Paul, Louis, François, René de Flotte

1817 - 1860

Informations générales
  • Né le 1er février 1817 à Landerneau (Finistère - France)
  • Décédé le 22 août 1860 à Reggio (Italie)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Deuxième République
Législature
Assemblée nationale législative
Mandat
Du 10 mars 1850 au 2 décembre 1851
Département
Seine
Groupe
Montagne

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

Représentant du peuple en 1850-51, né à Landerneau (Finistère) le 1er février 1817, d'une ancienne famille de noblesse bretonne qui avait fourni à la marine plusieurs officiers distingués, mort à Reggio (Italie) le 22 août 1860, il était le petit-fils de l'amiral Boulainvilliers.

Il entra à l'école militaire de la Flèche (1828), puis à l'école navale, et, incorporé dans la marine de l'Etat sous les ordres des amiraux Dupetit-Thouars et Dumont d'Urville, il prit part aux expéditions scientifiques de la Vénus et de l'Astrolabe. Enseigne en 1839, il fit croisière aux Antilles (1840) sur le brick le Hussard, et, à son retour (1843), adressa au ministre d'intéressants mémoires sur la substitution de l'hélice aux roues du bateau à vapeur. Appelé à Paris pour continuer ses travaux qui avaient été appréciés, il fut nommé, au choix, lieutenant de vaisseau (1846). C'est alors qu'il se mit en rapport avec l'école phalanstérienne de la Démocratie pacifique, et s'occupa de propager les doctrines socialistes.

Après la révolution de février, il se jeta tout entier dans la politique. Compromis dans les événements du 15 mai, il fut arrêté le 26 juin et transporté à Belle-Isle-en-Mer, tenta une évasion qui échoua, et fut de ce chef condamné à un mois de prison. Ce fut à cette condamnation qu'il dut sa liberté, car, à l'expiration de sa peine, on ne crut pas devoir le renvoyer à Belle-Isle. Il donna sa démission d'officier de marine le 13 décembre 1849, et, lors de l'élection partielle qui eut lieu, le 10 mars 1850, dans le département de la Seine, pour remplacer les trois représentants Boichot, Rattier et Ledru-Rollin, condamnés pour l'affaire du 13 juin, de Flotte vit sa candidature à l'Assemblée législative proposée par le parti démocratique socialiste et acceptée comme un gage d'alliance entre toutes les fractions du parti républicain. Elle triompha, avec une majorité de 126,982 voix (260,198 votants, 366,655 inscrits), en même temps que celles de Carnot et de Vidal. Cette triple élection, dont s'alarmèrent les conservateurs, fut le prétexte des restrictions apportées au suffrage universel par la loi du 31 mai. De Flotte vota constamment avec la Montagne ; dans la séance du 20 mars 1850, il prononça à la tribune de l'Assemblée un discours qui étonna la droite par la modération de sa forme.

Il venait de faire paraître un ouvrage de philosophie politique, la Souveraineté du peuple ou Essai sur l'esprit de la Révolution (1851), lorsque le coup d'État du 2 décembre mit fin à sa carrière législative. Il fut compris dans le premier décret d'expulsion et se réfugia en Belgique. Rentré plus tard en France secrètement, il fut attaché pendant huit ans, sous un nom supposé, à une compagnie de chemins de fer comme employé à la construction de tunnels et de viaducs.

Lors de l'expédition de Garibaldi en Sicile, de Flotte alla organiser à Gênes un petit corps de volontaires français, gagna la Sicile et mit son dévouement au service de la cause italienne. Garibaldi lui donna un commandement sur la flottille qu'il avait improvisée pour combattre les forces napolitaines. Après quelques actions de mer, de Flotte, lors de la marche sur Naples, fut chargé d'un débarquement en Calabre et tomba frappé d'une balle au front, à Reggio. Garibaldi lui a fait élever, par souscription, un monument à la place même où il a été tué.