Auguste, Arthur Beugnot

1797 - 1865

Informations générales
  • Né le 25 mars 1797 à Bar-sur-Aube (Aube - France)
  • Décédé le 15 mars 1865 à Paris (Seine - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Deuxième République
Législature
Assemblée nationale législative
Mandat
Du 13 mai 1849 au 2 décembre 1851
Département
Haute-Marne
Groupe
Droite

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

Fils de Jacques Claude Beugnot qui fut député en 1791et sous la Restauration, pair de France, représentant du peuple à l'Assemblée législative de 1849, né à Bar-sur-Aube (Aube), le 25 mars 1797, mort à Paris, le 15 mars 1865, il ne suivit son père ni dans le royaume de Westphalie, dont il était ministre des finances, ni dans le grand-duché de Berg, dont il fut administrateur.

Il était alors élève au lycée Bonaparte à Paris et ne se rendait en Allemagne que pendant les vacances. Il se destinait à la carrière militaire. La chute de l'Empire modifia ses intentions; il fit son droit. Avocat à la cour royale, il plaida plusieurs fois aux assises, et fut, devant la cour des pairs, un des défenseurs des accusés du 19 août 1820; il réussit à faire acquitter son client, Thévenin, ex-capitaine dans la première légion de la Seine, à qui l'on reprochait d'avoir connu la conspiration, et de ne l'avoir pas révélée.

Plusieurs fois couronné par l'Institut, en 1818, en 1822 et en 1832, pour d'intéressants mémoires sur les Institutions de Saint-Louis, l'Histoire de la destruction du paganisme en Occident, etc., il fut reçu à la suite de ce dernier travail, membre de l'Académie des inscriptions et belles lettres, en remplacement de M. Thurot. En dehors de ces travaux, le comte Beugnot attacha particulièrement son nom à deux grandes publications : les Historiens des Croisades et les Olim, anciens registres du Parlement de Paris. En 1838, dans un rapport au ministre de l'instruction publique, il avait signalé l'intérêt qu'il y aurait à imprimer ces anciens registres. La résolution de les publier étant prise, il fut chargé officiellement de ce soin. En même temps, le comte Beugnot, émule de Pardessus et de Guérard, faisait paraître plusieurs travaux remarqués sur le droit au moyen âge, divers articles dans la Revue française sur « l'origine et les développements des municipalités rurales en France, » ainsi qu'une nouvelle édition du livre de Beaumanoir sur les Coutumes de Beauvoisis, etc.
Sa carrière parlementaire s'ouvrit en 1841 : le 25 décembre, il fut nommé pair de France. Dans la Chambre haute, où il vota constamment avec le gouvernement de Louis-Philippe, il fut, jusqu'à la fin du règne, orateur et rapporteur dans un grand nombre de discussions importantes : le budget des recettes (1843), les livrets d'ouvriers (mars 1845), l'abolition de l'esclavage (avril 1845), l'organisation du conseil royal de l'Université (janvier 1846), les défrichements, les douanes, l'organisation de la flotte, la loi sur la médecine (mars 1847). Mais la question dont il s'occupa le plus volontiers, et avec le plus d'ardeur, fut celle de la liberté de l'enseignement (juin 1845). Il prit place, au cours de ce débat, à côté de Montalembert, qu'il seconda par la parole et par la plume ; il ne voyait, lui aussi, dans les attaques dirigées alors contre les Jésuites, qu'une atteinte à la « liberté des associations », et une immixtion fâcheuse de l'Etat dans les questions religieuses. Quand le gouvernement eut trouvé, grâce à des négociations avec la cour de Rome, une transaction qui permettait de donner satisfaction aux congrégations et à leurs adversaires, le comte Beugnot fut désigné par les Jésuites pour traiter en leur nom au sujet d'un modus vivendi acceptable : la loi sur la. liberté de l'enseignement fut retirée alors de l'ordre du jour du Parlement pour ne plus occuper que la presse.
Elle devait revenir, après la révolution de Février, devant l'Assemblée législative de 1849, où Beugnot fut élu représentant de la Haute-Marne, le 3e sur 5, par 31,397 voix (57,693 votants, 80,385 inscrits). Rédacteur de l'Ami de la religion, il s'était déclaré avec plus de vivacité que jamais l'adversaire des « doctrines antisociales »; plus que jamais, cherchant dans « l'éducation » la solution du problème politique, il recommandait la « liberté de l'enseignement » comme une mesure salutaire. Il se trouvait donc tout désigné aux suffrages de la majorité de droite comme le rapporteur de la loi (15 mars 1850) qui portait ce titre. Il prit plusieurs fois la parole dans la discussion, et fut, en outre, membre de commissions importantes, notamment de la commission dite des Burgraves qui prépara la loi électorale du 31 mai, restrictive du suffrage universel. Puis, lorsqu'en novembre 1851, les questeurs de l'Assemblée, pressentant un peu tard le coup d'Etat, imaginèrent la proposition qui garda leur nom, Beugnot fut du nombre des signataires.

Il ne s'associa pas à l'acte du 2 décembre, mais on ne le vit point à la réunion de la mairie du Xe arrondissement : il l'ignora peut-être, dit son biographe, M. Wallon. Le prince-président l'ayant inscrit d'office sur la 2e liste des anciens députés dont il eût voulu s'entourer, après la dissolution de l'Assemblée, Beugnot s'en fit rayer et rentra dans la vie privée. Il reprit ses travaux littéraires et publia encore plusieurs ouvrages, entre autres une Vie de M. Becquey, ancien député, qui avait été l'ami personnel de son père et le sien. Chevalier de la Légion d'honneur en 1841, le comte Beugnot avait été promu officier en 1845.