François, Louis Bourgot

1879 - 1936

Informations générales
  • Né le 4 août 1879 à Morlaix (Finistère - France)
  • Décédé le 16 novembre 1936 à Morlaix (Finistère - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XIVe législature
Mandat
Du 29 avril 1928 au 31 mai 1932
Département
Finistère
Groupe
Républicain socialiste

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1889 à 1940 (Jean Jolly)

Né le 4 août 1879 à Morlaix (Finistère), mort le 16 novembre 1936 à Morlaix.

Député du Finistére de 1928 à 1932.

Enfant de l'école laïque, pourvu en tout et pour tout de son certificat d'études primaires, François Bourgot, s'engagea, dès qu'il en eut l'âge, dans la marine où il conquit les galons de maître fourrier, avant d'être réformé pour insuffisance physique.

Il entra alors, comme employé, à l'Octroi de Morlaix où il resta jusqu'à la guerre de 1914.

Les hostilités terminées, on le retrouve, à Morlaix, attaché à une maison anglaise d'importation de charbon.

Attiré par la politique, il milite dans les rangs du parti socialiste unifié.

Aux élections municipales de 1919, il figure sur la liste radicale et socialiste aux côtés de Guillaume Chatel, qui deviendra maire de Morlaix, et prend ainsi contact avec les affaires publiques. Quelques semaines plus tard, malgré une éducation politique encore incomplète, c'est lui qui est désigné comme candidat du parti S.F.I.O. aux élections cantonales. Bénéficiaire de la division des modérés, d'une part et des radicaux d'autre part, il est élu au deuxième tour de scrutin à la surprise générale. Sa réélection, six ans plus tard, au conseil général, où il vota régulièrement avec ses collègues socialistes, vint consolider sa position politique.

A l'approche des élections législatives de 1928, François Bourgot se croit qualifié pour être candidat, dans la 1re circonscription de Morlaix, du parti socialiste S.F.I.O. mais, au sein de ce parti, certains éléments influents réussissent à faire prévaloir celle de Guillaume Chatel, maire de Morlaix, radical-socialiste dont la sincérité politique ne peut être mise en doute. François Bourgot refuse de se plier à la discipline de son parti, fait campagne seul, livré à ses seules ressources, sans comité électoral, sans l'appui d'un seul journal, et ayant en face de lui les représentants de deux partis : socialiste d'une part, radical-socialiste d'autre part, solidement organisés. La campagne électorale est péni ble, mais son dynamisme, sa résistance physique sans équivalence et aussi son « bon garçonnisme » sont ses meilleurs atouts. Et à la stupéfaction générale, il emporte le siège, le 29 avril 1928, au deuxième tour de scrutin, par 6.478 voix contre 4.133 à M. Cloarec soutenu par la quasi-totalité des municipalités de la circonscription et par deux hebdomadaires, et 3.171 à M. Chatel. Le soir même de cette élection, ce dernier, maire de Morlaix, mis en minorité dans sa ville, annonçait sa démission ainsi que celle de tous ses collègues socialistes et radicaux de la municipalité « cartel des gauches » en exercice depuis 1919. Profitant de ce désarroi, François Bourgot rallie autour de lui des hommes appartenant aux milieux les plus divers, intellectuels et manuels pour former une liste qui fut élue tout entière. Choisi comme maire par ses collègues, François Bourgot prit en main les affaires de la cité et les conduisit avec une clarté de vues, une décision et une autorité remarquables. Cette même liste sera réélue à deux reprises et restera en fonction jusqu'à la guerre de 1939. N'appartenant plus au parti socialiste unifié, François Bourgot s'inscrit à la Chambre au groupe républicain socialiste,. et entre à la Commission des travaux publics et des moyens de communication, à celle du commerce et de l'industrie, à celle des pensions civiles et militaires et à celle des comptes définitifs et des économies.

Il fait preuve d'une grande activité, en intervenant dans plusieurs débats, concernant notamment : le personnel des haras, les chemins ruraux, les blessés du poumon, les constructions scolaires, l'administration préfectorale, les chemins vicinaux, les médecins de la marine (1928) ; les décrets relatifs à la réforme judiciaire (1929) ; l'assistance aux vieillards, l'organisation des tribunaux de première instance (1930) ; les camps de vacances (1931) ; l'admission des présidents des syndicats de mal-lotis dans les Commissions d'hygiène (1932). Il présente en outre deux propositions de loi tendant, l'une à créer à Morlaix une section du tribunal départemental du Finistère (1928), l'autre à interdire l'élevage, l'importation ou le transport en transit des rats musqués vivants (1930), et des rapports concernant les agents des administrations victimes de la guerre (1929) ; l'extension aux fonctionnaires non mobilisés, mais ayant navigué pen.dant la guerre à bord de navires câbliers, les dispositions de la loi accordant des majorations d'ancienneté aux fonctionnaires mobilisés (1930) ; l'autorisation à la chambre de commerce de Rennes de percevoir une taxe de péage (1931).

Ses adversaires politiques, s'étant ressaisis, il essuya un échec aux élections générales des 1er et 8 mai 1932, le docteur Maze ayant obtenu 8.704 voix contre 6.069 à lui-même.

Il renouvela sa tentative à celles des 26 avril et 3 mai 1936, au deuxième tour de scrutin, mais sans plus de succès. Il devait mourir le 16 novembre de la même année, à Morlaix, âgé seulement de 57 ans.