Jean-Baptiste Boichot
1820 - 1895
- Informations générales
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- Né le 20 août 1820 à Villiers-sur-Suize (Haute-Marne - France)
- Décédé le 12 décembre 1895 à Bruxelles (Belgique)
1820 - 1895
Représentant du peuple à l’Assemblée législative de 1849, né à Villiers-sur-Suize (Haute-Marne), le 20 août 1820, d'une famille de cultivateurs, décédé le 13 décembre 1895 à Bruxelles (Belgique. Il s'engagea le 2 mars 1839, dans le 7e léger en garnison à Nancy.
En 1849, il avait le grade de sergent-major d'une compagnie d'élite, et il était, a-t-on dit, porté sur le tableau d'avancement pour le grade d'officier, quand les sous-officiers de la garnison de Paris fixèrent leur choix sur lui pour être, avec Rattier, le candidat militaire des républicains démocrates socialistes de la Seine à l'Assemblée législative. Tous deux furent élus, le 13 mai 1849: Boichot, qui passa le 4e sur 28, eut 127,998 voix (281,140 votants, 378,043 inscrits). Il s'assit à la Montagne en uniforme de sergent-major, s'associa à Ledru-Rollin dans son interpellation au gouvernement sur les affaires d'Italie, dénonça avec lui la violation de la Constitution, et signa le manifeste au peuple ainsi que l'appel aux armes. Boichot se trouva, le 13 juin, au rendez-vous de la rue du Hasard, au Palais National; de là, il se dirigea, accompagnant Ledru-Rollin, au bureau de l'état-major de l'artillerie, puis au Conservatoire des arts et métiers avec la colonne des représentants de la Montagne et des artilleurs de la garde nationale.
Poursuivi et décrété d'accusation, il réussit à se dérober à la police et se réfugia en Suisse, tandis que la haute Cour de Versailles instruisait son procès. Outre sa participation à la tentative du 13 juin, l'acte d'accusation avait relevé contre le représentant Boichot le passage suivant d'une lettre adressée à ses camarades du 7e léger, et insérée dans la Vraie République du 10 juin : « Chaque fois que les droits des citoyens seront violés dans la personne du soldat, écrivez-moi; alors j'userai du levier révolutionnaire que je tiens des socialistes pour détruire la tyrannie de quelques-uns en défendant les droits de tous. » M. Boichot fut condamné par contumace à la déportation. En 1850, il publia deux adresses : Aux démocrates socialistes du département de la Seine, et Aux électeurs de l'armée, rentra en France au 2 décembre 1851, pour combattre le coup d'Etat, puis après l'insuccès de la résistance républicaine, erra quelque temps dans les montagnes des Alpes et du Jura et passa en Angleterre au mois de février 1852.
Etabli à Londres, il prit part, avec Félix Pyat, Caussidière, Louis Avril de l'Isère, etc., à la fondation d'une Société de proscrits qui s'appela la Commune révolutionnaire, et qui publia une série d'écrits politiques : Les Lettres au peuple français, à l'armée, au peuple américain, au peuple suisse, à la bourgeoisie, etc.
En 1854, cette Société ayant donné à M. Boichot la mission de se rendre à Paris pour juger de l'état des esprits, il quitta Londres secrètement, se rendit d'abord en Hollande, puis en Belgique, et de là pénétra en France. Il se disposait à se rendre à une réunion révolutionnaire qui devait se tenir à Plaisance, quand il fut arrêté et conduit à Mazas. « A peine arrivé dans la rue, a-t-il raconté lui-même (Souvenirs d'un prisonnier d'Etat), j'aperçus, s'avançant vers moi, une troupe d'hommes en blouse, qui m'interpellèrent par mon nom, et me dirent qu'ils venaient m'avertir que j'étais découvert par la police et qu'ils étaient chargés de me mettre à l'abri de ses poursuites chez une personne amie. Je les suivis non sans méfiance. Nous marchions à travers champs, lorsque tout à coup deux des prétendus ouvriers armèrent chacun un pistolet, en me déclarant que j'étais leur prisonnier; des agents postés aux environs se précipitèrent sur moi, me saisirent par les bras et m'entraînèrent du côté de la barrière. A ce moment, un mouvement se produisit dans la foule qui longeait la chaussée, et Jérôme, l'ex-roi de Westphalie, coiffé d'une calotte rouge, apparut à demi-couché dans une voiture découverte. Un peu en arrière se trouvait le préfet de police Pietri, qui semblait donner des ordres... »
La 6e chambre du tribunal correctionnel de la Seine condamna par défaut M. Boichot, qui avait refusé de comparaître, à cinq ans de prison et dix mille francs d'amende. Il subit sa peine d'abord à Belle-Isle-en-Mer, puis fut transféré à Corte, avec Blanqui, Delescluze, Gambon, etc. L'amnistie de 1859 le mit en liberté. Il habita alors la Suisse, l'Angleterre et la Belgique, où il se fixa définitivement. M. Boichot réside encore à Bruxelles, où il dirige, avec Mme Boichot, une maison d'éducation.
Outre ses écrits politiques, on lui doit un grand nombre d'ouvrages, édités à Bruxelles, sur l'enseignement élémentaire.