Eugène Baune
1799 - 1880
- Informations générales
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- Né le 5 septembre 1799 à Montbrison (Loire - France)
- Décédé le 8 mars 1880 à Bâle (Suisse)
1799 - 1880
Représentant du peuple aux Assemblées constituante et législative de 1848 et 1849, né à Montbrison (Loire), le 5 septembre 1799, mort à Bâle (Suisse), le 8 mars 1880, il se fit connaître, dès la Restauration, comme un partisan convaincu des idées libérales et démocratiques.
Ingénieur civil et journaliste, affilié aux Sociétés des « Carbonari » et des « Droits de l'homme », il fut un des chefs les plus militants du parti républicain dans les départements de la Loire et du Rhône, après comme avant la révolution de Juillet. Compromis dans le procès d'avril 1834, il lut devant la Chambre des pairs, au nom de ses coaccusés, une défense collective rédigée en commun, ou plutôt une protestation contre les restrictions apportées au droit de la défense. Baune fut condamné à la prison. Etant parvenu à s'évader de Sainte-Pélagie, il se réfugia en Belgique, puis, bénéficiant d'une amnistie, rentra en France, où il reprit aussitôt la campagne contre le gouvernement de Louis-Philippe. Il collabora au National et à la Réforme, compta parmi les plus ardents promoteurs de la lutte contre le système du cens électoral, organisa plusieurs banquets réformistes, et, après l'avènement de la République, auquel il avait, pour sa part, activement contribué, reçut du gouvernement provisoire les fonctions de commissaire à Montbrison.
Elu représentant du peuple, le 23 avril 1848, à l'Assemblée constituante par le département de la Loire avec 70,169 voix, le 3e sur 11, il vota constamment avec la gauche, sauf dans le scrutin sur l'ordre du jour de félicitations au général Cavaignac : il écrivit, le lendemain, au Moniteur, qu'il était présent à la séance, mais qu'il s'était volontairement abstenu. Après s'être prononcé à la Constituante:
- contre les poursuites intentées à Louis Blanc et à Caussidière,
- contre le rétablissement du cautionnement et le maintien de l'état de siège,
- pour l'amendement Grévy,
- pour le droit au travail,
- contre la proposition Rateau
- et contre l'expédition de Rome,
il fit encore partie de l'Assemblée législative, où le réélut son département, par 35,098 voix (75,232 votants, 118,427 inscrits). Membre du groupe de la Montagne, il continua de se montrer défavorable à toutes les propositions ministérielles relatives à l'expédition romaine, et repoussa, avec la gauche, les projets de loi sur l'enseignement et sur la restriction du suffrage universel.
Son attitude nettement hostile à la politique du prince président le fit porter, après le coup d'Etat de décembre, sur la première liste de proscription. Il séjourna d'abord à Bruxelles, puis de là, passa en Suisse, où il se fixa.