Cyrille, Charles, Auguste Bissette
1795 - 1858
- Informations générales
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- Né le 9 juillet 1795 à Fort-de-france (Martinique - France)
- Décédé le 22 janvier 1858 à Paris (Seine - France)
1795 - 1858
Représentant du peuple aux Assemblées constituante et législative de 1848-49, né à Fort-Royal (Martinique), le 9 juillet 1795, mort à Paris, le 22 janvier 1858, il était homme de couleur.
Il se mêla de bonne heure aux luttes en faveur de l'émancipation des noirs, fut condamné, le 15 janvier 1824, au bannissement pour colportage d'écrits séditieux, et, sur appel, vit cette peine transformée par la Cour royale de la Martinique en celle des travaux forces à perpétuité, qui entraînait alors l'exposition publique et la marque. Il ne gagna sa cause que devant la Cour de cassation (28 septembre 1826), après des plaidoiries de Chauveau-Lagarde et d'Isambert. La Cour de la Guadeloupe, qui eut à le juger à nouveau, ayant prononcé contre lui le bannissement pour dix ans, il vint à Paris et publia, de 1827 à 1833, un très grand nombre d'articles et d'opuscules sur la question coloniale et sur l'émancipation des mulâtres et des noirs; il réclamait l'abolition de l'esclavage et, de concert avec son ami Fabien, multipliait les lettres, les mémoires, les pétitions. Collaborateur assidu du Courrier français, du Constitutionnel, du Commerce, de la Tribune des départements, il fonda bientôt, afin de rendre à sa cause des services encore plus efficaces, un recueil mensuel intitulé la Revue des colonies (1834).
Il eut, vers cette époque, de violentes discussions et se battit deux fois en duel, avec un colon de la Martinique, et avec M. Cicéron, avocat à Saint-Pierre (Martinique). Un écrit de Bissette, les Observations sur les projets de lois coloniales présentés à la Chambre des députés (1832), attira sur ses idées l'attention du Parlement; Bissette fut entendu dans ses observations à la Chambre des pairs et au Palais-Bourbon, par les commissions spéciales chargées de préparer les lois coloniales. Son zèle et son activité lui avaient concilié de vives sympathies, lorsque de graves dissentiments, suivis de polémiques acharnées entre lui et M. Victor Schoelcher, contre qui il lança (1840-1844) une Réfutation des plus mordantes, vinrent diminuer le nombre de ses partisans.
Quand la révolution de Février 1848 eut fait de M. Schoelcher le sous-secrétaire d'Etat du ministère de la Marine, et le président de la commission qui élabora le décret du 27 avril sur l'abolition de l'esclavage, Bissette, fort dépité, résolut de se tenir à l'écart du mouvement et de rompre en visière à la démocratie. Il avait été élu, le 9 août 1848, représentant de la Martinique à l'Assemblée constituante, le 1er sur 3, par 19,850 voix (20,698 votants); l'invalidation de son élection, prononcée le 17 octobre 1848, et son remplacement par le membre suppléant Mazuline, achevèrent de l'exaspérer.
Lorsqu'il entra à l'Assemblée législative, après avoir été élu représentant de la même colonie le 3 juin 1849, par 16,527 voix (17,328 votants et 29,841 inscrits), ce fut pour siéger à droite, et pour voter constamment avec les partis hostiles à la République. Chevalier de la Légion d'honneur, du 9 mars 1851, il ne protesta point contre le coup d'Etat de décembre, mais il rentra, à cette époque, dans la vie privée.