Victor, Marie Chauffour
1819 - 1889
Représentant aux Assemblées constituante et législative de 1848-1849, né à Colmar (Haut-Rhin), le 13 mars 1819, mort à Paris, le 24 juin 1889, il était le fils d'un avocat distingué de Colmar, légitimiste. Victor Chauffour suivit d'abord la carrière paternelle, puis devint, en 1848, professeur suppléant à la Faculté de droit de Strasbourg; son père ne lui avait laissé pour toute fortune que neuf frères et sœurs en bas âge à élever.
Après la révolution de février, il servit avec ardeur la cause de la République, et se mit à la tête du comité organisateur des candidatures démocratiques dans son département. Le 23 avril 1848, les électeurs du Bas-Rhin l'élurent représentant à l'Assemblée constituante, le 10e sur 15, par 70 039 voix sur 123 968 votants et 132 186 inscrits. Il prit place à l'extrême gauche, fit partie du comité de législation, prit quelquefois la parole, et vota :
- pour le bannissement de la famille d'Orléans,
- contre la loi sur les attroupements,
- contre le décret sur les clubs,
- contre les poursuites contre Louis Blanc et Caussidière,
- pour l'abolition de la peine de mort,
- contre l'impôt progressif,
- pour l'amendement Grévy sur la présidence,
- contre le droit au travail,
- pour la suppression de l'impôt du sel,
- contre le renvoi des accusés du 15 mai devant la Haute Cour,
- pour l'amnistie générale,
- contre l'interdiction des clubs,
- pour l'amnistie des transportés,
- pour le blâme de la dépêche Léon Faucher,
- pour l'abolition de l'impôt des boissons.
Après l'élection du prince Louis-Napoléon à la présidence de la République, il combattit énergiquement la politique de l'Elysée, et vota pour la mise en accusation du président et de ses ministres et contre l'expédition de Rome.
Réélu, le 13 mai 1849, dans le même département, représentant à l'Assemblée législative, le 2e sur 12, par 49 625 voix (95 863 votants, 146 942 inscrits), il soutint la Montagne dans son hostilité contre la politique de la majorité monarchique, protesta contre le coup d'Etat de décembre 1851, et fut banni après cet événement.
Il se fixa à Paris après la guerre franco-allemande, et se présenta aux élections générales du 20 février 1876, dans le VIIIe arrondissement avec l'appui de Gambetta, contre le duc Decazes et Raoul Duval ; mais il n'obtint au premier tour, que 3 612 voix, et se désista en faveur du duc Decazes.
Il fut appelé au conseil d'Etat le 14 juillet 1879.
Aux obsèques de Gambetta, il prononça un discours au nom de l'Alsace.
On a de lui : Etudes sur les réformateurs du XVIe siècle, Ulrich de Hutten et Zwingle (1853).