Jean-Baptiste Bourgeois dit Bourgeois-Du-Jura
1831 - 1900
Député de 1885 à 1889, né à Roubaix (Nord), le 19 février 1831, il s'établit, vers la fin de l'Empire, à Dôle (Jura), où il prit la direction d'une importante maison de commerce.
Conseiller municipal de Dôle, président du tribunal de commerce, conseiller général pour le canton de Rochefort, M. Bourgeois s'occupa activement de politique et travailla dans son département à la propagation des idées républicaines en même temps qu'à la diffusion de l'enseignement populaire.
Membre de la Ligue présidée par M. Jean Macé, il fonda dans l'arrondissement de Dôle une « Société républicaine d'instruction » et fit une opposition très marquée au ministère du Seize Mai.
Lors des élections du 21 août 1881, M. Bourgeois obtint au premier tour, dans sa circonscription, 4 935 suffrages ; mais il se désista en faveur de son concurrent, républicain de nuance plus modérée, qui fut élu.
Le 4 octobre 1885, il fut inscrit sur la liste radicale du Jura et élu, le 5e et dernier, par 39 299 voix (68 240 votants, 81 095 inscrits). Il prit place à la gauche radicale, vota :
- pour l'interdiction du territoire de la République aux membres des familles ayant régné sur la France,
- pour la loi sur l'enseignement primaire,
- pour l'amendement Colfavru portant suppression des sous-préfets,
- pour les propositions d'économie de la commission du budget (chute du ministère Goblet),
- pour la discussion immédiate de l'interpellation Clemenceau (chute du ministère Rouvier),
- pour l'urgence de la proposition de révision (chute du ministère Tirard, 31 mars 1888).
Dans la dernière session, M. J.-B. Bourgeois s'est prononcé pour le rétablissement du scrutin uninominal (11 février 1889), s'est abstenu sur l'ajournement indéfini de la révision de la Constitution (14 février, chute du ministère Floquet), a voté :
- pour les poursuites contre trois députés membres de la Ligue des patriotes (14 mars),
- pour le projet de loi Lisbonne restrictif de la liberté de la presse (2 avril),
- pour les poursuites contre le général Boulanger (4 avril).
Né le 19 février 1831 à Roubaix (Nord), mort le 23 février 1900 à Paris.
Député du Jura de 1885 à 1897. Sénateur du Jura en 1897.
Député du Jura de 1897 à 1900.
(Voir première partie de la biographie dans ROBERT ET GOUGNY, Dictionnaire des Parlementaires, t. 1, p. 442.)
Réélu aux élections générales du 22 septembre 1889, au premier tour de scrutin, dans la circonscription de Dole par 8.806 voix contre 7.363 à M. Picot d'Aligny, il appartint à diverses commissions. D'une inlassable activité, il participa à un nombre considérable de débats, parmi lesquels on peut citer : la modification du tarif général des douanes (1890); la réforme de l'impôt des prestations (1892 et 1893) ; le déclassement des routes nationales, l'impôt sur les opérations de bourse (1993).
En outre il interpella le Gouvernement sur la convention monétaire du 31 décembre 1885 (1889), sur la dénonciation des traités de commerce (1891), sur la nécessité de dénoncer la convention monétaire de 1885 avec la Grèce, la Suisse, l'Italie et la Belgique (1892).
Il fut réélu au premier tour de scrutin aux élections générales du 20 août 1893 par 8.337 voix contre 7.210 à M. Bolle-Besson. Membre de la Commission de contrôle de la circulation monétaire, il manifesta la même activité, déposant plusieurs propositions de loi concernant principalement les impôts, et prenant part à diverses discussions, notamment sur :
- la prise en considération de son projet de résolution relatif à la révision de la constitution,
- l'arrangement monétaire du 15 septembre 1893 entre la France, la Belgique, la Grèce, l'Italie et la Suisse (1894),
- la patente des grands magasins,
- l'impôt sur les primes d'assurances (1894),
- la modification du tarif général des douanes,
- le budget des travaux publics de l'exercice 1896 (1895),
- les contributions directes et les taxes d'octroi sur les boissons hygiéniques (1897),
- la réforme des patentes (1898).
Elu sénateur du Jura au renouvellement du 3 janvier 1897 au troisième tour de scrutin, par 401 voix sur 855 votants, mais cette élection ayant été contestée, en vain d'ailleurs, il démissionna le 9 février, alors qu'il venait d'être admis.
Il se représenta aux élections législatives du 8 mai 1898 où il retrouva son siège de député au premier tour de scrutin, par 8.069 voix contre 8.017 à M. Léculier.
Membre de la Commission d'assurance et de prévoyance sociales, il déposa une proposition de loi tendant à accorder une allocation aux titulaires de diverses médailles, mais n'aborda plus la tribune. Sa santé le tint éloigné du Palais-Bourbon pendant quelques mois, et à la séance du 23 février 1900, le Président Paul Deschanel annonçait son décès à la Chambre et prononçait son éloge funèbre. Après avoir retracé la carrière du disparu, il rendit hommage au député qui « avait conquis la sympathie et l'estime unanimes de la Chambre par son caractère droit, par la constance et la fermeté de ses convictions, par sa parfaite courtoisie. » Il était mort le même jour à Paris, âgé de 69 ans.