André Poutissou

1922 - 2014

Informations générales
  • Né le 7 mars 1922 à Bujaleuf (Haute-Vienne - France)
  • Décédé le 21 mai 2014 à ViLLEFRANCHE-SUR-SAÔNE (Rhône - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
Ve législature
Mandat
Du 21 novembre 1976 au 2 avril 1978
Département
Rhône
Groupe
Parti socialiste et radicaux de gauche

Biographies

Biographie de la Ve République

POUTISSOU (André, Victor)
Né le 7 mars 1922 à Bujaleuf (Haute-Vienne)
Décédé le 21 mai 2014 à Villefranche-sur-Saône (Rhône)
Député du Rhône de 1976 à 1978


André Poutissou est né le 7 mars à Bujaleuf, en Haute-Vienne, mais c'est dans la région lyonnaise qu'il effectue ses études, puis sa carrière d'enseignant et qu'il s'implante en politique. Diplômé de l’École normale d'instituteurs de Lyon, instituteur puis professeur de collège d'enseignement secondaire, il est nommé sous-directeur du CES Jean Moulin de Villefranche-sur-Saône en 1963.

En 1967, il adhère au Parti socialiste SFIO, dont il devient rapidement secrétaire de section. En mars 1976, André Poutissou est élu conseiller général du canton de Villefranche-sur-Saône, en battant le conseiller général sortant, Charles Germain, en poste depuis 1951, maire de la ville et ancien député (1962-1967). En novembre de la même année, André Poutissou est investi par le Parti Socialiste dans la 10e circonscription du Rhône (cantons d’Anse, Belleville-sur-Saône, Monsols et Villefranche-sur-Saône), où une élection législative partielle est organisée suite à la démission de Serge Mathieu, Républicain indépendant. Ce dernier, qui siégeait dans l'hémicycle depuis 1974, est néanmoins, comme en mars 1973, le suppléant du candidat de la majorité, Gérard Ducray, lui-même Républicain indépendant, qui avait renoncé à son mandat parlementaire pour entrer au gouvernement comme secrétaire d’État au Tourisme (1974-1976). Le 14 novembre 1976, le candidat socialiste obtient 11 125 des 32 164 suffrages exprimés (34,6 %) contre 14 429 (44,9 %) à son principal adversaire. Le dimanche suivant, contre toute attente, André Poutissou est élu député dans cette circonscription en principe acquise à la majorité, avec 20 449 voix (53,3 %), bénéficiant à la fois du report des voix de gauche et d'une participation en hausse (38 333 exprimés), alors que Gérard Ducray totalisait 17 884 suffrages (46,7 %).

À l'Assemblée nationale, il s'inscrit au groupe du groupe du Parti socialiste et des radicaux de gauche, puis est nommé membre de la commission des affaires familiales, culturelles et sociales. Il vote contre la déclaration de politique générale du deuxième gouvernement de Raymond Barre, le 28 avril 1977, mais vote pour le projet de loi relatif à l’élection des représentants à l’Assemblée des communautés européennes au suffrage universel, le 21 juin suivant. Il intervient en séance publique à six reprises pour défendre les intérêts de ses administrés, notamment lors des vagues de licenciements dans les sociétés Cincinnati-Milacron (Arnas) et Gillet-Thaon (Genay, Villefranche-sur-Saône) ou encore pour dénoncer l'insuffisance des subventions de l’État, à l'origine selon lui de la fermeture du centre sportif Saint-Exupéry de Villefranche-sur-Saône par la municipalité, qu'il dirige désormais.

En 1977, le député socialiste a en effet été élu maire de Villefranche-sur-Saône, succédant ainsi à Charles Germain, qui fut à la tête de la ville pendant trois mandats. Inconnu sur la scène politique caladoise au milieu des années 1970, André Poutissou est devenu en quelques mois le député-maire et le conseiller général de la sous-préfecture du Rhône, siégeant aussi de droit au conseil régional de Rhône-Alpes entre novembre 1976 et mars 1978. Son mandat parlementaire ne constitua cependant qu'une parenthèse dans sa carrière politique. Aux élections législatives de 1978, le député sortant est en effet battu par Francisque Perrut (UDF). En tête du premier tour avec 14 106 voix (30,4 %) mais talonné par le candidat centriste (13 252 voix), André Poutissou est nettement devancé au second tour : il rassemble 22 426 suffrages (45,3 %), soit 4 644 de moins que Francisque Perrut. Il conserve son mandat de conseiller général jusqu'en 1982 puis est réélu maire de Villefranche-sur-Saône l'année suivante.

Aux élections législatives de 1986, André Poutissou figurait en huitième position sur la « liste pour une majorité de progrès avec le Président de la République » conduite par l'ancien ministre de la Défense, Charles Hernu, maire de Villeurbane. Sur les 14 sièges de députés du Rhône, le PS (29,3 %) en obtient cinq (Charles Hernu, Jean Poperen, Marie-Josèphe Sublet, Gérard Collomb et Jean-Jack Queyranne), l'UDF trois (22,7 %), dont un pour l'ancien Premier ministre Raymond Barre, la liste RPR conduite par Michel Noir trois également (21,8 %), le FN emmené par Bruno Gollnish deux (13,2 %), et le PCF (7,1 %) un seul (Charles Fiterman).

En 1988, après la réélection de François Mitterrand et la dissolution de l'Assemblée nationale, le maire de Villefranche-sur-Saône échoue dans sa tentative de retrouver le Palais Bourbon aux élections législatives de juin. L'ancien député se présente à nouveau dans la 10e circonscription du Rhône, où Francisque Perrut est largement réélu au second tour avec 25 657 voix (59,9 %) contre 17 162 (40,1 %) au candidat du PS. André Poutissou se retire de la vie politique l'année suivante, suite aux élections municipales de 1989 qui voient la victoire de la liste de Jean-Jacques Pignard (UDF) à Villefranche-sur-Saône.

André Poutissou décède le 21 mai 2014, à l'âge de 92 ans, dans la ville dont il fut le premier magistrat pendant douze années.

Son successeur à la mairie de Villefranche-sur-Saône, l’UDF Jean-Jacques Pignard, évoque « un homme droit, humain, honnête, qui avait un grand sens des autres, fidèle à ses convictions laïques et républicaines, professeur de la vieille école, il était naturellement révolté par l’injustice. »

En juin 2015, Bernard Perrut, député-maire et fils de Francisque Perrut, a inauguré à Villefranche-sur-Saône une place André Poutissou.