apte que quiconque à concilier les contraires, son Gouvernement du 1er juin 1935 comprenait à la fois Edouard Herriot et Louis Marin, Georges Mandel et Joseph Caillaux, Pierre Laval et Mario Roustan, le maréchal Pétain et Ernest Lafont... Mais il demanda le jour même de sa présentation devant la Chambre, le 4 juin, une délégation de pouvoirs qui lui fut refusée à deux voix et il dut se retirer le soir même, pour laisser la place au quatrième Cabinet Pierre Laval.

Il fut réélu au fauteuil présidentiel, le 7 juin, pour le conserver jusqu'au 31 mai 1936, fin de la législature. Il redevint « l'homme du règlement » et reprit son rôle d'arbitre et de juge. L'avènement du front populaire aux élections générales des 26 avril et 3 mai 1936, ayant profondément transformé la composition de la Chambre et porté la majorité nettement à gauche, Fernand Bouisson ne se représenta pas à la présidence de l'Assemblée. Il fut remplacé par Edouard Herriot.

Il reprit sa place à son banc de député, ne s'inscrivit à aucun groupe, mais vota généralement avec la gauche indépendante. Il s'était fait élire peu de temps avant la guerre maire de la Ciotat. Ayant voté les pouvoirs constituants au maréchal Pétain le 10 juillet 1940, à Vichy, il regagna la Provence pour abandonner son écharpe de maire en 1941 et vivre désormais à l'écart de la politique.

Il s'était retiré en dernier lieu à la villa Cossenza au Cap d'Antibes, où il mourut le 28 décembre 1959 à 85 ans.

Amateur d'art averti, il possédait une remarquable collection d'impressionnistes parmi lesquels on distinguait des chefs-d'œuvre de Monticelli, de Pissaro et de Renoir.





Né le 16 juin 1874 à Constantine (Algérie)

Décédé le 28 décembre 1959 à Antibes (Alpes-Maritimes).


Député des Bouches-du-Rhône de 1909 à 1942


Président du Conseil et Ministre de l'Intérieur du 1er au 7 juin 1935.


(Voir première partie de la biographie dans le dictionnaire des parlementaires français 1889-1940, tome II, p. 707, 708).

Arrêté puis interné à Fresnes à la Libération, Fernand Bouisson n'est pas relevé de l'inéligibilité qui le frappait, en raison de son vote du 10 juillet 1940 en faveur du projet de loi portant révision constitutionnelle. Le Jury d'honneur, dans sa décision du 19 décembre 1945 lui reproche de « ne pas avoir participé à la lutte contre l'ennemi ou l'usurpateur et d'avoir fait partie de la direction de journaux acquis à la politique de collaboration » et de ce fait confirme son inéligibilité.

Retiré au Cap d'Antibes, l'ancien Président de la Chambre des députés se tient à l'écart de la vie politique.