Georges Bourriquet

1923 - 1961

Informations générales
  • Né le 16 septembre 1923 à Paris (Seine - France)
  • Décédé le 2 juin 1961 à La champenoise (Indre - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
Ire législature
Mandat
Du 30 novembre 1958 au 2 juin 1961
Département
Seine
Groupe
Union pour la nouvelle République

Biographies

Biographie de la Ve République

BOURRIQUET Georges
Né le 16 septembre 1923 à Paris (Xe)
Décédé le 2 juin 1961 à La Champenoise (Indre)

Député de la Seine de 1958 à 1961

Héros de la Résistance, gaulliste militant, Georges Bourriquet aurait sans doute pu connaître une belle carrière parlementaire si un accident de la route ne l’avait prématurément interrompue.

Issu d’une famille modeste, il interrompt assez tôt ses études avec l'arrivée de la guerre et l'Occupation allemande. Patriote fervent, il manifeste sur les Champs-Élysées le 14 juillet 1942. La France libre, qui prend le nom de France combattante, et la Résistance intérieure appellent à manifester en zone occupée comme en zone sud par de multiples signes, par exemple, en portant des vêtements bleus, blancs et rouges et des insignes tricolores. « Il nous faut et il nous reste : fierté, espoir, fureur. On le verra bien demain », déclare de Gaulle le 13 juillet. Cette action vaut à Georges Bourriquet d’être arrêté par la Gestapo et déporté à l’âge de 18 ans. L'explosion d'une bombe soufflante lors d'un bombardement provoque l'éclatement de son poumon droit mais il se rétablit et revient en France, où il reprend ses études. Il s'engage au Rassemblement du peuple français (RPF) dès sa fondation et se présente en 1951 dans la 3e circonscription de la Seine (IIIe, IVe, Xe, XIe, XIIe, XVIIIe et XXe arrondissements de Paris), sur une liste conduite par Christian Fouchet. Cette liste arrive en deuxième position avec 112 544 voix, soit 27 % des suffrages, et obtient trois élus, mais Georges Bourriquet n'est pas en position éligible.

Chargé de mission RPF pour l’action professionnelle et sociale dans le troisième secteur de la Seine et membre du Conseil National du RPF en 1952 et 1953, Georges Bourriquet travaille par ailleurs comme acheteur principal dans une importante société métallurgique française. Au cours de l'été 1958, afin de soutenir l'action du général de Gaulle auprès du monde ouvrier dont il est issu et dont il se sent proche, il fonde avec Jean Bernasconi, précédemment secrétaire de la délégation nationale du RPF à l’action professionnelle et sociale et secrétaire administratif du Rassemblement ouvrier, le Comité national ouvrier et professionnel pour le soutien et l’action du général de Gaulle et en devient le secrétaire général adjoint.

Il se présente en novembre 1958 dans la 29e circonscription de la Seine (XIXe arrondissement de Paris), faisant campagne au premier tour contre « les hommes de l’ancien système et des anciens partis qui ont conduit la France à sa perte », et appelant les électeurs à voter pour « les hommes nouveaux comme lui », « ceux qui ont toujours soutenu de Gaulle. »

Arrivé en deuxième position à l’issue du premier tour, avec 6 799 voix, derrière Jacques Grésa (1898-1964), ancien député communiste de la Seine (1936-1940) et de la Haute-Garonne (1946-1951), 9 932 voix, il appelle les électeurs à « barrer la route aux séparatistes » et à voter « national. » Grâce aux désistements de l’avocat Marcel Ribéra, de l’Action nationale pour la nouvelle République, et de l’ex-poujadiste André Gayrard (1923), député sortant de la 2e circonscription de la Seine, il l’emporte au second tour le 30 novembre 1958, obtenant 18 306 voix, devant le communiste Jacques Grésa, 11 668 et le MRP André Fosset (1918-2001), conseiller de Paris, 5 449.

À partir de janvier 1959, inscrit au groupe de l’UNR, il siège à la commission de la production et des échanges. Il présente un rapport le 12 décembre 1960 et intervient en séance publique le lendemain, dans le cadre de l’examen d’une proposition de loi, adoptée par le Sénat, relative à la fabrication, à l’installation et à la vente d’appareils d’utilisation de l’électricité, introduisant une nouvelle tension pour ces appareils afin de faire face à l’augmentation de la consommation électrique. Il demande au gouvernement de limiter la hausse de prix qui résultera de la mise sous bi-voltage des appareils électriques. Par ailleurs, il intervient dans des discussions agricoles, par exemple sur la proposition de loi visant à modifier le Code rural pour la vaccination contre la fièvre aphteuse (23 juin 1959) ou sur le projet de loi d’orientation agricole afin de créer un label des viandes « extra » (18 mai 1960). Au début de la séance du 8 décembre 1960, il prend la parole pour exprimer son indignation face aux mises en cause proférées dans la séance de la veille contre le général de Gaulle à propos de sa politique algérienne. S’excusant d’avoir pris part au « tumulte » qui a suivi ces attaques, il n’en réaffirme pas moins son intention de ne plus tolérer ce genre de propos à l’encontre du chef de l’État.

Mais la carrière de Georges Bourriquet s’interrompt tragiquement le 2 juin 1961 par un terrible accident de la route sur la route nationale 20, près de Châteauroux, qui provoque sa mort, celle de sa femme, qui conduisait, ainsi que celle de leur fille et de deux autres parentes. Jacques Chaban-Delmas, président de l’Assemblée nationale, prononce son éloge funèbre le 13 juin 1961, soulignant son activité en faveur des « gens modestes », dans « l’action ouvrière et professionnelle ». Le Premier ministre Michel Debré rend lui aussi hommage à cet « homme loyal, simple et bon », qui « s’était élevé par son travail. »

Son suppléant Paul Bellec (1914-2001) reprend son siège à l'Assemblée mais ne se représente pas en 1962, laissant la candidature Union pour la nouvelle République et le siège à André Rives-Henrÿs.