Pierre Bourson

1927 - 2016

Informations générales
  • Né le 19 février 1927 à Casablanca (Maroc)
  • Décédé le 7 mars 2016 à Saint-Germain-en-Laye (Yvelines - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
Ve législature
Mandat
Du 2 avril 1973 au 2 avril 1978
Département
Yvelines
Groupe
Républicains indépendants
Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
VIe législature
Mandat
Du 19 mars 1978 au 22 mai 1981
Département
Yvelines
Groupe
Union pour la démocratie française

Biographies

Biographie de la Ve République

BOURSON (Pierre)
Né le 19 février 1927 à Casablanca (Maroc)
Décédé le 7 mars 2016 à Saint-Germain-en-Laye (Yvelines)
Député des Yvelines de 1973 à 1981

Pierre Alexandre Bourson est né le 19 février 1927 à Casablanca et mort le 7 mars 2016, à Saint-Germain-en-Laye. Il est le petit-fils d’Alexandre Zevaès, de son vrai nom Alexandre Bourson (1873-1953), homme politique socialiste, collaborateur de Jules Guesde, député de l’Isère (1898-1902 et 1904-1914), auteur de nombreux ouvrages d’histoire, entre autres une biographie de Jean Jaurès, et avocat. Il est notamment nommé défenseur de Raoul Vilain. Le père de Pierre Bourson est magistrat.

Pierre Bourson fait ses études secondaires au lycée Henri IV. Il est admissible au concours général en philosophie et en sciences naturelles en 1945. L’année suivante, il obtient sa certification en physique-chimie et en biologie. Il entre à la faculté de médecine de Paris et en obtient son doctorat en 1957 avec une spécialisation en oto-rhino-laryngologie et en chirurgie maxillo-faciale. Après son service militaire dans le Moyen-Atlas, au Maroc, de 1952 à 1953, il est nommé capitaine de réserve. Pierre Bourson installe ensuite son cabinet à Sartrouville, où il exerce de 1957 à 1989.

Domicilié dans une commune voisine, à Carrières-sur-Seine, Pierre Bourson se présente aux élections municipales de 1965 sur la liste de François Aubry (Républicains indépendants - RI). Il est élu premier adjoint. A la démission de François Aubry en 1970, il devient maire. Tête de liste RI, il est élu aux élections de mars 1971 avant d’être battu en 1977 par Marcel Saussard, candidat du Parti socialiste (PS) puis de retrouver la mairie en 1983, à laquelle il est constamment réélu jusqu’en 2001. Pierre Bourson est médecin-capitaine du corps des sapeurs-pompiers de Carrières-sur-Seine de 1971 à 2001 et président d’honneur des donneurs de sang de la commune. Au cours de ses mandats municipaux, il est président du syndicat intercommunal du traitement des résidus urbains. Par ailleurs, il est élu le 15 mars 1970 conseiller général des Yvelines pour le canton de Houilles, où il exerce dans un dispensaire. Il entre dans le comité départemental de l’environnement, mais ne sera pas réélu aux élections cantonales de 1976.

Pierre Bourson est candidat aux élections législatives du 4 et 11 mars 1973 dans la première circonscription des Yvelines (Maisons-Laffitte, Sartrouville), département à grande majorité gaulliste mais où les observateurs prévoient un basculement à gauche. Ils sont deux, investis par la coalition Union des républicains de progrès (URP) de la majorité sortante, à prétendre à la succession de Michel Jamot (Union des démocrates pour la République-UDR) élu en 1967 et qui n’est pas candidat. L’adversaire gaulliste de Pierre Bourson est une personnalité de poids. Il s’agit de Gilbert Grandval (UDR), ancien commandant des Forces françaises de l’intérieur (FFI) dans l’Est, compagnon de la Libération, ancien Résident général au Maroc, ministre du Travail dans le deuxième gouvernement Pompidou et président, en 1973, de l’Union travailliste (gaulliste de gauche). Toutefois, leurs professions de foi respectives montrent assez leurs différences. Gilbert Grandval n’a pas renoncé à la « Participation ». Evoquant sa fidélité à l’égard de la personne du général de Gaulle comme de son œuvre, il se présente comme le candidat du « progrès ». Or ce n’est pas autre chose que Pierre Bourson, sous les couleurs URP-RI, réclame pour lui-même, mais il le fait avec un accent différent, puisqu’il dit militer pour une « société de progrès continu et de liberté, dans le cadre de civilisation de la communauté européenne ». Il se fait clairement l’écho de ce que l’on peut déjà appeler le « giscardisme », libéral, européen et indifférent à la participation. Surtout, Pierre Bourson parle du nécessaire rajeunissement de la République. L’allusion est claire. Les deux candidats URP s’entendent cependant sur un point, le danger communiste, que leur rivalité va pourtant rendre réel, comme il l’a été pour Michel Jamot en 1967 quand Auguste Chrétienne (Parti communiste français -PCF) n’a perdu, face à lui, que de 20 voix seulement. Un deuxième candidat « gaulliste » se présente, Antoine Martinie, sans investiture et sans expérience politique, mais qui ne s’en réclame pas moins de la majorité sortante et du président de la République. Il se fait le défenseur des petites et moyennes entreprises, décrit à la troisième personne sa carrière de modeste patron, sans évoquer ni critiquer ses adversaires. Comme Gilbert Grandval, il milite pour la participation. Au premier tour de scrutin, le 4 mars 1973, Auguste Chrétienne (PCF), ancien sénateur et maire de Sartrouville, arrive en tête avec 30,79% des suffrages exprimés, soit 14 946 voix, tirant avantage de la dispersion des voix de la majorité sortante. Pierre Bourson est le mieux placé avec 20,96 % des suffrages exprimés (10 177 voix) contre 17,42 % pour Gilbert Grandval (8 459 voix). Quant à Antoine Martinie, il obtient un score dérisoire (0,83 % des suffrages exprimés, soit 401 voix). En vue du second tour, Pierre Bourson bénéficie du report des voix de Gilbert Grandval mais aussi de celles du candidat Stéphane Faussemagne, du Mouvement réformateur, situé au centre et arrivé quatrième avec 12,42 % des suffrages exprimés (6 031 voix). Auguste Chrétienne bénéficie, quant à lui, des voix de Philippe Machefer (PS, 10,57 % des suffrages exprimés, soit 5 130 voix), ainsi que celles de Jean Le Gars (PSU, 5,01 %, soit 2 432 voix). Pierre Bourson appelle les électeurs, dans sa profession de foi du second tour, à barrer la voie au « Communiste ». Il est finalement élu avec 52,9 % des suffrages exprimés contre 47,1 % pour Auguste Chrétienne (PCF), soit 25 332 voix contre 22 736. Contrairement aux prévisions, la majorité renforce son implantation dans les Yvelines en reconquérant notamment la 4e circonscription aux dépens de Michel Rocard, secrétaire national du PSU. Seule Jacqueline Thome-Patenôtre (8e circonscription), radicale et maire de Rambouillet, représente l’opposition de gauche même si elle est hostile au Programme commun. Au lendemain de son succès, le député Pierre Bourson devient président de la fédération RI des Yvelines. En février 1975, il intègre le bureau politique de la fédération nationale des RI et y siège jusqu’en mai 1977.

A l’Assemblée nationale, Pierre Bourson, inscrit au groupe des Républicains indépendants, est d’abord membre de la commission de la production et des échanges puis, à partir d’avril 1974, membre de la commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l'administration générale de la République. Il est rapporteur de deux projets de loi. Son premier rapport, déposé le 2 avril 1975, porte sur un projet de loi étendant aux détenus libérés le bénéfice de l'allocation d'aide publique aux travailleurs privés d'emplois. Son second rapport, le 16 décembre 1975, a trait au projet de loi portant sur la création et l’organisation de la région Ile-de-France. Pierre Bourson est aussi nommé, le 28 juin 1974, membre de la commission d'enquête sur la situation de l'énergie en France.

Durant la législature, Pierre Bourson dépose deux propositions de loi. La première, avec un grand sens de l’anticipation, le 6 juin 1974, tend à l'institution d'un contrôle technique des véhicules de tourisme. La deuxième, le 29 juin 1977, entend modifier le code électoral en vue d'accroître la participation des « citoyennes et citoyens » à la vie publique et de favoriser l'accès aux responsabilités électives.

Pierre Bourson intervient en séance publique sur de nombreux sujets, liés à l’actualité. Dans le projet de loi de finances pour 1974, au sujet de l’ORTF, il réclame ainsi, le 26 octobre 1973, la libéralisation de l’office pour qu’une bonne gestion lui soit enfin assurée. Encore au sujet de ses ressources, il appelle à la définition d'un véritable code de déontologie de la publicité. Pour ce qui touche par ailleurs au développement industriel et scientifique, à l’occasion de la crise du pétrole, le 8 novembre 1973, il plaide pour un rapport étroit entre parlementaires et savants. Il suggère la création de postes d'attachés scientifiques auprès des parlementaires, l’organisation de tables rondes annuelles ou biannuelles, la création d'un groupe de parlementaires et de scientifiques ou bien encore la nomination d'un ministère de la Science. Sur le premier projet de loi relatif à l'interruption volontaire de la grossesse (IVG), Pierre Bourson estime que l'avortement est toujours la preuve d’un échec. Il fait sensation, au sein de l’Assemblée, en montrant, le 14 décembre 1973, quelques flacons de laboratoire contenant des fœtus de trois, cinq et neuf semaines. Il relate en outre, dans une allusion créant la polémique, que la « Chambre bleu horizon », issue de la Première Guerre mondiale, a été « impressionnée » par le million et demi de morts pour la France. C’est pourquoi il demande que les parents gardent le sens de leurs responsabilités. Pour autant, il propose un avortement simplifié selon la « technique de l'aspiration » avant la huitième semaine. Toutefois, Pierre Bourson presse le gouvernement à légiférer en la matière : il s’agit de substituer, dit-il, la notion de « l'enfant-joie » à celle de « l’enfant-catastrophe ».

Pierre Bourson soutient la candidature de Valéry Giscard d’Estaing et appelle à voter pour lui lors de l’élection présidentielle des 5 et 19 mai 1974.

Dans le projet de loi de finances pour 1975, en ce qui concerne la culture, Pierre Bourson se fait l’écho, le 30 octobre 1974, des craintes des artistes de l'Opéra quant au maintien de leur caisse autonome. Il se réjouit par ailleurs de la démocratisation rapide de la culture, ainsi que de l'élévation du niveau culturel de la nation et du pluralisme des idées. Au sujet de l’ORTF, il propose, le 15 novembre 1974, qu'une commission soit chargée d'apprécier la qualité des programmes. La troisième chaîne doit, selon lui, être celle d'une information réelle qui aille plus loin que l'organisation de « joutes oratoires plus ou moins spectaculaires ».

Dans la discussion générale du 28 novembre 1974, très tendue, autour du projet de loi relatif à l'IVG, Pierre Bourson estime que le débat métaphysique n'a pas lieu d'être si l'embryon est, non pas un commencement, mais une « suite ». Pierre Bourson est outré par les attaques de certains députés UDR dont Alexandre Bolo, à qui il rétorque : « Comment osez-vous parler d’euthanasie à madame Veil ? ». Toutefois, après avoir fait remarquer que la baisse de la natalité est largement due à la dégradation du climat moral exploité par « les héritiers excessifs » de Freud, il souhaite limiter aux huit premières semaines le délai prévu par le texte. L’amendement qu’il dépose à ce sujet est repoussé. De même, son amendement réservant l'avortement aux médecins compétents est rejeté, comme l’est son sous-amendement fixant à deux semaines le délai entre les deux visites au médecin.

Lors de la discussion du projet de loi relatif à l'éducation, le 17 juin 1975, Pierre Bourson milite pour l'école obligatoire dès cinq ans et pour un « baccalauréat optionnel ». Dans le projet de loi, dont il est rapporteur, étendant aux détenus libérés le bénéfice de l'allocation d'aide publique aux travailleurs privés d'emploi, il précise, le 26 novembre 1975, que l'intérêt du projet ne doit pas faire oublier les jeunes non délinquants à la recherche d'un emploi. Au sujet du projet de loi portant création et organisation de la région Ile-de-France, en tant que rapporteur, il rappelle, le 18 décembre 1975, que son but est de doter la région parisienne d'institutions analogues à celles qui existent dans les autres régions, avec la création pour la région Ile-de-France d'un établissement public et non d'une collectivité locale.

Au sujet du projet de loi de finances pour 1978, en deuxième partie, dans le domaine de l’environnement, Pierre Bourson juge, le 20 octobre 1977, que la France est à la pointe du progrès en la matière. Il cite le président Giscard d’Estaing comme le « premier écologiste en France ». Dans le projet de loi, adopté par le Sénat, sur la protection et l'information des consommateurs, Pierre Bourson souligne, le 8 décembre 1977, comme rapporteur pour avis de la commission des lois, lors de la discussion générale, le problème de la « société de consommation » et dénonce le mythe du « consommateur esclave ». Il défend ainsi la possibilité pour les associations de consommateurs de se porter partie civile. Dans la discussion des articles, il dépose plusieurs amendements, notamment sur les conditions de suspension de la fabrication, de la commercialisation ou de la distribution des produits ou objets présentant un danger grave, qui ne sont pas adoptés. D’autres, comme sur le choix du mode de destruction des poids et instruments de mesure faux ou inexacts, sont en revanche adoptés.

Sur le plan partisan, en mai 1977, Pierre Bourson entre au Parti républicain (PR), formation fondée sur les bases de la fédération nationale des Républicains indépendants, pour soutenir le bilan et l’action du président de la République en vue des prochaines élections législatives, alors annoncées comme défavorables à la majorité sortante au profit de l’Union de gauche autour du Programme commun.

Pierre Bourson aborde les élections législatives des 12 et 19 mars 1978 très affaibli, notamment après la perte de son siège au conseil général en 1976 et sa défaite aux élections municipales de 1977, à l’occasion desquelles il perd la mairie de Carrières-sur-Seine. Il se présente sous l’étiquette Union pour la démocratie française (UDF), la fédération des partis qui soutiennent le président de la République, à laquelle il adhère dès sa création le 1er février 1978. Dans sa circulaire en vue du premier tour, Pierre Bourson critique très fortement le Programme commun, qui menace selon lui la France d’un « changement de civilisation » et d’une « instabilité politique ». Il attise la peur de ses électeurs en citant l’ambition de Jean Kanapa, membre du bureau politique du PCF et soutien de l’eurocommunisme, de se faire nommer au ministère des Affaires étrangères dans le cas d’un gouvernement de gauche. Enfin, il défend son bilan en mettant davantage en avant ses intercessions auprès de l’administration pour certains de ses électeurs que son bilan législatif. Son adversaire principal est toujours le candidat communiste. Il s’agit cette fois de François Hilsum, résistant, vice-président du conseil général, secrétaire national des Jeunesses communistes en 1967. Le Rassemblement pour la République (RPR), allié de l’UDF dans la coalition formée par la majorité sortante, présente en outre son candidat, Jacques Bachelier, peu connu, dont la profession de foi est très laconique. Les résultats du premier tour sont assez satisfaisants pour Pierre Bourson. Il arrive en tête avec 27,68 % des suffrages exprimés (15 176 voix) dans une élection où le nombre de candidatures et leur orientation politique n’ont presque pas varié depuis 1973. François Hilsum arrive derrière avec 23,93 % des suffrages exprimés (13 122 voix). Suivent Jean Le Gars sous l’étiquette Parti socialiste-Parti radical de gauche (PS-PRG) avec 19,22% des suffrages exprimés (10 540 voix), Jacques Bachelier (RPR) avec 16,4 % (8 992 voix) et Solange Berneron, la candidate écologiste (4,6%, soit 2 523 voix). En vue du deuxième tour de scrutin, François Hilsum (PCF) bénéficie du soutien explicite de Jean Le Gars (PS-PRG), de Solange Berneron, ainsi que du Front autogestionnaire de Marie-Pascale Lauret qui a obtenu 1,53 % des suffrages exprimés au premier tour (841 voix), ou encore de Robert Clop (Gaullistes de progrès) arrivé dernier avec 0,63 % (347 voix). Le seul report de voix de Jacques Bachelier (RPR) sur sa candidature ne suffit pas à Pierre Bourson pour permettre sa réélection. Aussi sa seconde circulaire rappelle-t-elle le danger communiste et s’en tient-elle au slogan : « Voter Pierre Bourson. C’est plus sérieux et c’est moins risqué ! ». Pierre Bourson est finalement réélu avec 54,92 % des suffrages exprimés (30 273 voix) contre 45,08 % pour François Hilsum (24 845 voix). Le RPR conserve 5 des 8 circonscriptions des Yvelines. Michel Rocard (PS) reprend la main dans la 3e circonscription. Enfin, Nicolas About (UDF) l’emporte face à Jacqueline Thome-Patenôtre (Parti radical de gauche-PRG) dans la 8e circonscription. En juin 1978, Pierre Bourson est nommé président de la fédération des Yvelines du Parti républicain et président de la fédération des Yvelines de l’UDF. En avril 1978, il entre à l’Assemblée parlementaire de l’Atlantique nord en tant que membre titulaire de la délégation française.

Au Palais-Bourbon, Pierre Bourson retrouve la commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l'administration générale de la République. Il en devient l’un des vice-présidents le 4 avril 1980 jusqu’au terme de la législature. Il devient également vice-président du groupe UDF de l’Assemblée. Il est enfin nommé vice-président parlementaire de la LICRA et membre du conseil supérieur de l'adoption le 1er juin 1978. Il est, en juin 1978, rapporteur de la commission des lois sur une proposition de loi, modifiée par le Sénat, tendant à prévenir la conduite d'un véhicule sous l'empire d'un état alcoolique. Lors de la discussion générale du 20 juin 1978, Pierre Bourson défend deux dispositions nouvelles : la possibilité d'un dépistage systématique des personnes s'apprêtant à conduire à la sortie des établissements vendant de l'alcool ; la modification des incidences de la décision administrative de suspension du permis de conduire. Plusieurs de ses amendements sont par ailleurs adoptés, notamment sur le maintien de la faculté pour le juge de prononcer l'annulation du permis de conduire en cas de conduite en état d'imprégnation alcoolique, et sur le principe de l'annulation de plein droit du permis de conduire ou encore le principe selon lequel l'intéressé ne pourra solliciter un nouveau permis avant l'expiration d'un délai fixé par la juridiction.

Par ailleurs, Pierre Bourson prend la parole en séance publique sur des sujets divers. Il intervient, le 3 octobre 1978, dans la discussion générale du projet de loi modifiant certaines dispositions du code de procédure pénale en matière d'exécution des peines privatives de liberté. Il se plaint de l’étroitesse du champ d'application du régime de sûreté, mais approuve le pouvoir de proposition donné aux chefs d'établissements pénitentiaires en matière de permission de sortir. Il annonce le vote favorable du groupe UDF. Ultérieurement, sur une déclaration du gouvernement le 26 juin 1979 au sujet de l'échelle des peines criminelles, Pierre Bourson dit combien il est difficile de prévoir les conséquences de l'abolition de la peine de mort. Quant à la réclusion à vie, il l’estime inhumaine et dangereuse. C’est pourquoi, selon lui, il est nécessaire de maintenir la peine de mort dans les cas extrêmes où la culpabilité est indubitable, comme il est nécessaire que le président de la République conserve le droit de grâce.

Sur le projet de loi relatif aux études médicales, dans la discussion des articles le 28 juin 1979, il s’oppose à un amendement de Louis Donnadieu (RPR), qui institue une nouvelle sélection rendant les études médicales inaccessibles aux bacheliers de toutes les séries. Dans le projet de loi de finances pour 1980, pour ce qui concerne le domaine de la santé et de la sécurité sociale, il relève, le 15 novembre 1979, le caractère contradictoire et peu fiable des statistiques relatives aux comptes de la sécurité sociale, les problèmes financiers de l'assurance-vieillesse, l’augmentation des dépenses d'hospitalisation, le coût élevé de certains établissements en faveur des handicapés ainsi que le coût de l'hospitalisation à domicile, des crèches et des SAMU. Pierre Bourson propose également l'institution d'un livret médical personnel pour les adultes. L'assurance maladie doit, selon lui, absolument faire des économies si l'on veut rendre le système pérenne. La croissance incontrôlée des dépenses de santé risque de conduire, d’après lui, à un changement de société. Autour du projet de loi sur l'interruption volontaire de grossesse, en première lecture, le 29 novembre 1979, Pierre Bourson estime qu'il faut s'en tenir à la notion de situation de détresse. Il dépose un amendement stipulant que la réalisation des interruptions volontaires de grossesse doit être effectuée par des médecins agréés et inscrits sur une liste en raison de leur compétence. L’amendement est rejeté par scrutin public.

Lors de la discussion qui suit la déclaration du gouvernement sur la politique étrangère, le 8 juin 1978, Pierre Bourson souligne l’importance et l’enjeu stratégique de la politique étrangère de la France dans le nord de l'Europe pour répondre à l’effort militaire de l'URSS dans cette région. Pierre Bourson, dans une question au gouvernement, le 10 juin 1978, rend hommage aux Casques bleus français en mission pour l’ONU au Sud-Liban, après le déclenchement de la guerre en mars provoqué par l’incursion militaire d’Israël. Comme médecin, Pierre Bourson participe à des missions humanitaires dans le pays, à la zone frontalière avec Israël. Pierre Bourson fait en outre partie d’une délégation parlementaire, avec Brigitte Gros, sénatrice sans étiquette des Yvelines, et le député Nicolas About (UDF), en visite à Téhéran en décembre 1979 en vue d’un processus de désescalade après la prise d’otages, le 4 novembre 1979, de ressortissants américains à l’ambassade des Etats-Unis. La délégation rencontre notamment l’ayatollah Khomeini qui lui exprime sa reconnaissance à l’égard de la France pour y avoir été accueilli en exil. Elle obtient de lui la confirmation que, sous peu, trois otages seront libérés.

Après la victoire de François Mitterrand à l’élection présidentielle, le 10 mai 1981, et la dissolution de l’Assemblée nationale douze jours plus tard, Pierre Bourson est à nouveau candidat aux élections législatives anticipées des 14 et 21 juin 1981. Il se trouve de nouveau opposé à François Hilsum (PCF) et Jean Le Gars (PS), dont le suppléant est Marcel Saussard, son adversaire et successeur à la mairie de Carrières-sur-Seine quatre ans plus tôt. La droite ne présente qu’un seul candidat. Le suppléant de Pierre Bourson (UDF) est Alain Mahiet (RPR). Dans sa circulaire en vue du premier tour, Pierre Bourson se veut conciliant à l’égard du nouveau président de la République tout en prévenant ses électeurs du risque que le communisme fait courir à la France. Il sait que ses chances sont minces face à des candidats de gauche très confiants, chacun n’hésitant pas à se dire favori de l’élection. Mais la déception est lourde pour le candidat communiste qui n’arrive que troisième avec 18 % des suffrages exprimés. En revanche, Pierre Bourson, arrivé en tête, fait un excellent score, avec 43,91 % des suffrages exprimés (21 143 voix), suivi par Jean Le Gars (PS) avec 32,13 % (15 471 voix). En vue du second tour, ce dernier bénéficie du ralliement de François Hilsum (PCF), de Denis Vidal pour la Gauche démocratique et libérale (0,49% des suffrages exprimés, soit 237 voix), de Pierre Lecomte pour les Comités communistes pour l’autogestion (0,44 %, soit 213 voix) et de Solange Berneron pour le Rassemblement écologique (1,77%, soit 852 voix). Pascale Molet pour Ecologie et socialisme démocratique (1,82 %, soit 877 voix) et Jacques-Michel Frénot pour le Front national (1,43 %, soit 688 voix) se rangent, quant à eux, du côté de Pierre Bourson. Malgré les sondages de Paris-Match, du Figaro et de France-Soir qui lui sont favorables et qu’il cite dans sa circulaire, Pierre Bourson n’est pas maître de son destin. Le bon report des voix communistes sur Jean Le Gars fait la différence. Ce dernier est élu député avec 51,48 % des suffrages exprimés contre 48,52 % pour Pierre Bourson, soit 26 174 voix contre 24 667. Pour la première fois, l’abstention atteint le quart du nombre d’inscrits (dix points de plus qu’en 1978 pour le second tour), ce qui est, selon Pierre Bourson, une raison majeure de sa défaite.

Pour autant, la carrière politique de Pierre Bourson ne s’achève pas là. Il entre cette même année 1981 au conseil national du Parti républicain. Il reprend le fauteuil de maire de Carrières-sur-Seine lors des élections municipales des 6 et 13 mars 1983 face à la liste PS de Marcel Saussard et entre, peu de temps après, au conseil régional d’Ile-de-France qu’il quitte après les élections de 1986. Enfin, Pierre Bourson est sans succès candidat aux élections sénatoriales du 24 septembre 1995. Dans les années 1990, Pierre Bourson se lance dans la rédaction de livres d’histoire pour le grand public. En plus de nombreux articles dans Historama, Historia ou les Dossiers secrets de l’histoire, il écrit Robespierre ou le délire décapité aux éditions Buchet-Chastel, qui reçoit le prix Littré en 1995. Il est gratifié des palmes académiques en 1997 avant de poursuivre ses publications avec, en 2000, L’Affaire panama et Le procès de Louis XVI aux éditions De Vecchi, republiés en livres de poche en 2006. Enfin, Le Grand secret de Germaine Breton, la Charlotte Corday des anarchistes est publié chez Publibook en 2008 et La IIIe République, 1919-1940; une histoire chronologique en 2009 aux éditions Godefroy de Bouillon. Il participe en outre à certaines émissions de Radio Courtoisie sur l’invitation de Jean Ferré, son fondateur, « ouvert à toutes les droites ». Le 15 avril 2006, Pierre Bourson est fait chevalier de la Légion d’honneur.

Pierre Bourson est l’un de ces giscardiens qui ont tourné la page du gaullisme pour écrire celle d’une droite plus libérale dans un département, les Yvelines, plutôt fidèle à la famille gaulliste. Sa persévérance, dans la circonscription du département la plus à gauche, est à signaler (Houilles et Sartrouville sont des communes qui votent communiste) comme l’atteste son résultat aux élections législatives de 1981. Les RI et l’UDF successivement ne s’y sont pas trompés qui lui ont donné une place importante dans leurs instances.